LACUNA / MILLEVAUX



Le personnage de « Cobra Verde », AKA l’Agent Fowler, a été créé et joué avec un mix de Lacuna, Mantra, Omniscience.
Les scènes des premières missions ont été défini avec Dream Askew. J’ai utilisé Bois-Saule, Oriente ainsi que Millevaux-Mantra pour les suivantes.



                Avant, il était un Serpent. « Cobra Verde », le toxico, le dealer, le chimiste concepteur de doux poisons hallucinogènes.

                Maintenant, il est l’Agent Fowler. Pour le compte de l’ « Organisation », il explore ce monde étrange où sont propulsés ceux qui sont addicts à cette nouvelle drogue qu’on appelle « La Bille ».



Mission 1 :

                Random Connect : Digital Realm



                Problème ! Je ne suis pas là où je suis censé être. Mais il y a quelque chose à trouver ! Cet endroit est un grand vide mais je sens pourtant une « présence » pleine de… vénération ? Une sorte de gardien invisible qui m’observe.

                Le gardien sort de l’ombre. Il me laissera accéder au Royaume de la Bille si je lui rends sa mémoire. Je pourrais lui concocter une drogue à cet effet mais j’ai besoin de matériel. Je contacte « Ctrl » qui me fournit l’équivalent d’un petit laboratoire de chimie. Le gardien a l’air satisfit de ce que la drogue lui procure comme mémoire. Il me laisse passer.



Infos pour l’Organisation : le Domaine Digital est une sorte de check-point entre notre monde et celui de la Bille. Il y a un gardien.



Mission 2 :

                Random Connect : Varied Scarcities



                C’est une usine géante ou une plateforme pétrolière plantée dans le désert. Là encore, je me sens observé. Ça sent la mort, la charogne. Une femme me rejoint. Je la connais de vue. Je l’ai croisée au siège de l’ « Organisation ». Elle a été recalé à l’entretien. Quand je lui demande ce qu’elle fait là, elle me répond : « Le croquis embrasse les conséquences. Le soleil se souvient d’une chose. »

                Elle est défoncée. A la Bille ? Je lui demande qui est son fournisseur. Je dois la secouer pour obtenir une réponse : La Magicienne ! Je le trouverai dans un endroit nommé Le Chaudron. Mais le Chaudron n’est pas dans notre monde. Il est ici, dans le monde de la Bille.



Infos pour l’Organisation : l’ « Organisation » n’a visiblement pas le monopole de la Bille. Celle qu’on appelle La Magicienne est un fournisseur. Mais elle se cache ici, dans le monde de la Bille. Comment fait -elle pour accéder à notre monde ?



Mission 3 :



                Random Connect : Outlying Gangs



                Je cherche La Magicienne et son chaudron. Je traverse le désert jusqu’à une arche de pierre taillée par le vent. J’entre alors sur le territoire de ceux qu’on appelle « La Gracieuse Armée du Sacrifice », une bande de mutants motorisés. Est-ce la Bille qui les a fait muter ? Vais-je muter moi aussi ? S’agit-il d’anciens toxs venus de mon monde ou bien sont-ils des… indigènes du monde de la Bille ?

                En attendant, trois engins à moteur foncent vers moi. On me tire dessus. Le tireur a des tentacules et le corps recouvert de boursouflures verdâtres. J’esquive, roule au sol et saute. Je désarçonne un motard. J’appelle « Ctrl ». J’ai besoin d’aide. Trois agents apparaissent et la lutte est déjà plus égale.

                Nous capturons un mutant mais il refuse de parler. Les agents m’expliquent ne pas pouvoir le ramener chez nous. Je passe une dizaine de minutes à le torturer et apprends où trouver ce fameux Chaudron.



Infos pour l’Organisation : le monde de la Bille est peuplé mais je ne sais pas si ce sont des toxs issus de notre monde ou des gens qui sont « nés » ici. Certains ont manifestement mutés, sous l’effet de la Bille ? J’ai localisé le Chaudron.



Mission 4 :

                Random Connect : Varied Scarcities



                C’est un vaste marché fait de bric et de broc qui s’étend au fond d’un cratère poussiéreux et ensablé. Là, je cherche La Magicienne. Soudain, une femme est prise d’un violent hoquet. Elle se tord de douleur et crache quelque chose de bien trop gros pour tenir dans sa gorge. C’est une… arbalète !

