THE THOUSAND YEARS OLD VAMPIRE vs MANTOID



                Je m’appelle Trashalak. Je suis, ou plutôt j’étais, un clone cyborg qui admire les Voyvodes. Mon plaisir dans la vie : détruire ! Enfin ça, c’était jusqu’à ce qu’à ce qu’un Sumérien un peu plus bizarre que les autres me laissent pour mort dans cette arène abandonnée par les Voyvodes. Ma curiosité m’avait attiré jusque-là pour assouvir ma soif de connaissance de ces êtres et… j’aurais peut-être mieux fait de rester chez moi ce jour-là. Cet endroit n’était pas du tout abandonné comme je le croyais et je n’ai pas trouvé d’artefacts voyvodes. Non, au contraire, on m’a sauté dessus et balancé dans cette arène face à ce Sumérien dont le torse était recouvert de toute une fresque de tatouages et cicatrices rituels représentant la création du monde, à grands coups de tête, par un dieu cornu.


Mémoire 1 :

-La cathédrale a été construite sur un rocher volant planant au-dessus de la Mer du Chaos. Il y a énormément de gens réunis ici. C’est un enterrement. Je ne connaissais pas ce Yargium, visiblement le clone d’un chevalier d’or en exil. Son corps baigne encore dans du métal liquide. Une femme en pleurs me demande de prendre la parole et de prononcer quelques mots, en hommage. Alors que les prêtres d’Azathtoth me cèdent la place, je m’appuies lourdement sur le lutrin et raconte comment Yargium était en réalité un séducteur impénitent que l’on croisait souvent dans le quartier des Glory Hole de l’Interzone. J’use de ma Magie Poétique pour que les mots deviennent images et que l’assemblée saisissent bien la teneur de mes propos. Je lis la colère dans leur regard à tous. Peu m’importe. Tout cela n’est qu’un rêve… Je crois, j’espère…

-Oui, c’est un rêve, une illusion. Je vis dans un monde d’illusion. J’en ai eu la confirmation quand j’ai compris que ces gamins, dans les bois de Millevaux, n’existaient pas ! Ils ne sont que le fruit de mon imagination, le produit d’une altération de la réalité par un usage inconscient de ma Magie Poétique. Et qu’ont-ils répondu à cela ? Rien ! La Fourberie a bien tenté de me faire croire l’inverse, qu’ils étaient réels et que c’était moi et mon chapeau magique qui les avaient rendus malades. Mais si c’est la Fourberie qui parle, c’est que j’ai raison. Tout cela n’est qu’un rêve. Rien n’est vrai… Tout est permis !

-Il y a encore de l’énergie dans ma batterie. Je pourrais encore accomplir des choses. De grandes choses ? Je ne sais plus. Plus rien n’a de sens. Et si la Fourberie avait raison ? Mais elle a tort, hein ? Tout cela n’est qu’un rêve. J’examine mon corps, cette mécanique parfaite, alors même que mon esprit se décompose sous l’effet de cette révélation : tout n’est qu’illusion. Mais, l’illusion préexiste-t-elle à ma Magie Poétique, est-elle la conséquence de la magie d’Azathtoth, sa façon de contrebalancer l’influence de Shub-Niggurath ? En réalité, je crois de plus en plus que c’est ma Magie Poétique qui a créé cette fracture d’illusion dans une réalité déjà bien fragile. Alors, j’abandonne mes carnets, mes mémoires, quelque part en plein cœur de l’Interzone. Je n’espère pas, je sais, qu’un Corso les trouvera et en fera… ce qu’il voudra. Et moi, mécanique parfaite, cyborg immortel, je continuerai à errer dans les sous-bois de Millevaux, à hanter les ombres de l’Interzone.

Mémoire 2 :

-Korium est un fumier ! Comme il étudie la médecine, je lui ai fait confiance quand il m’ donné ce chapeau. Mais, il ne m’a pas dit que je devais absolument transmettre les maladies captées par le chapeau sous peine d’y succomber moi-même !

-Cette réputation de « justicier » me poursuit. Mais ça n’a aucun sens. Le Sumérien est toujours au-dessus de moi, à agiter les fils de la marionnette que je suis devenu. Il a un plan. Il veut que je laisse ces gens me considérer comme un dieu. Il veut que je les guide, que j’en fasse une arme. Moi, je veux me débarrasser d’eux. Finalement, je fais d’une pierre deux coups quand le Sumérien m’ordonne de tuer Korium. Je ne sais pas pourquoi il lui en veut mais cela arrange bien mes affaires quand lui et mes serviteurs finissent à s’entretuer.

