La
Hache de Phedca a été créé par le Joueur. Elle est l’une, et certainement la
plus célèbre, des Haches Géantes utilisées par les Porteurs de Haches sous
l’Empire de Toholl. Elle est la première des Haches Géantes et l’un de ses
porteurs fut même considéré comme un dieu venu du futur. Porteur de Hache fut
et est toujours un titre hautement honorifique.
Comme
toutes les Haches Géantes, la Hache de Phedca est faite d’un alliage d’acier et
de pierre. Son poids est inconnu. Seul son porteur peut la soulever. Elle
mesure presque 4 mètres de long.
Savoir
la manier et la faire tournoyer correctement permet à son porteur de défier la
gravité. La Hache de Phedca peut également déclencher la foudre. Elle est
réputée indestructible.
Le
premier Porteur de Hache s’appelait G, parfois on l’appelait aussi DoG. C’était
une sorte de géant venu, disait-on, du futur. La partie droite de son corps
était faite d’acier. Lui aussi pensait venir du futur mais, en vérité, il n’en
savait rien. Il ne savait de lui-même que ce qu’on disait de lui. Il était G,
Seigneur de Guerre, Dieu des Guerriers, Porteur de Hache et il ne savait pas
mourir.
Est-ce
pour cela qu’il était devenu la cible de tant de duellistes. Certains pensaient
s’approprier, non tant la Hache, mais ses pouvoirs, sa science du combat.
D’autres le provoquaient pour le prestige. Certains cherchaient seulement une
mort glorieuse. Fidèle à sa réputation, G ne savait pas mourir…
La
Hache était indestructible. G était immortel. Mais G, la Hache le savait,
n’avait pas besoin d’elle pour l’emporter. Alors, allait-il rester
éternellement lié ou… Des fois, ils restait longtemps séparés. Et G ne
l’appelait que pour la confier à l’un de ses frères d’arme qui en avait plus
besoin que lui.
Et
les années passèrent. G s’éloignait de la Hache. Non pas qu’il ne lui accordait
plus ni mérite, ni importance, ni respect. C’était seulement que ses pouvoirs
étaient devenus tels qu’il n’en avait plus l’usage. Alors, tout en conservant
le titre honorifique de Porteur de Hache, il confia la Hache de Phedca à l’un
de ses compagnons les plus proches, le Tonjir Yuma.
Comme
G et ses autres frères et sœurs d’armes venus, disait-on, du futur, Yuma
apparaissait au hasard sur les lieux des conflits les plus durs et aux issues
les plus incertaines. Une place forte allait-elle tomber sous les coups de
hordes monstrueuses venues d’une autre dimension. Yuma pouvait alors surgir de
nulle part et se mêler aux combattants. A grands coups de Hache, il progressait
jusqu’au cœur des forces ennemis. Là, il faisait gronder le tonnerre et la
foudre s’abattait. Le savoir dans son camp redonnait aux assiégés du courage et
de la force. Ils continuaient à se battre tout en sachant que cela était
désormais inutile. Ils savaient qu’avec un Porteur de Hache parmi eux ils
allaient l’emporter. Ils l’avaient déjà emportées.
Sangre
Flambos, capitaine d’une bande de pirates, se mit en quête d’une Hache. Il s’en
sentait digne. Il parcourut les mers et les terres. Il trouva finalement la
Hache de Phedca. Face à elle, il fit alors preuve de ce qu’on attendait pas de
lui. Il fit preuve… d’humilité face à la Hache. Il ne la voulait pas la gloire
ou le pouvoir. Il la voulait… pour savoir s’il en était digne. Et il pleura
quand la Hache lui signifia que oui.
Sange
Flambos ne souhaitait pas user et abuser de la Hache. Il ne s’en servit que de
très rares fois et, le plus souvent, il se contentait de la brandir pour semer
l’effroi chez ses ennemis qui fuyaient alors le champ de bataille. Le reste du
temps, il se sentait le devoir de la protéger. Il s’en était fait le gardien.
Il pensait que peut-être, un jour, Yuma ou G reviendraient et voudraient la
récupérer. Alors, il serait là et leur rendrait la Hache de Phedca, leur Hache.
Sangre
Flambos continuait à écumer les mers. Il menait toujours une vie de pirate mais
refusait d’utiliser la Hache à cette fin. Les temps passa. Les temps
changèrent. Au hasard d’une escale sur île, on lui rapporta les méfaits d’un
groupe d’adorateurs de divinités obscures. Sangre Flambos n’entendait pas
spécialement s’en mêler mais mena toutefois son enquête. Ce qu’il découvrit le
glaça d’effroi. Là, pour la première fois, il envisagea d’user de la Hache non
pas seulement pour effrayer ses ennemis, car ils étaient bien ses ennemis, mais
pour les détruire et détruire ce qu’ils tentaient d’appeler. Mais il n’en eu
pas le temps. Les adorateurs des Anciens Dieux le sacrifièrent avant qu’il ne
regagne son navire et puisse se servir de la Hache. Ne connaissant pas le
secret de Sangre Flambos, ils coulèrent le navire et la Hache de Phedca avec.