                C’est un signe. Je veux cette arbalète ! La femme est sur la défensive. Elle me dit vouloir être tranquille et me prévient que cette arme est à usage unique. Je promets de la laisser tranquille si elle me donne l’arme.

                Il n’y a qu’un seul carreau. Je pointe l’arbalète tout droit au-dessus de ma tête et ire, mais après avoir gobé une Bille. Le carreau monte très haut puis prend la direction des Abattoirs. C’est là que se cache La Magicienne.



Infos pour l’Organisation : La Magicienne se cache dans les Abattoirs. Avec de la Bille, je peux altérer la réalité de ce monde.



Mission 5 :

                Random Connect : The Earth Itself



                Ces Abattoirs ne ressemblent pas tout à fait aux nôtres. La viande suspendue aux crochets n’est pas morte. Elle attend d’être trempé dans un bain sombre dont l’odeur rappelle la Bille.

                La viande n’est pas morte et elle est agressive. J’esquive, je cours. Je me fies à mon instinct et à la Bille pour trouver mon chemin jusqu’à La Magicienne.

                J’ouvre une porte et manque de tomber dans un gouffre. Au fond souffle un véritable ouragan. Sur le côté, La Magicienne, les bras croisés, scrute le fond d’un chaudron. Elle me laisse m’approcher et regarder.

                Dans le chaudron, il y a un épais liquide noir. C’est le même à partir duquel on fabrique la Bille. Je plonge la tête dedans et avale de grandes gorgées. Mais, sous l’eau, je vois un visage. Une femme plante son regard dans le mien. Quand je ressors la tête du chaudron, je sens un truc se tortiller dans mon cerveau.

                Quand je me tourne vers elle, La Magicienne affiche un air indifférent. Je lui explique qui je suis et pourquoi je suis là. J’explore le monde de la Bille pour le compte de l’ « Organisation ». Peut-elle m’aider ? Elle dit que non.

                « Ctrl » me dit de lui proposer un job. Elle doit beaucoup d’argent et l’ « Organisation » la paiera bien. Je transmets l’offre. La Magicienne a l’air triste. Elle accepte.



Infos pour l’Organisation : La Magicienne a accepté l’offre d’emploi. J’ai un truc vivant dans le crane.



Mission 6 :

                Random Connect : The Earth Itself ?



                Ce n’est plus le désert. C’est une forêt. Est-ce une autre région du monde de la Bille où ai-je atterri « ailleurs » ?

                J’aperçois une petite maison en ruine. Il y a de la lumière. Un feu est allumé mais la maison est vide et ne montre aucune trace d’occupation récente. Je m’approche du feu. Je gobe une Bille et une fine tige de fer apparait dans ma main. Je la fais tourner dans le feu et l’enfonce dans ma narine jusqu’à mon cerveau. Je farfouille pour déloger le « truc ».

                Flashback !

                Je me souviens avoir fait preuve d’altruisme. Une nana voulait du matos mais n’avait pas d’argent. J’étais en position de force et aurait pu exiger d’elle tout ce que je voulais. Elle me l’a même proposé. Elle m’a flatté, caressé dans le sens du poil et été prête à tout pour sa dose. Mais j’ai refusé. J’ai refusé ses flatteries et tout ce qu’elle avait à m’offrir. Généreusement, je lui ai donné sa dose parce que… je ne suis pas un monstre sans scrupule. Je suis quelqu’un de bien.



Infos pour l’Organisation : c’est faux ! Je ne suis pas quelqu’un de bien et je n’ai agi que par pur orgueil. Ce n’était pas un acte de générosité, ni de bonté. Si cela avait été le cas, je ne lui aurais pas donné sa dose. Je lui aurais conseillé de décrocher et donné l’adresse d’un centre de désintox. Ce n’est pas la bonté qui m’a poussé à agi ainsi, c’est l’orgueil, la fierté que j’ai ressenti de la voir s’humilier ainsi. Je n’ai pris ni son argent, ni son corps, ni ses flatteries. J’ai pris sa dignité. J’ai toujours ce truc vivant dans le crâne.



Infos pour l’Organisation 2 : d’après l’ « Organisation, cette forêt ne fait pas partie du monde de la Bille. Mais cela leur parait « intéressant » que ces mondes communiquent et je dois explorer cette forêt.



Mission 7 :

                Random Connect : Une mangrove.



