MILLEVAUX EERIE


Une adaptation de English Eerie pour Millevaux :)
Il y a d'abord le scenario (jouable et rejouable ^^), puis la partie!


Synopsis :

                Cette ancienne prison est en ruine. Pourtant, le PJ y est enfermé. Il erre dans ce labyrinthe de murs écroulés, de couloirs et de salles envahis par la végétation à la recherche d’une sortie. Il ne sait pas comment il est arrivé là. Il s’est seulement réveillé, allongé sur un grabat fait de feuilles sentant le moisi. Des gémissements ont suscité sa curiosité et il a quitté cette cellule pour découvrir, dans une autre cellule, un homme au visage poupin et aux mains couvertes d’encre. Lui non plus ne sait pas ce qu’il fait ici. Regardant ses mains tâchées d’encre pas encore sèche, il cherche un livre. Il explique au PJ qu’il ne se rappelle de rien mais… il était en train d’écrire quelque chose d’important. Et ce quelque chose est quelque part ici, dans cet endroit. Il sait, il est sûr et certain, qu’on lui a dérobé son texte car, dessus, il avait noté comment sortir d’ici !

                Par endroit, le toit est écroulé mais, à cause des gravats et de la végétation, il n’est jamais possible d’escalader les murs pour s’enfuir.



Personnage secondaire :

-Montague est donc cet homme au visage poupin convaincu d’avoir consigné par écrit me moyen de quitter cet endroit. Il pense que cet endroit recèle un secret et qu’on les observe. Il sourit tout le temps mais, au fond de lui, se sent coupable car il veut tuer un membre de sa famille. Il est plus vieux qu’il en a l’air.



-Quaté est un homme aux traits et au physique androgyne. Il erre lui aussi dans les couloirs. Comme les autres, il ne sait pas comment il est arrivé là mais il est à la recherche, pas tant de la sortie que du sceau parfait. Ce sceau, cette rune, ce symbole, est, prétend-il, présent en ces lieux. Le trouver et en comprendre la signification apportera bien plus de réponses que le seul accès la sortie de cette étrange prison.



-Frater Bush est une montagne. Il a l’air franc, volontaire. Il porte les cheveux longs et détachés. Il a l’air fou de joie à l’idée d’être ici. Il se dit aventurier et, pour lui, cette endroit ne peut être que le théâtre d’une véritable et folle aventure. Il a hâte de se confronter aux lieux et à ceux qui sont derrière tout ça. Il erre dans les couloirs depuis plusieurs jours. Il ne semble pas souffrir de la faim ou de la soif. Il explique se nourrir d’herbe et de racines, mais aussi de petits animaux qu’il chasse.



-Tribale est une femme à l’air distant et indifférent. Comme les autres, elle cherche la sortie depuis… elle ne sait plus. Elle pense être morte et en Enfer en raison de son passé honteux. Quel passé ? Elle a oublié. Au début, elle pensait être ici pour retrouver la mémoire et la sortie mais elle n’y croit plus désormais.



Indices mineurs :

-Une tombe profanée à un endroit où elle n’a rien à faire.

-Un espace à ciel ouvert où la végétation a muté sous l’effet de l’Emprise et de l’Egrégore.

-Le PJ assiste à la transformation, douloureuse, d’un rat en… autre chose.

-Des traces récentes du passage d’un Horla.

-Des lianes pendent du plafond mais… il n’y a pas de plafond. Il s’est écroulé s’est écroulé.



Obstacles environnementaux :

-La terre se met à bouger et poursuit le PJ pour l’engloutir.

-Caché on ne sait où, quelqu’un ou quelque chose envoie des fruits pourris sur le PJ.

-Un buisson aux épines acérées barrent le chemin.

-Le PJ a un flashback, une vision déformée de son passé.

-Des insectes jaillissent de partout et recouvrent le PJ.



Obstacles « personnages secondaires » :

-Montague devient nerveux et tente de forcer le PJ à lui donner son sang pour lui servir d’encre. Il veut poursuivre son œuvre littéraire en utilisant le PJ comme encrier et comme parchemin.