Et
les siècles passèrent…
Au
fond de l’océan, la Hache de Phedca perd de son éclat. Par endroit, l’acier
s’oxyde, la pierre se fendille.
Il
appartient à la caste des Netas. Il est donc de haute extraction, voire de très
haute extraction. Il est actuellement installé à Mertvecgorod, au sommet d’un
des plus hauts buildings du quartier économique. Son bureau est orienté de
façon à lui épargner une vue sur la Zona. De là, il règne sur son empire
financier aux activités, toutes lucratives, allant de la vitrine légale aux
trafics d’humains plus ou moins vivants, voire en plusieurs morceaux. Entre les
deux, il prend un goût certain à superviser les œuvres produites par son
e-label de snuff-movies mettant en scène des morts-vivants évadés du Tas de
Merde des Cafards. Ces derniers ayant trop peur de retourner à la
« Plage », il les tient et leur fait faire quasiment n’importe quoi devant
les caméras et lors de ses « soirées privées ».
Mais,
celui qu’on appelle Rouges-Dents, est également féru de mystères et se donnent
les moyens de sa passion. Aussi, quand il entendu parler de ces Haches
légendaires, ces haches géantes dont on dit qu’elles ont appartenu aux
guerriers les plus puissants des temps anciens, il en absolument voulu une. Il
a dépensé des sommes considérables pour en localiser une et a fini par la
trouver. Au fond de l’océan !
Il
s’acheta un sous-marin qu’il fit équiper pour pouvoir récupérer la Hache de
Phedca. Il se rendit lui-même sur les lieux pour superviser les opérations.
Mais, une fois sur place, il se rendit compte que la Hache était inamovible,
impossible de la faire bouger du fond des eaux. La Hache de Phedca refusait de bouger
et Rouges-Dents comprit qu’elle le jugeait indigne de la manier. De dépit, de
colère, il se dit que s’il ne pouvait l’avoir alors personne ne l’aurait. Une
fois de plus, il ne lésina pas sur les moyens. Mais, cette fois, il ne
s’agissait plus de remonter la Hache mais de faire en sorte qu’elle ne remonte
jamais à la surface.
Il
trouva le moyen légal d’acheter cette partie immergée de l’océan. Il fit couler
du béton autour de la hache et construire autour un coffre en acier inoxydable.
Et, au-dessus, il fit installer une plateforme, officiellement de forage, afin
de s’assurer que personne ne vienne fourrer son nez par-là. S’il venait l’idée
à quelqu’un de récupérer cette hache, il repartirait les pieds devant.
Rouges-Dents se l’était juré !
Des
dizaines de siècles, un millénaire plus tard…
Rouges-Dents
est mort puis s’est réincarné, souvent. Il n’a pas oublié la Hache mais il est
passé à d’autres choses. Cela a pris du temps mais il s’est désintéressé de la
Hache et de la plateforme construite au-dessus. Oubliant, négligeant, se
moquant de la Hache ou pensant juste que l’acheteur ignorait son existence, il
finit par céder la plateforme. Cela prit encore des années, des décennies, des
siècles avant qu’une assemblée de Chercheurs en Magie n’apprennent son
existence et s’y intéressent. Eux, se donnèrent les moyens de l’étudier, à
défaut de se montrer dignes de la soulever. Ainsi, et contre toute attente, ils
réussirent ce qu’on croyait impossible. ils la ramenèrent à la surface mais… en
morceaux, morceaux qu’ils étudièrent afin de percer les secrets de sa
conception, d’en saisir toutes les subtilités. Ils voulaient comprendre cette
magie, la reproduire.
On
l’avait dit, on l’avait écrit dans les livres d’histoires. Les Dieux Anciens
étaient venus sur Terre avant la naissance des hommes. Puis, ils étaient
revenus car on, qui ?, les avaient appelés. Puis ils étaient partis. De
leur plein gré ? Chassé ? Dieu avait alors repris la place qu’il
avait cédée. Il était parti discrètement, lâchement l’avait accusé un Satan qui
avait lui aussi, finalement, fui les Anciens. Mais, quand Dieu revint en
fanfare pour fonder son nouvel empire, à l’échelle cosmique cette fois, le
Stella Vaticanum, Satan se sentit obligé d’en faire autant et de créer son
Dunkle Reik.
Les
deux empires s’étaient affrontés, comme au bon vieux temps mais avec des armes
plus sophistiquées. Le front était aussi stable que possible. Chacun s’offrait
même le luxe d’armer des vaisseaux en vue de découvrir de nouveaux mondes.
Mais, malgré tout, chacun voulait l’emporter de manière décisive et définitive
sur l’autre camp. Et pour ça, il fallait une arme décisive et définitive.