Une fois de plus, j’atterris dans cette forêt. Je ne sais pas si c’est que le monde de la Bille ne veut plus de moi ou si c’est cette forêt qui tient absolument à ma présence. J’ai atterri à plat ventre dans cette boue. Je suis dégueulasse. Je relève la tête. Il est là. Il est vêtu de peaux de bêtes cousues un peu n’importe comment. Il porte plusieurs besaces en bandoulière. Je ne vois pas son visage. Il porte un masque en peau également, surmonté de deux paires de cornes. Un cerf ou un daim. Un truc comme ça. Il me tend la main. Il ne dit rien. Il s’appelle Oriente.

Oriente ne parle pas. Enfin, il parle très peu. De toutes façons, il arrive à parler sans ouvrir la bouche. Ce n’est pas de la télépathie. Ce n’est pas non plus le genre de communication que je peux avoir avec « Ctrl ». C’est autre chose.

                L’ « Organisation » veut que j’explore cette forêt. Oriente sera mon guide. Mais Oriente ne fait pas partie de l’ « Organisation ».

                Nous atteignons une portion de forêt envahie par le brouillard. Oriente me fait signe de m’arrêter. Il farfouille dans l’une de ses besaces et en sort une espèce de bâton avec des trucs qui pendouillent. Il se met à parler dans une langue que je ne comprends pas. Il me dira ensuite que c’est la Langue Putride. La langue des Horlas. Mais en attendant, le brouillard se dissipe. Oriente m’explique que ce brouillard est en fait constitué des spores vampiriques émis par un Horla-champignon. Je le crois.

                Oriente tend le bras dans une direction. Je dois continuer seul. Je marche tout droit jusqu’à un ossuaire. Plus j’avance, plus je me fais discret. Je vois deux personnes, deux femmes. L’une possède un casque à corne. L’autre exhibe une grosse bague. La première porte de nombreuses marques de morsures un peu partout sur les bras. L’autre, celle à la bague, saigne du nez mais les deux s’en fichent.

                J’écoute. Elles se plaignent que leur mémoire est « à sec ». Elles en accusent la forêt. La femme au casque montre alors une feuille. Là, elles lisent ensemble et à haute voix. Il existe un lieu où elles pourraient changer de vie… et même plus. Ce papier est-il une carte ? Je le veux ! Je bondis de ma cachette et saute sur celle au casque, celle qui m’a l’air la plus forte. L’ « Organisation » m’a doté d’un flingue. Je ne sais pas combien j’ai de munitions. Alors, je m’en saisis par le canon et fracasse la mâchoire de la femme. Puis, j’empoigne mon arme dans le bon sens et tire une unique balle. Pile là où il faut pour qu’elle ne se relève pas. Je me retourne vers l’autre. Elle est sans réaction. Son visage affiche juste une très grande tristesse. Je tends la main et exige le papier. Mais elle refuse. Elle fait un pas en arrière mais ne semble pas décidée, pas capable, de m’attaquer. Je brandis mon flingue. Je tire.

                Je récupère la feuille sur son cadavre. Il s’agit bien d’une carte.

                Je rejoins Oriente. Je lui montre la carte. Je lui dis que c’est là que je veux aller. Mais avant, je dois faire mon rapport à l’ « Organisation ».



Infos pour l’Organisation : Oriente parle la Langue Putride, la langue des Horlas. Il s’agirait des « monstres » peuplant la forêt. Pour autant, Oriente ne me parait pas hostile. Je crois qu’on a pas besoin d’être un monstre pour apprendre cette langue. En tout cas, Oriente m’a l’air d’en savoir long sur pas mal de choses. Il n’est pas bavard et il faudra être patient pour lui soutirer ses secrets.



Infos pour l’Organisation 2 : j’ai mis la main sur une carte indiquant un endroit plus ou moins important. D’après ls propriétaires de la carte, ce lieu permet de « changer de vie ». Je ne sais rien de leurs projets et plus personnes n’en saura rien maintenant. Oriente semble capable de me conduire à cet endroit.



Infos pour l’Organisation 3 : je tenais également à remercier l’ « Organisation » d’avoir accepté ma demande concernant la formation aux diverses techniques de Méditation. Pour l’instant, je fais des allers et retours plus ou moins à ma convenance en direction de cette forêt mais cela ne durera peut-être pas et il se pourrait aussi qu’il me soit difficile de m’approvisionner en Bille.



Mission 8 :

                Random Connect : un rivage.