-Quaté s’est soudain accroupi. Il s’est mis à chantonner et à dessiner d’étranges symboles sur le sol. Il se relève brusquement et tente d’étrangler le PJ pour l’offrir aux symboles.

-A cause de la faim, un personnage secondaire tente de dévorer le PJ.

-Un personnage secondaire est persuadé d’avoir eu une vision et tente de convaincre le PJ dans la direction qu’il croit être celle de la sortie.

-Un personnage secondaire tente de se suicider.



Tension :

1-Un portail s’ouvre sur les forêts limbiques mais ne fait que ramener le PJ et ceux qui l’accompagnent à son point de départ, dans l’espace comme dans le temps.

2-Le PJ et ceux qui l’accompagnent tombent un piège tendu par un Horla.

3-Des trompes et des cornes tonnent. On entend, s’approchant, des cris, des aboiements. Des hommes ( ?) à cheval, avec des chiens, prennent le PJ et ceux qui l’accompagnent en chasse.



Spirit :

-Au moins 1 Spirit : traqué ou non, le PJ finit par trouver, sinon un sens à tout cela, la sortie de cette étrange endroit.

-0 Spirit : le PJ meurt sous les crocs des chiens ou… de faim et de soif dans les couloirs de cette prison.



XxXxX



                Je ne sais pas comment je suis arrivé ici. Je ne me rappelle pas de grand-chose en réalité. Je m’appelle NoAnde et je suis, ou j’étais, le shaman du Clan des Arbres. Il s’est passé quelque chose de grave, je le sens, pour que je me retrouve ici. Mais quoi ? Trouverai-je des réponses ? En tout cas, je ne crois pas que ce soit ce type, Montague, qui puisse m’aider à en trouver. Il a l’air tout aussi perdu que moi. Mais peut-être qu’il y a vraiment quelque chose d’important de consigné dans son livre…



1er jour :

-Nous errons ici depuis plusieurs heures maintenant. Nous n’avons aucune idée du chemin que nous devons prendre. Montague cherche son livre. Je cherche une sortie. Nous marchons au hasard. Alors que nous entrons dans un couloir sombre et étroit, nous nous devons nous arrêter. En plein milieu du chemin, il y a un trou. Et de l’autre côté de ce trou, il y a… une pierre tombale. Cet endroit n’a rien d’un cimetière et il n’y a aucune autre tombe de cette sorte alentour. Je me penche pour voir s’il y a quelque chose de gravé dans la pierre. Rien ! C’est un mauvais présage.

-Montague se remet à gémir. Je me tourne vers lui et le voit fixer le fond de la tombe. A-t-il vu quelque chose qui m’a échappé ? Je me penche et suis littéralement happé par la lumière noire qui s’est mis à illuminer le fond du trou. C’est éblouissant, aveuglant. Quand nous parvenons à recouvrer la vision, tout a changé mais… rien n’a changé ! Nous sommes toujours dans cette étrange endroit mais c’est la lumière qui a changé. Le blanc est le noir et le noir est le blanc. Montague panique et je ne me sens pas bien non plus. Nous marchons, nous courrons. Rien ne nous poursuit si ce n’est la peur mais… elle est en nous. Que fuyons-nous au juste ? Quand la lumière redevient normale, je suis de nouveau allongé sur ce grabat dans cette cellule. Un peu plus loin, j’entends des gémissements. Je reconnais ceux de Montague.



2ème jour :

-Nous avons repris notre errance avec Montague, comme si de rien était, comme si nous n’étions jamais tombés au fond de cette tombe. Puis, une douleur cinglante me cloue au sol. Comme si on m’enfonçait une lame dans le crâne. Je hurle. Ma vision se trouble. Autour de moi, tout se dédouble, comme si tout se reflétait soudain dans un miroir, dans une symétrie glacée qui m’évoque la mort. Je me tourne vers Montague et… son double symétrique. Même sa voix est dotée d’un reflet inversé. Je sens qu’il tente de m’apaiser mais comme tous ses mots sont doublés de leur strict inverse je ne sais rien de ce palindrome disharmonieux ! Une nouvelle douleur me fait tomber à nouveau quand j’ai cette révélation que la symétrie est en réalité l’opposé de l’harmonie. C’est la mort. Un faux ordre. Un ordre illusoire. Je veux la vie… Mais la vie n’est-elle pas l’opposée de la mort ? Vie et mort sont-elles symétriques ?