Evidemment,
des Princes-Démons et des Archanges comme Kronos et Yves étaient au courant de
l’existence des haches et chaque empire lança des expéditions afin de les
trouver. Mais, bien sûr, chacun voulait surtout mettre la main sur la première,
la Hache de Phedca qui, certes était brisée selon la rumeurs, mais dont on
disait aussi que des « sorciers », des alchimistes ou des chercheurs
du passé en avaient percé les secrets.
Ceux
qui se prétendaient les héritiers des Kadmonites n’avaient plus grand-chose à
voir avec les Alchimistes qui s’étaient rassemblés sous ce nom il y a des
dizaines de siècles. Ils n’en étaient même pas les héritiers mais plutôt les
pilleurs de tombes. Loin de se servir de leurs connaissances pour maintenir un
semblant d’ordre et de paix, ils s’étaient délicieusement offert à la
corruption. Et eux aussi connaissaient l’existence des Haches. Ils savaient par
contre qu’ils leur seraient impossible de les manier. Toutefois, ils pouvaient
tenter de percer leurs secrets et en faire le commerce avec les représentants
des deux Empires.
Ainsi,
ils avaient récupéré des morceaux de l’antique Hache de Phedca et les avaient
rapporté sur une des planètes où ils se cachaient, aux confins du Dunkle Reik.
Ils avaient laissé courir des rumeurs comme quoi ils possédaient la Hache et
seraient éventuellement à la vendre au plus offrant. Mais en vérité, leurs
recherches restaient vaines. Aucune de leurs expériences n’étaient concluantes
et la Hache restait un mystère. Rien ne permettait de l’affirmer, mais c’était
un peu comme si elle… « résistait ». Brisée, privée de Porteur, elle
refusait pourtant de servir une mauvaise cause.
Après
un siècle d’inutiles expériences, les Kadmonites abandonnèrent cette quête.
Tout ce qu’ils avaient tiré de la Hache de Phedca était quelques morceaux
qu’ils avaient vendu et la plupart étaient des faux. Ils conservaient néanmoins
un morceau de la véritable Hache comme ornement dans l’un de leurs sanctuaires.
Il
se faisait appeler Eagle Stokes. Il était un ange au service de Janus, Archange
des Vents et… des Voleurs !
Il
se faisait appeler Random Connect. Il était un démon au service de Valefor,
Prince-Démon des voleurs.
Ils
étaient frères, ils le savaient. Ils s’étaient lancés ce défi. Lequel des deux
serait capable de récupérer ne serait-ce qu’un fragment de la légendaire Hache
de Phedca. Ils avaient tous les deux fait jouer leurs réseaux de renseignements
et étaient parvenu à localiser la planète où se cachaient les Kadmonites.
Chacun avait tenté sa chance, en vain. Alors, frères pas si ennemis que ça, ils
avaient conclu un accord. Ensemble, ils avaient réussi à s’introduire jusqu’au
Saint des Saints. Et là, ils avait trouvé le fragment. Celui, peut-être le
dernier, dont on pouvait être sûr qu’il provenait de la véritable Hache. Chacun
tenta de s’en emparer mais cela se révéla impossible. ce n’est qu’ensemble
qu’ils parvinrent à s’en emparer. La Hache de Phedca était brisée mais sa
Volonté demeurait pourtant intacte. Et ce n’était pas un mais deux nouveaux
Porteurs qu’elle s’était choisi. Eagle et Randon comprirent que quelque chose
d’important était en train de se jouer et que, à sa façon, la Hache leur
« disait » quelque chose. Alors, ils décidèrent de conserver le
fragment ensemble, sans en référer à leur hiérarchie respective.
Il
fallut plusieurs décennies mais anges et démons eurent vent du secret. Toutefois,
personne n’osa attaquer Eagle et Random de front. La Hache les avait
« choisi » et, même si personne n’osait vraiment se l’avouer, tous
craignait malgré tout qu’une « maladresse » n’attire l’attention des
Guerriers Légendaires, des Premiers Porteurs dont tout le monde savait qu’il
était peu probable qu’on puisse les vaincre s’ils devaient prendre partie dans
ce conflit. Alors, pour la première fois des siècles, des millénaires même, des
représentants des deux camps s’assirent à une même table et discutèrent. Random
et Eagle étaient là eux aussi.
Les
débats furent moins houleux qu’on aurait pu le penser. En fait, tout le monde
souhaitaient arriver à un accord. Alors, Random et Eagle acceptèrent de
remettre le fragment qu’ils possédaient. Il avait encore perdu de son éclat
même s’il en émanait toujours ce « quelque chose » qui imposait le
respect. Un démon d’Andromalius s’en empara et, comment ?, le cassa en
deux. Il en remit un bout à un ange de Dominique et chacun regagna le cœur de
son Empire. Là, chacun des fragments fut enterré et, des années plus tard,
chacun étaient pris dans les racines d’un bel olivier.
La
Hache de Guerre avait été enterrée et un arbre de paix s’élevait au cœur de
chacun des Empires.
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