                De retour dans cette forêt, Oriente monte un campement de fortune au bord d’un fleuve. Nous avons marché longtemps. La nuit est brune. Il y a quelque chose de bizarre dans l’air. Il ne fait, ni chaud ni froid. Ni sec, ni humide. Je ne sais pas d’où me viennent ces mots. Peut-être est-ce Oriente qui me les suggère, mais je pense à l’Emprise et à l’Egrégore, même si je ne comprends pas trop ce que cela implique. En tout, il y a de la magie dans l’air.

                Oriente n’a pas besoin de moi. Alors, je m’assois au bord de l’eau et je réfléchis à ce que je fais ici. Ça fat bizarre mais ça me demande un effort de me rappeler. Je me concentre pour organiser mes pensées et me souvenir que je suis en mission pour l’ « Organisation ». Je me rappelle vaguement le monde de la Bille et la Magicienne. Cela me semble si loin. Même notre monde me semble loin. En fait, cette forêt commence à me sembler plus réelle que tout le reste. Et je me surprends à me forcer à me rappeler que je ne suis pas d’ici. Je suis là en mission d’exploration. En quelque sorte, je dois cartographier cette forêt. La carte ! Oui, je dois aussi trouver cette endroit qui paraissait si important à ces deux femmes que j’ai tuées. Ça aussi, ça parait si loin.

                Je dois localiser cet endroit pour… changer de vie…

                Non ! Ce ne sont pas mes souvenirs. Ce sont ceux de ses femmes. Qu’est-ce qui se passe ? pourquoi cette idée apparait soudain dans ma tête et pourquoi elle essaye de s’y incruster, de s’y faire une place comme… ce truc. Et je songe que ça fait un moment que le truc en question ne s’est pas tortillé dans ma tête. Et là, je l’entends ricaner. Puis, une main sur mon épaule. Oriente ! Quelqu’un est avec lui. Il porte une robe de bure. Il s’assoit à côté de moi. Il dit :

                « Le bien s’envole sans une égratignure. C’st une faible supposition. La pyramide alerte le philosophe. C’est comique ! »

                Puis, il se lève et s’en va. J’attends un moment puis je me lève à mon tour. Le moine n’est plus là. Oriente est assis et allume un feu. Quand je lui pose la question, il m’explique que le moine parle la Langue des Oiseaux. Et il ne m’en dira pas plus ce soir.



Infos pour l’Organisation : en plus de la Langue Putride, il existe une Langue des Oiseaux. On comprends les mots mais il n’est pas forcément évident d’en saisir le sens. Cette forêt exerce une drôle d’influence sur moi.




                Random Connect : la forêt, en pleine nuit. Le vent souffle.



                J’ai mal dans ma tête. Le truc s’agite et me fait voir des choses. A travers les arbres, je vois des silhouettes, des ombres qui s’agitent. Le bruit du vent, c’est leur voix, leurs incantations. Le désert, c’est le monde de la Bille. C’est… chimique. La forêt, c’est le monde de l’Egrégore et de l’Emprise. C’est… magique. Et ça me fait peur, beaucoup plus que la chimie.

                Je veux autre chose. Oriente est là mais ne fait rien. Pourquoi ? Je me sens mal. J’ai peur de la magie. Alors, je m’en remets à la chimie. Je gobe une Bille. La forêt devient floue. Oriente et moi sommes toujours dans la forêt mais ailleurs. Loin de ces ombres qui chantent comme le vent. Devant nous se dresse une pyramide du genre aztèque ou maya. Elle est recouverte de lianes et de racines. Je lève les yeux. Des tâches noires flottent dans le ciel, sous la canopée. C’est liquide. Ces tâches sont constituées de l’ingrédient principal entrant dans la composition de la Bille. Je me tourne vers Oriente. A la place de sa tête, je lis le mot « cannibale » ! Il porte maintenant une lyre et se met à jouer. Mais aucun son ne sort.

                Je regarde autour de moi. Nous sommes seuls sur les lieux. Je devine que cet endroit doit pourtant susciter bien des convoitises. Je n’ai aucune idée de ce qu’il peut bien y avoir à l’intérieur de cette pyramide, mais ces flaques volantes… J’appelle « Ctrl ». Je lui explique la situation, la nécessité selon de sécuriser les lieux et de s’approprier cette ressource. J’explique aussi qu’il est possible que cette pyramide soit le refuge d’une bande de cannibales et que, peut-être, d’autres sont déjà en route pour prendre possession de l’endroit. Par contre, je ne peux faire ça seul. Et puis, je ne crois pas pouvoir vraiment compter sur Oriente.