-Et je ne dois mon salut qu’à une nouvelle menace. Alors que je me tords de douleur par terre, Montague et son double me secouent, me relèvent de force et me montre du doigt un homme… ou une femme, qui se précipite vers nous, les mains en avant. Il ou elle n’a pas de double car… il ou elle sont déjà doubles et symétriques. Il ou elle me saisit au cou at commence à m’étrangler. Alors, ma vision redevient normale. Suffocant, je croise le regard de Montague qui est redevenu lui-même. Alors, dans un sursaut d’énergie, je flanque un coup de boule à mon adversaire qui me relâche aussitôt et s’écroule au sol. Il se relève presqu’aussitôt et, alors que Montague et moi approchons, il s’excuse et se présente. Il s’appelle Quanté. Et comme nous, il est coincé ici depuis… Il ne sait plus. Il cherche désespérément une sortie dont il est convaincue qu’elle se trouve dans un enchainement de symboles dissimulés un peu partout dans ces ruines. Pourquoi pas après tout ?



3ème jour :

-Quanté semble en avoir fini avec sa crise de démence et se révèle un compagnon de route finalement agréable. Il semble instruit dans les arts mystiques et symboliques et nous échangeons quelques secrets relatifs à nos traditions respectives. Montague tente de prendre part à la conversation en affirmant que son fameux livres recèle lui aussi bien des secrets. Je veux bien le croire. Mais nous devons stopper notre discussion quand nous arrivons dans une sorte de cour. Au milieu, un arbre s’élève et, assez haut, une femme au regard vide est assise sur une branche. Elle bouge bizarrement. On dirait qu’elle va tomber. Nous lui disons de faire attention mais exige que nous la laissions tomber, au sens propre. Nous tentons de la raisonner mais rien n’y fait. On dirait qu’elle n’attendait que nous pour se laisser basculer dans le vide. Nous tentons de la rattraper au vol mais… trop tard !

-Plusieurs de ses os sont brisés. Il y a du sang tout autour d’elle. Nous nous regardons avec Quanté et Montague et… nous savons qu’il n’y a plus grand-chose à faire. La femme sourit. Elle vient de s’évader.



4ème jour :

-Nous nous nourrissons de ce que nous trouvons. Des petits animaux comme des rats ou des lézards, mais surtout des baies et des racines. Il y a manger ici, certes, mais pas assez pour que nous ne souffrions pas de la faim. Et Quanté a été assez imprudent pour se jeter sur ces baies qu’aucun de nous ne connaissaient. La sanction n’est pas mortelle mais Quanté aura passé plusieurs heures à se vider par tous les orifices possibles de sang et autres matières organiques puantes. Et qu’avons-nous pu faire, avec Montague, si ce n’est le soulager en lui donnant de l’eau fraiche ?

-Nous aurions vraiment aimé avoir plus de temps, pouvoir attendre que Quanté aille mieux. Mais, soudain, la terre s’est mise à trembler. C’était plus qu’un séisme. La terre s’est soulevée et… c’est comme si elle s’était mise à nous poursuivre. Avec Montague, nous n’avons pas cherché à comprendre. Nous avons pris Quanté, chacun par un bras, et nous sommes mis à courir aussi vite que possible. Ce n’est que lorsque nous avons regagner un couloir dallé de pierre que la terre a cessé de nous suivre. Il était clair que nous pouvions plus revenir en arrière maintenant.



5ème jour :

-Ce couloir semble sans fin. De part et d’autre il n’y a que des cellules mais aucune bifurcation. Nous ne pouvons qu’aller tout droit ou revenir sur nos pas et affronter ce… « séisme vivant » ? Mais comment poursuivre notre chemin quand le passage est soudain barré par un inextricable aux épines acérés. Alors, nous utilisons des bouts de bois trainant ça et là pour repousser un peu les taillis et nous frayer un passage.

