Ekphrasis
Bloodfist/Nuit Noire/Greta

Trois est un fumier. Là,maintenant, tout de suite, il casse les dents d'un gourou à coups de rangers. Et il s'apprête à lui casser les côtes en lui jetant une batterie de voiture dessus.

Mais le gourou n'était peut-être pas un tel escroc que ça ! Trois, après l'avoir massacré, se retrouve confronté à HLT, le dieu de la Mort, de l'Horreur et de la Putréfaction. Le dieu somme Trois de s'incliner et prononcer son serment d'allégeance : « ceux qui ont du respect pour la mort ont déjà un pied dans la tombe. Moi, je n'y ai que les yeux. »

Trois invoque la littérature de la mort et renvoie à la face d'HLT sa condition de simulateur du nihilisme. Ainsi, contre toute attente et à la surprise du dieu, Trois ne va pas s'incliner mais au contraire lui jeter à la figure qu'il n'est qu'un manipulateur poussant les autres à se détruire parce qu'il est incapable de vivre.

De retour chez lui, Trois trouve une cassette. Un film montre un disciple du gourou abattant un mouton dans une parodie de séance SM. Il mange ensuite le mouton en écoutant de la musique électronique saturée.
Avec sa violence et ses rangers, Trois a l'image de quelqu'un de fort et courageux. Mais là, il a peur. Aussi, comprenant que les disciple du gourou et de HLT, le dieu de la mort, savent où le trouver, il prend la fuite.

Trois va faire la connaissance de Neuf-Rorschach, l'homme au scalpel rouillé. Il est l'auteur de dizaines de petits cadavres blancs, noirs mais aussi rouges qu'il berce d'une voix qui n'est pas la sienne.
Neuf-Rorschach détient des secret et enseigne à Trois comment avaler et conserver au fond de sa gorge une chrysalide qui lui permettra de faire jaillir de sa bouche un papillon noir comme un scalpel. Ceci fait, il lui arrache la peau pour qu'il puisse siffler.

Trois a alors une vision. Les démons de la cathédrale sont autour de lui et remplissent son corps de chaux vive. C'est une seconde naissance au terme de laquelle il est disloqué, anéanti !

Cette vision l'a rendu complètement fou. Drogué à la soupe en sachet qu'il consomme par l'intermédiaire d'un aspirateur, il s'est réfugié dans un fantasme où il croit être un félin. Il ne se rend pas compte qu'il mène une vie des plus banale, qu'il fait les courses, le ménage, la cuisine. Il tourne en rond. Il n'est pas heureux. Il rêve de la forêt. Il veut traquer des proies. Il ne dort quasiment plus. Seule la certitude que cela ne durera pas l'empêche de se suicider.

Trois est rempli d'amertume et autres sentiments détestables. Il crie, il tourne en rond. Il fantasme. Il se fait des images mêlant des mises à mort et des souvenirs oppressant de l'école. Il est coincé entre ses lamentations et ses instincts de prédation. Incapable de modifier la situation, sa seule échappatoire...

Trois a soudain des flashs. Des images de terre, de sang et de vomi. Une femme hurle. On la frappe au corps et à la tête. Qui la frappe ? Trois ne voit que de la terre, du sang et du vomi. Un couteau. La femme est vidée de son sang. Elle est débitée en morceaux.
Trois ouvre le coffre d'une voiture. Il y fourgue ses vêtements usagés avec les morceaux du cadavre. Remonté dans la voiture, il roule jusqu'à ce qu'il fasse nuit.

Trois s'occupe de tout. Courses. Ménages. Bouffes. Il a peur de se faire choper par la police. Des fois, il chiale et s'enferme pendant deux jours aux chiottes. Ça dure trois ans. Il se prépare un fix bien violent. Il meurt.

Et si tout ça n'était qu'une expérience sur la souffrance ? Trois, un détenu ? Une boite vide ! Tous les jours, lorsqu'il s'endort, il a peur qu'on lui donne un nom.
L'ambiance parmi les détenus s'est améliorée. L'existence est moins pénible. Jusqu'à quand ? L'angoisse...

L'atmosphère est de nouveau lourde. Parano. Pensées de mort. Silence. Les images des exécutions de la moitié d'entre eux. Quel est le schéma ? Il y a un schéma ! Trois est aux aguets, dans son coin, dans ses propres tourments, dans une sorte d'inconscience éveillée. Pourquoi ?

- Pourquoi m'as-tu tué ? Pourquoi m'as-tu fait mal ?

-Parce que je n'avais pas le choix !

Trois semble avoir sombré dans la démence, comme une vieille pierre pourtant consciente de sa réalité. Mais les fissures doivent être nombreuses.

Finalement, les gagnants sortent. Mais Trois n'a pas résisté. On lui a retiré son trophée, sa chrysalide. Il est reparti dans son monde, à nouveau enchaîné. Il suit le garde sans comprendre ce qui se passe. Ici ou ailleurs ? Bâtiment vétuste ou murs blancs et aseptisés ?
Le Labyrinthe.
Il n'y trouverait jamais son chemin. Et puis, il n'a aucune velléité d'évasion.


Trois a rejoint le monde d'ailleurs où il fait si bon. S'y enfonce si profond que l'ici se dilue, disparaît. Il n'a pas de doute à porter le coup fatal. Le public l'exhorte à porter le coup fatal. Son bras se lève. L'affaire d'une seconde et cette chose déjà morte lui vole la victoire.

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