                « Ctrl », dans son infinie bonté, accède à ma demande. Je suis toujours seul mais j’ai des armes et des munitions en quantité suffisante. Et ça tombe bien car j’entends du bruit venant de la forêt. C’est EXACTEMENT ce que je craignais ! Des types venus d’on ne sait où veulent faire main basse sur la pyramide et ces flaques volantes. Et moi, je suis seul, avec un Orient hors d’état de nuire. Heureusement, je suis équipé et prêt à les recevoir.

                Je n’attends pas leur autorisation, ni celle d’Oriente, pour leur tirer dessus. Je ne suis pas très doué pour comprendre les tenants et aboutissants de cet endroit mais je le suis assez pour tirer dans le tas bien comme il faut. A voir leurs armes automatiques, je me doute que ce ne sont pas des autochtones. Mais je peux me tromper. En tout cas, je pense que, comme pour le monde de la Bille, on est pas les seuls à pouvoir y accéder. J’évite leurs rafales et me mets à couvert. Je choisis une arme un peu plus puissante et vise le conducteur de leur 4x4. Le chauffeur perd la vie et le contrôle du véhicule qui s’écrase contre un arbre. Balle perforante pour faire exploser le réservoir ! Et le 4x4 !

                La menace est passée. Je me tourne vers Oriente dont la tête affiche toujours le même mot. Il continue de pincer les cordes de sa lyre muette. « Cannibale » ! Qu’est-ce que ça veut dire ? Je ne sais pas s’il veut me mettre en garde contre un danger ou s’il m’insulte. Pourquoi ne peut-il pas s’exprimer normalement ?

                Je sécurise l’endroit. J’y pose les outils électroniques fournis par « Ctrl ». C’est complètement hors-sujet dans un tel environnement mais « Ctrl » est certain que cela suffira à leur garantir l’exclusivité de cette ressource planante. OK, moi, je ne fais qu’obéi aux ordres. Une fois fait, je me tourne vers Oriente. Je crois que je comprends.

                Je ne sais pas si les types sur le 4x4 étaient des gens de la forêt ou d’ailleurs. Mais, ce dont je suis sûr, c’est qu’Oriente est bien un gars du coin. Cette forêt est magique. Donc lui aussi doit être magique quelque part. et peut-être aussi que, finalement, il ne parle pas si bien que ça ma langue. Après tout, les langues des Oiseaux et Putrides lui semblent plus familières. Peut-être que j’ai tort d’attendre de lui qu’il me parle dans ma langue comme si c’était sa langue maternelle. Peut-être qu’il fait de son mieux pour communiquer avec moi et m’aider. Peut-être que je peux l’aider aussi ?

                Je gobe une Bille. La tête-mot d’Oriente frissonne. C’est maintenant ! Le vrai danger, le Cannibale…

                Autour de nous, les arbres changent de formes. Ce sont maintenant des membres amputés et sanguinolent plantés ans la terre, terre qu’ils inondent de sang. Et de la pyramide sort un homme à tête de chien. Il est nu, si ce n’est le chapelet de tripailles enroulées autour de ses épaules et qui lui tombent sur le torse. Il n’a pas de bras. Des ses moignon, le sang coulent à flot mais cela n’a pas l’air de le déranger. La lyre se met, enfin, à faire du bruit. Le son est mélodieux mais la mélodie est très lente et triste. Je me suis donné à fond contre les autres types et je ne suis plus au top de ma forme. Il me reste une partie du matériel fourni par « Ctrl » et une poignée de Bille. J’espère que ça va suffire.

                Une Bille me permet de ralentir le canidé-cannibale suffisamment longtemps pour prendre l’initiative et en profiter au mieux. J’en aurai d’autant plus besoin qu’une meute de chiens amputés, rampant sur leurs moignons ensanglantés, sort de la pyramide. Je touche l’homme-chien avec ma balle spéciale anti-clébard, ma « cani-balle » ! J’ai une chance pas croyable, à moins que la mélodie jouée par Oriente y soit pour quelque chose, mais le Cannibale s’écroule net et les autres chiens regagnent l’intérieur en… miaulant !

                Oriente a repris sa tête normale mais a toujours la lyre à la main. Il continue de jouer pendant que je l’attrape par l’épaule pour nous éloigner. J’ai fait ce que j’avais à faire. Maintenant, l’ « Organisation » va envoyer d’autres agents pour finir le boulot.