-Mais ces broussailles ne sont pas le seul danger auquel nous devons faire face. Quanté est le premier à hurler quand une multitude d’insectes jaillit des buissons et se met à nous courir dessus, rentrant dans nos vêtements mais aussi nos oreilles, nos bouches. Nous tentons de courir malgré les épines mais c’est impossible. Nous sortons de ces buissons en rampant. Nous saignons de partout et vomissons des insectes et autres mille-pattes. Je ne parviens pas à retenir mes larmes. Les autres non plus.



6ème jour :

-Nous avons besoin de repos. Et pour cela, nous avons besoin d’un endroit à peu près sécure. Nous le trouvons sous la forme d’une cellule dont le toit s’est écroulé. Nous voyons le ciel et cela nous redonne une sorte d’espoir, illusoire. Nous avons faim et, on ne l’y reprendra plus, Quanté se retient de se jeter sur cet étrange lierre qui court sur les murs. Ce n’est pas du lierre. Ce n’en est plus. Je vois là des déformations qui sont la marque de l’Egrégore. Je n’y avais pas prêté attention jusque-là mais cet endroit est comme saturé d’Egrégore. L’Emprise est très présente. Peut-être est-ce là l’explication à tous ces mystères ?

-Nous avons repris notre chemin et, cette fois, Quanté et moi sommes plus attentifs à la présence d’Egrégore. Réalité ou auto-suggestion, nous en voyons de plus en plus les traces, les manifestations. Soucieux de ne pas être en reste, Montague nous fait part lui aussi de ses observations mais… nous savons bien qu’il n’entend rien aux arts mystiques et occultes. Pourtant, nous aurions dû prêter plus attention à ces dires quand nous sommes tombés dans ce… piège ? Deux lames bizarrement montées en anneaux ont bien failli nous trancher en deux. Et, dans les ombres, nous avons pu apercevoir la silhouette d’un Horla. Ne pas nous avoir tué ne sembla pas lui poser de problème. Il semblait même sen moquer. Il quitta les lieux. Nous ne le vîmes pas vraiment mais nous avons entendus son rire s’éloigner.



7ème jour :

-Ce matin, nous avons été réveillé par des ricanements. Nous avons reconnu ceux du Horla d’hier. Et ces ricanements ont aussitôt été suivi du sons de cornes et de trompes et… d’aboiements. Les ricanements gagnent en puissance. Les chiens se rapprochent. Nous pouvons les voir. C’est une véritable meute enragée. Derrière eux, des créatures vaguement humaines et difformes les énervent, les excitent, en soufflant dans leurs instruments. Et encore derrière eux, immense et ricanant, le Horla de boue et de bois. Nous courons ! Droit devant nous ! nous n’avons aucune idée de là où nos pas nous mènent. L’espace et le temps semblent s’étirer. Par moment, nous pensons les avoir semé puis ils réapparaissent. Parfois, nous voyons l’espace s’étirer entre eux et nous et nous espérons que le destin joue enfin en notre faveur. En vérité, cette course semble sans fin. Nous courons depuis des heures… des jours ? Je ne sais plus. Je ne sais pas non plus d’où nous vient cette énergie qui nous permet de ne pas nous écrouler mais, au bout d’un moment, au détour d’un couloir, une sortie ! nous nous jetons dehors. Nous sommes enfin… dehors ! Nous n’attendons pas de savoir si le Horla et sa meute peuvent ou non quitter cet endroit. Nous nous enfonçons dans la forêt. Nous courons encore pendant un long moment puis, peu à peu, nous ralentissons et nous mettons à marcher. Enfin, au bout d’un moment, l’un d’entre nous finit par prendre la parole. Aucune de nous n’a vraiment compris ce qui s’était passé. Puis, sans dire un mot, Quanté nous fait signe qu’il va maintenant continuer sa route seul. Un peu plus tard, Montague me quitte aussi, avec un sourire. Je marche… toujours tout droit, vers je ne sais où. Seul.

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