-Je pensais m’être débarrassé d’eux mais ces abrutis ont trouvé dans les notes de Korium de quoi fabriquer une sorte de « bain de résurrection » et voilà qu’ils me sont revenus encore plus nombreux qu’avant. Mais je leur trouve un nouvel adversaire, plus fort encore, en la personne du Sumérien. Le Sumérien les tuera tous ! Sauf que non. Avec l’aide des mille-pattes-sex toys de Korium qui avaient survécu, ils ont fait subir milles tortures au Sumérien qui périt avec le sourire aux lèvres.



Mémoire 3 :

-Graga est toujours obnubilé par sa quête de domination du monde. Il a la folie des grandeur mais pas vraiment les moyens de ses ambitions. Aussi, quand nous nous recroisons, il fait mine de ne pas m’en vouloir mais tente malgré tout de me soutirer quelques informations quant à ma pratique de la magie du Vide et du Chaos. Las de me cacher et de mentir, je finis par lui dire la vérité sur ma véritable nature et lui raconte comment j’ai été transformé par le Sumérien et comment le reste, finalement, n’est qu’accessoire. Graga éclate de rire et me félicite pour mon imagination. Mon histoire, même s’il n’en croit pas un mot, lui plait. Il convoque un de ses scribes pour la consigner par écrit. Lui, par contre, j’ai l’impression qu’il me prend au sérieux.

-Pourquoi ? Le Sumérien m’a demandé de tuer le scribe de Graga ! Il ne veut pas seulement pas seulement sa mort, il veut que ce soit sale, que ce soit un exemple. Qu’a bien pu faire le scribe ? Pour autant, je m’exécute et je l’exécute. Je le suis, un soir, et le coince dans une ruelle de l’Interzone alors qu’il entrait dans le quartier des Glory Hole. Et, en l’occurrence, je ne fais pas de quartier et le débite en quartier tel un fruit pourri. Mais je me laisse aller à ce plaisir de détruire qui m’animait avant d’être tué. J’en oublies toute prudence et les cris du clone finissent par attirer l’attention. Et avant même que j’ai le temps de m’enfuir, une foule s’est rassemblée autour de nous, autour de moi. Je crains que cela ne finisse en lynchage mais, à ma grande surprise, les hurlements d’horreur deviennent des cris de joie quand ma victime est reconnue. Porté en triomphe jusque chez Graga, ce dernier me félicite. En effet, il venait juste d’apprendre que son clone était en réalité un serviteur d’Y’mo-Thog. Il ne m’en dit pas plus mais parait très heureux de mon initiative. On dirait bien que tous nos petits différents sont oubliés. Mais ça ne me dit pas qui est cet Y’MO-Thog. Je m’en occuperai plus tard. Pour l’instant, je dois recharger ma batterie.

-Qu’il est lourd le sommeil que procure le Pétrol’Magie. Mais au moins ma batterie est rechargée. Enfin, un peu. Mais que s’est-il passé pendant mon sommeil. Autour de moi, il y a partout des bougies, de pétales de fleurs séchées, des babioles, des restes de nourritures. La Sumérien m’explique que, pendant mon sommeil, les habitants se sont introduit chez moi pour rendre hommage au défenseur de la Cité que je suis devenu à leurs yeux. Ils croient que je suis une sorte de personne sacrée et ils ont tenue à m’ausculter afin de connaître l’avenir. Le Sumérien me félicite. Durant mon sommeil, il a utilisé la mort du scribe pour entacher la réputation de Graga qui a finalement été lapidé sous prétexte d’être lui-même un partisan d’Y’Mo-Thog. Je me demande plutôt s’il n’était finalement pas si loin que ça de réaliser son plan de domination du monde et que cela a servi de prétexte à stopper nette ses ambitions.



Mémoire 4 : 

-Je réveille enfin et je me sens… bien ! J’erre dans l’Interzone. Tout a changé, rien n’a changé. Le temps a passé et ceux qui me vénéraient comme un protecteur de la Cité du Chaos sont morts. Tant mieux ! Je visite les nouveaux marchés et me rends compte qu’une nouvelle population s’est installée là. Elle parle la Langue Putride. Aussi, je me méfies. Leur sang me rend malade, je crois… Enfin, si j’en crois ces notes que j’ai trouvé à mon réveil. Elles sont manifestement de ma main mais, quel style pourri ! Que s’est-il passé ? Etais-je malade à ce point pour ne même pas réussir à formuler une phras correcte ? Cela me donne une idée. Je me rappelle de la magie du Chaos. J’ai toujours le livre et le souvenir de ces sorts. Alors, je vais créer. Je vais des sorts mais dans le plus beau des langages. Les jolis mots changeront le monde !