Infos pour l’Organisation : communiquer avec Oriente n’est pas toujours évident mais je suis convaincu que malgré ça c’est un bon guide et que je peux compter sur lui. La pyramide a été sécurisé conformément aux instructions de « Ctrl » et l’ « Organisation » pourra très bientôt profiter de cette nouvelle source de « je ne sais quoi » pour fabriquer de la Bille. Toutefois, et aussi idiot que cela puisse paraitre, j’attire l’attention de mes supérieurs sur le fait que, non seulement cette forêt communique avec le monde de la Bille, mais abrite également une forme de vie constituée du composant principal de ladite Bille. La Magicienne est-elle au courant ?



Mission 10 :

                Random Connect : un château !!!



                Je n’ai aucune idée de ce que l’ « Organisation » a mis en place autour de la pyramide. On m’a fait comprendre qu’il serait mieux vu que je ne pose pas de question. Jamais ! Alors, je n’en pose pas. Mais je m’en pose quand même quand Oriente et moi approchons de ce château.

                Le soleil se lève. Une fois n’est pas coutume, la météo n’a rien à voir avec ce que nous connaissons dans notre monde. L’air est chargé de cette magie qui façonne la forêt et confère au climat quelque chose de spécifique et indéfinissable. Toutefois, le ciel est couvert. Et j’ai faim ! Oriente propose que nous nous abritions dans ce château, le temps de nous restaurer. J’accepte évidemment.

                Ce qui est bizarre, c’est que ce château n’est pas au milieu d’une clairière ou au sommet d’une butte. Il est en plein au milieu des arbres. Certains, d’ailleurs, traversent même ses murailles et le toit de certaines de ses tours, pour celles qui tiennent encore debout.

                Le repas traine un peu en longueur. J’avoues manquer de motivation à l’idée de marcher dans ces bois pendant des heures. Puis, nous entendons du bruit à l’extérieur. Oriente se lève et s’approche discrètement d’une ouverture. Il me fait signe que deux personnes approchent. Il y a là un grand blond, plutôt fin, voire maigre. L’autre, je ne sais pas trop si c’est un homme ou une femme. Mais il ou elle a les cheveux longs et mâchouille une de ses mèches. A voir leur accoutrement, nul doute que ce sont des natifs de cette forêt. Ou, en tout cas, ils vivent là depuis longtemps.

                Le couple entre dans une pièce vide. Nous avons pris soin de nous cacher. Bonne surprise, il parle une langue que je comprends. Et ils parlent d’un trésor qui serait caché en ces lieux. Mais ils ne disent rien de la nature même de ce trésor. Moins bonne surprise, ils restent là et commencent à fouiller les lieux. J’aurais préféré qu’ils commencent leurs recherches ailleurs, que nous puissions quitter notre cachette.

                La patience n’est pas mon fort. Je craque et décide de me montrer. J’ai mon arme à la main mais ne la braque sur eux. Pour autant, je leur pose clairement la question quant à l’objet de leur recherche. Ils se regardent, l’ai méfiant, et gardent le silence. Là, je braque mon arme en direction blond. Bizarrement, ils ne semblent pas armés. En tout cas, ils ne réagissent pas. L’autre continue même à mâcher ses mèches avec une certaine nonchalance. Je réitère ma question. Que sont-ils venus chercher ici ?

                Entre deux mâchouillages, l’autre parle d’un coutelas mais refuse de m’en dire plus, ni de m’expliquer en quoi cet objet a une quelconque valeur. Je commence à m’inquiéter un peu. Oriente est toujours dissimulé. Et aucun des deux ne semblent véritablement inquiet par la situation. Pourtant, je les menace de mon arme alors qu’ils n’en ont pas. Ça sent mauvais. Sans baisser mon arme, je contacte « Ctrl » et lui demande son avis sur la situation. « Ctrl » répond immédiatement. Je sens qu’il est tendu. Il me préviens aussi calmement que possible de prendre garde. La situation va se dégrader très vite !

                Et là, le sol et les murs se recouvrent de vers, de larves et asticots. C’est véritablement dégueulasse. Le blond se baisse et passe la main au milieu de ces horreurs dans un geste plein de douceur. L’autre observe attentivement. Je regarde mes chaussures. Elles sont déjà recouvertes de vermines. Je les secoues mais ça ne sert pas à grand-chose. Quand je lui pose la question, l’autre m’explique que cet endroit est hanté. C’est la demeure d’un Horla dont cette vermine est la manifestation.

                Le blond m’explique que ce truc est un Kukac. Ce Horla habite les insectes et autres types de vermines comme celle-là. Elle ne pense qu’à se nourrir. Elle est capable de détecter toute trace de vie jusqu’à plusieurs centaines de mètres. Il ne sert à rien d’essayer de communiquer avec lui, même en utilisant la Langue Putride. Toutefois, certains talismans permettent de le « dompter » provisoirement.

                C’est donc ça ? Ces deux-là possèderaient de tels talismans. Ils ont peut-être d’autres amulettes, d’où cette confiance en eux faisant qu’ils se moquent de mon arme ? En tout cas, le Horla parait pour l’heure inoffensif. Et le coutelas en question, est-il magique lui aussi ? Pas de réponse !

                Je me sens coincé. Je pourrais tirer mais j’ai peur que cela ne mette fin au contrôle exercé sur le Horla. Pour autant, puis-je vraiment laisser ces deux-là faire ce qu’ils veulent ? Et puis, me lisseront-ils partir en vie ? Et Oriente, où est-il et que fait-il ? Je propose alors aux deux de les aider à trouver ce coutelas. Je leur promets de le leur laisser. Tout ce que je veux en échange, c’est pouvoir quitter ls lieux en vie. Mais ma proposition ne leur convient pas. Que veulent-ils alors ?

                Et ils partent dans un délire, m’expliquant qu’ils veulent connaître leur avenir et découvrir l’emplacement d’un trésor et… ça n’a aucun sens. OK, je braque mon arme sur celui, ou celle, aux cheveux longs et tire ! Il ou elle tombe à terre en gémissant. Déjà, les vers commencent à le recouvrir. On dirait que le contrôle exercé sur le Horla faiblit déjà. Je me tourne vers le blond qui, tétanisé, ne s’attendait pas à ça. Double headshot ! Il s’écroule au milieu des vers.

                Alors que je m’attends à ce que le Horla, libéré de tout contrôle, s’en prenne à moi, la masse grouillante n’en fait rien. Mais, une silhouette sort de l’ombre. Elle porte le même costume noir que moi. C’est un agent de l’ « Organisation ». Il se présente : « Agent spécial Sadler ». Dans sa main droit, un coutelas. Il s’approche de moi d’un pas résolu. J’ai la trouille qu’il ne me plante. Pourtant, je ne bouge pas. A ma grande surprise, il m’attrape par le bras et me fourre le coutelas dans la main avec pour consigne de le remettre à l’ « Organisation ». Toutefois, il me demande de ne pas mentionner sa présence en ces lieux.

                Ejection !



Infos pour l’Organisation : j’ai trouvé ce coutelas dans un château hanté par un Horla. Il semblait de grande valeur pour les chasseurs de trésors à qui je l’ai pris.



Mission 11 :

                Random Connect : un port en ruines.



                Oriente est là. Nous longeons la rivière et arrivons dans ce qui fut un petit port. Il y a les traces d’un campement récent. Je commence à remonter la piste mais Oriente me saisit par le bras et agite la tête. Son visage s’estompe et devient le mot « cannibales ». C’est une obsession chez lui ou quoi ?! Quoi qu’il en soit, je farfouille quand même et trouve, dans ce qui reste du feu éteint, des ossements… humains !

                Il fait nuit et, comme souvent, il y a du vent. Par moment, j’ai l’impression que le vent est le langage de la forêt au même titre que la Langue des Oiseaux et la Langue Putride sont les langages de ceux qui la peuplent. Alors, la forêt tente-t-elle de me dire quelque chose. Je me tourne vers Oriente et lui trouve, malgré son masque, un air des plus circonspect.

                Je demande à Oriente de rallumer le feu. Je veux que nous fassions halte ici car le truc dans mon cerveau s’agite à nouveau et me fait mal. Il me montre une chauve-souris du doigt et s’assoit autour du feu. Il me dit alors que les hiboux ne sont pas ce qu’ils paraissent. Et pour cause, il m’a montré là une chauve-souris. J’ai trop mal à la tête pour essayer de comprendre ce qu’il cherche à me dire.

                Je me suis finalement endormi. Et je suis réveillé par des voix. Oriente est en plein discussion avec des gens. Ils ont des chevaux et autres animaux de traits. Il s’agit d’une caravane nocturne. Je fais semblant de dormir et écoute leur conversation. Un membre de la caravane me montre du doigt et explique qu’ils se rendent vers mon destin fatal. Oriente ne répond rien. Il écoute attentivement. Le gars parle d’un phare. Il veut m’y emmener.