-N’ayant plus de chez moi, je me suis décidé à me fabriquer un « nid ». Ne comprenant pas trop pourquoi les prêtres d’Azathoth toléraient aussi facilement la présence de serviteur de Shub-Niggurath, je me suis dit que ce serait une idée de fabriquer ce nid à l’aide de bois issus de Millevaux. J’ai donc été dans les bois et ai ramené assez de matière que j’ai mixé avec du sang et de la terre pour en faire ce qui, de l’extérieur, ressemble à un simple tas de boue. Mais dedans, c’est une sorte de temple dédié à mon nouvel at magique. La magie poétique a altéré les perspectives d’une façon complétement artistique. Les mots et les symboles ont pris vie ici. Cet endroit, dont je ne saurais dire s’il me ressemble car il ne ressemble à rien, me plait beaucoup.

-Les temps ont vraiment changé. Je me demande qui sont les vrais maîtres ici. Les prêtres d’Azathtoth ou les serviteurs de la Chèvre Noire.



Mémoire 5 :

-Yargalac avait raison. Il y avait bien là un engin voyvode écrasé au sol. Mais, il n’était pas abandonné du tout ! En fait, il a été converti en arène. Là, on m’a sauté dessus et jeté face à un Sumérien un peu plus bizarre que les autres qui m’a laissé pour mort. J’ai entendu des conversations en Langue Putride et… on raconte que le cœur des immortels rend immortel. Alors, par précaution, je range mon cœur dans une cachette. J’ai usé de ma magie poétique pour écrire des vers qui ont transformé un pan de mur de mon nid en magnifique sépulture. Là, j’ai enseveli mon cœur. Personne n’ira le chercher là ! J’en suis certain !

-Cet endroit n’est plus l’Interzone que j’ai connue. Je le sens dans le sang de ceux que je dévore. Leur sang est Putride comme la Langue Putride qu’ils s’autorisent à parler à haute voix dans l’enceinte de la cité d’Azathoth. Comment les prêtres peuvent-ils accepter cela ? Je ne saisis pas bien la nature des liens entre Azathoth et Shub-Niggurath mais cela ne me plait pas. Je sens bien que cet endroit ne veut plus de moi. Je ne sais pas ce qu’on m’a fait mais déjà je sens que le fer et le métal me font du mal alors que ce n’était plus le cas depuis si longtemps. Alors, je prends mon cœur avec moi et quitte mon nid. Je quitte l’Interzone, au moins provisoirement. Je dois me mettre en sécurité. Je ne sais pas pourquoi mais… je ne peux résister à l’appel de Millevaux. Comme si le meilleur endroit où me cacher était en plein cœur du domaine de mon ennemi.

-Je trouve refuge dans une sombre caverne. Mais elle n’est pas vide. Quand j’y entre, je découvre là une poignée d’enfants. Je vois à leur allure qu’ils ne sont pas d’ici. Pour autant, ils sont en incapacité de me dire d’où ils viennent et ce qui leur est arrivé. Ils sont malades. Ils portent l’empreinte de Millevaux. Ils ont été contaminé par l’Emprise. Je ne sais pas ce qu’on leur a fait mais j’use de ma Magie Poétique sur trois d’entre eux pour en faire mes interlocuteurs privilégiés, mes lieutenants. Ainsi naissent la Fourberie, la Migration et le Cercueil. Je ne sais pas si ces enfants survivront très longtemps. Mais d’ici, je tirerai d’eux le maximum.



JOURNAL 1 :

-Graga veut dominer le monde. Parfois, il pète les plombs et doit être calmé. J’ai réussi à immobiliser, mais pour combien de temps, la structure dans laquelle il baigne en bloquant un mécanisme avec un vinyle de void métal. J’espère qu’il ne m’en veut pas trop.

-Yargalac veut que j’utilise un des sorts contenu dans mon livre pour l’aider dans sa vengeance mais… les voies d’Azathoth sont impénétrables et cela ne marche pas comme ça. Ce n’est pas aussi simple. Je ne suis pas sûr qu’il l’ai vraiment ni compris, ni accepté.