                Je me lève et lui demande alors pourquoi il veut m’emmener si mon destin doit être fatal. Mais il refuse de me répondre. Il fixe Oriente et répète que je dois partir avec eux. Ils sont nombreux. Même armé, je ne suis pas du tout certain de faire le poids. Et il ne me reste que deux Billes. Et Oriente n’a pas l’air décidé à prendre mon parti. Est-ce la fin pour moi ? Je botte en touche. Je demande quelques instants au type et contacte « Ctrl ». Que dois-je faire ?

                Je crois que je pâlis. « Ctrl » m’ordonne de suivre ces types. Il me dit que tout cela, ma mission, n’était qu’une diversion. Il m’ordonne d’échouer, volontairement. Est-il vraiment en train de me demander de mourir ? Juste parce que le véritable objectif de l’ « Organisation » viendrait d’être atteint et que je ne leur servirais plus à rien ? Non, se défend « Ctrl », au contraire ! Certes cette mission d’exploration de la forêt n’était qu’un prétexte, une couverture dissimulant un autre plan. Mais cette mission a sa propre importance et doit être menée à bien. Et pour ça, je dois suivre ces types. Bon, je veux bien échouer mais… pour échouer, il faut tenter quelque chose. Alors, je prends mon flingue et tire dans le tas, sans même prendre la peine de viser. Maintenant, soit ils me tuent, soit ils m’embarquent.

                Ha ! Même sans viser je fais mouche ! Et eux sont plus mauvais que je ne le pensais. Vraiment, ce sont des marchands, pas des soldats. A ce rythme-là, je sens que ça va être long d’échouer. Alors, je me prends volontairement les pieds dans une racine. Je m’écroule et les laisse me sauter dessus. Quelqu’un m’assomme et ça a le mérite de stopper net le truc qui s’agite dans mon cerveau.



Infos pour l’Organisation : j’aurais aimé être informé des tenants et aboutissants de cette mission. J’aurais moins eu cette désagréable impression d’être un pion.



Mission 12 :

                Random Connect : un phare !



                Je me réveille à l’intérieur d’une pièce circulaire. Je devine qu’il s’agit d’un phare. DU phare. Evidemment, je suis attaché. Oriente est là, lui aussi, mais il est toujours inconscient. Je crois que je vais essayer d’oublier les dernières heures et le fait qu’il n’a rien fait pour me venir en aide. Après, je suis étonné qu’il soit ligoté lui aussi. Je pensais que ces types lui réserveraient un autre sort. En fait, je suis même étonné qu’il soit là. Mais j’ai un autre souci. J’ai besoin de Bille, maintenant !

                Je tire sur mes liens et parviens à suffisamment les distendre pour me libérer et gober une Bille. Je me sens mieux. Il ne m’en reste plus qu’une. Il va falloir la jouer à l’économie ou… en payer les conséquences.

                On cogne à la fenêtre. C’est… le vent. Avant même de libérer Oriente, je m’approche et ouvre la fenêtre. Le vent s’engouffre et sans vraiment comprendre les mots qu’il emploie, j’en comprends le sens. Il chante mon épitaphe. Vais-je vraiment mourir ici ?

                Je ne me décide pas encore à libérer Oriente. Avant, je récupère la carte que j’ai prise aux deux femmes. Je regarde l’endroit où elles voulaient se rendre. Ce n’est pas un phare mais… sous mes yeux, le dessin change et indique… un phare ! Je gobe ma dernière Bille en espérant que la carte change encore mais…



                … je suis ailleurs… je suis autre… je ne comprends rien… je comprends tout. Non, je ne comprends rien. Je me souviens. Les deux pieds dans la terre, mes racines profondément enfoncées dans cette terre gorgées d’Egrégore, j’ai vu ! Qu’ai-je vu ? Je ne m’en rappelle pas. Il faudrait que je m’enfonce encore plus dans la terre, que je m’enterre… Il faudrait que je déploies mes branches, que je les offre au vent.

                Je me rappelle de tout. Je ne me rappelle de rien. Je crois que le truc dans mon cerveau est en train d’éclore mais ça ne me fait pas mal. Au contraire…



Infos pour l’Organisation : éjection ! EJECTION !!!


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