-Yargalac est toujours en quête d’artefacts d’origine voyvode. Aussi, il m’invite dans un tripot en plein cœur de l’Interzone et me fait part d’une rumeur concernant des trésors repérés dans la forêt. Je me méfie car c’est un des fameux plans de Yargalac qui m’ont mis face au Sumérien. Mais son enthousiasme me gagne et nous partons pour la forêt. Là, je suis pris d’un étrange malaise. Je me sens mal. Yargalac ne montre aucun signe de gêne. Je me concentre, regarde et écoute partout autour de moi. Mais c’est au-dessus que se trouve la source de mon mal-être. Nous passons sous un groupe d’arbres auxquels sont suspendues d’innombrables petites poupées faites de brindilles et de chiffon. Je les montre à Yargalac qui s’en moque éperdument. Pourtant, le vent les fait chanter dans cette Langue Putride qui me fait comprendre que nous sommes là en un territoire appartenant à des adorateurs de Shub-Niggurath. Que dois-je comprendre ? Suis-je devenu allergique à la Langue Putride ou dois-je me méfier des serviteurs de la Chèvre Noire ? Nous finissons par trouver ce que nous cherchons mais il ne s’agit pas des trésors espérés. Aussi, c’est sans regret que je laisse toutes ces babioles à Yargalac.

-Yargalac n’est plus. En vérité, je m’en moque un peu mais, pourtant, mes pas me portent vers l’une des demeures que nous avons partagé à une époque où nous étions beaucoup plus actif dans notre chasse aux artefacts voyvodes. En vérité, je m’attendais à ce que cet endroit soit de nouveau occupé mais il n’en est rien. Tout a été laissé à l’abandon. Je en sais pas si les lieux ont été occupé depuis notre départ mais il ne reste rien. J’ai l’impression d’être dans une boite vide… comme mon âme…



JOURNAL 2 :

-Voyvodes ! Mal Tête ! Langue Putride ! Batterie… Vide ! Yargalac, mort !

-Sang pourri ! Malade ! Sang Putride de langue Putride ! Malade ! Pas boire sang de Langue Putride !

-Sang Putride partout ! Malade ! Batterie vide… Sommeil… Oubli.

-Animaux forêt fuient ! Courrent loin ! Volent haut ! Animaux forêt peur de moi !



JOURNAL 3 :

-Je m’appelle Trashalak. Je suis, ou plutôt j’étais, un clone cyborg qui admire les Voyvodes. Mon plaisir dans la vie : détruire ! Enfin ça, c’était avant…

-Cela fait maintenant plusieurs année que j’erre ainsi. J’ai réussi à cacher ma nouvelle nature à mes proches. La nuit, quand je suis seul, je m’exerce avec ces nouvelles facultés qui sont les miennes. C’est étrange, bizarre et fascinant de ne pas mourir… Mais, même si cela m’apporte beaucoup, ce n’est gratuit. Je ne sais pas si c’est l’influence de mon immortalité ou du chapeau mais, parfois, je ressens une subite envie de mourir. Cela passe vite mais cela revient souvent… En tout cas, je ne sais pas si c’est à cause ou grâce à cette nouvelle nature, mais les sorts contenu dans le livres sont désormais miens et je peux les utiliser sans même avoir besoin du livre. Dans la foulée, je me suis initié à quelques mystères et mes recherches mont permis de mettre la main sur un éclat d’épée magique brisée lors d’une bataille. Cette éclat me permettra de créer de nouveaux sorts ou d’améliorer ceux que je maîtrise déjà. Là encore, est-ce un effet de la magie d’Azathtoth (en tout cas, c’est que j’ai dit à tout le monde) ou une conséquence de mon immortalité, mais me voilà recouvert d’écailles reptiliennes qui renforcent ma longévité et ma résistance.

-Il m’a retrouvé ! Le Sumérien ! Il est venu chez moi et je n’ai pu que m’incliner face à sa puissance. Nous ne nous sommes pas affrontés, pas la peine. Je sais qu’il est plus fort que moi. Il vient d’arriver en ville avec un plan dont il ne veut rien me dire mais je dois le servir. Cela ne me plait guère mais je ne peux qu’accepter, d’autant plus qu’il fait montre d’une étonnante générosité à mon égard. Mais qu'attend-il vraiment de moi ? Et quels sont ses buts ?

-Je ne sais pas qui est cet homme et je veux l’oublier. Aussi, certes je consigne ici cet évènement étrange mais je m’en vais aussitôt perdre ces notes. Pour oublier. Peut-être que cela fera sens pour celui ou celle qui lira ces lignes. Mais pour moi, cela n’en a aucun. Cet homme m’a sauté dessus, dans les bois. Il m’a menacé de son couteau en exigeant que je lui explique ce que, selon moi, valait la vie. Comment répondre à cette question quand, comme moi, on ne meurt plus ? Alors, je lui ai expliqué que pour moi la vie ne valait rien. Que peut elle valoir pour celui qui se nourrit de sang humain et d’insectes. Et j’ai profité d’un moment d’hésitation de sa part pour me repaitre de son sang. Son sang était écœurant, Putride !

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