Millevaux II

 La campagne sera divisée en chapitre. Chaque chapitre commence par une Love Letter (cf. la Vidéo sur la chaîne Pilule Rouge).

Contrairement à ce que son nom suppose, la Love Letter n'est pas forcément une « lettre ». C'est un texte présentant une situation précédant le RP, une sorte d'ellipse, de transition. Elle permet d'expliquer ce qui s'est passé entre deux scène. Elle peut prendre la forme d'une rencontre (un devin par exemple, dans ce cas on peut doubler la lettre d'un tirage Imagia), de la lecture d'un livre trouvé quelque part, d'une vision...
Le PJ va donc jeter un D sous une de ses caractéristique PBTA. En fonction du résultat, il pourra choisir parmi les propositions présentées. Celles-ci deviennent alors la réalité pour la suite de la campagne. Selon le résultat du D, certaines options seront plus ou moins favorables au PJ. Par ex : un PNJ sera un allié ou un ennemi, des ennemis se rapprocheront ou auront perdu sa trace, une information sera plus ou moins fiable,le PJ connaît telle ou telle rumeur ou histoire plus ou moins alarmante sur le territoire où il arrive, il connaît un PNJ (ami ou ennemi selon le D) etc.
Le PJ devra justifier dans son BG le score dans ses caractéristiques.
Une Love Letter peut avoir plusieurs paragraphes et demander plusieurs jets de D.
Cela demande d'écrire une liste de propositions avant de jouer. Pour cela, on peut s'inspirer des cartes de Muses & Oracles, d'Imagia ou des tableau de Vertical. Toutefois, on choisira au hasard laquelle des 3 caractéristiques PBTA donnera son thème à la Love Letter. Si la lettre ne doit exiger qu'un seul jet de D, ce sera sous cette caractéristique. Et s'il doit y avoir plusieurs jets, au moins un se fera sous cette caractéristique.

Pour chaque niveau de résultat, prendre en compte :
-les échecs et victoires de la communauté d'origine du PJ qui se traduiront par des bonus/malus et autres règles spéciales pour le RP suivant. De plus, cela ajoutera ou retirera des points au compteur de progression des ennemis. Si ces derniers devaient l'emporter, la communauté serait vaincue et ne pourrait plus apporter d'aide au PJ.
-les effets d'une demande de matériel effectuée par le PJ. Un échec, la demande est rejetée. Une réussite, elle est acceptée.
-cela peut être des conséquences sur les Pvs ou la SAN du PJ. Cela peut imposer certaines conditions et règles spéciales pour le Rps suivant. Cela peut être une menace en plus.

Dans le cadre de Millevaux, une demande de matériel acceptée peut prendre la forme d'un objet magique dont les pouvoirs seront au choix du MJ pour une réussite totale et tirés au sort pour une réussite normale.

Le PJ a 3 caractéristiques PBTA :
-Connaissance : ce que le PJ sait de par sa propre expérience.
-Social : ce que le PJ a appris auprès d'un PNJ.
-Obscure : ce que le PJ a appris par des moyens occultes (vision, rêve, spiritisme, écriture automatique etc., cf Serial Spirit).

Stat : une moyenne de 1 entre les 3 caractéristiques avec un max de 2 à la créa et de 3 en tout. Ex : 2/0/-1, 0/0/1, 1/-1/1 etc.

XP : un cochage quand on obtient un 6 ou – car on apprend de ses erreurs. Tous les 5 cochages, le PJ gagne un point dans une caractéristique (max 3)

!! Pour simplifier, on peut limiter la Love Letter à 1 seul paragraphe et 1 seul jet.

Chaque chapitre sera conclu par une lettre rédigée selon les règles du jeu Quill (cf. La Caravelle).
Il s'agira d'un rapport rédigé par le PJ et adressé à sa communauté d'origine. Pour ça, utiliser les règles du jeu Quill.
Il faudra définir les caractéristiques Quill du PJ, en plus de celles utilisées par le jeu choisi.
La situation de base de la lettre pourra se limiter à un simple compte-rendu, un résumé de la partie jouée. Mais on peut aussi ajouter des éléments issus des cartes Imagia, Muses & Oracles ou encore des questions de jeux comme The Beast ou Après l'Accident.
L'Encrier sera constitué des mots les plus importants et significatifs du RP.

Il faudra justifier dans le BG du PJ ses scores à ses caractéristiques. Il faudra aussi choisir le mode de transmission de ses messages. Dans le cadre de Millevaux, les lettres seront déposées dans les Forêts Limbiques.

Les effets décrivent notamment comment ces rapports sont reçus. La communauté peut aussi, après lecture, décider d'envoyer de l'aide sous forme d'une information, d'un PNJ, d'un objet etc. Cela peut être des conséquences sur les Pvs ou la SAN du PJ. Cela peut imposer certaines conditions et règles spéciales pour le Rps suivant. Cela peut être une menace en plus.
Les résultats sont aussi des informations sur ce qui arrive au sein de la communauté en l'absence du PJ. En fonction du D, ils ont connu des victoires, des défaites, les ennemis ont progressé ou ils ont obtenu des informations sur leurs plans...
Dans le cadre de Millevaux, une demande de matériel acceptée peut prendre la forme d'un objet magique dont les pouvoirs seront au choix du MJ pour une réussite totale et tirés au sort pour une réussite normale.

!! Pour simplifier, limiter la lettre à 1 seul paragraphe et 1 seul jet.

Parmi les effets des Love Letter et de Quill, on prendra en compte la vie de la communauté d'origine du PJ sous forme de points s'ajoutant ou se retirant à un compteur, une sorte d'Horloge du Mal. Cette horloge montre l'évolution du conflit entre la communauté et son ennemi. Le PJ décidera au début de la campagne de la difficulté de celle-ci en choisissant la taille de ce compteur.
Les réussites aux Love Letter et à Quill feront baisser ce compteur, les échecs le feront augmenter. Si le compteur devait atteindre son maximum, cela signifierait que la communauté vient de subir une défaite définitive. À partir de ce moment, les rapports du PJ seront désormais sans effet. Il ne pourra plus obtenir d'aide de la part des siens. Il pourra même subir un malus pour le reste de la campagne selon la difficulté souhaitée par le PJ. Cela peut s'agit d'un simple malus pour simuler la perte de moral. Cela peut aussi prendre la forme d'un nouvelle antagoniste puisque cet ennemi peut avoir décidé de s'en prendre maintenant au PJ.

La Structure, les éléments constitutifs de chaque Chapitre :
1-Un Lieu : En l'occurrence, pour Millevaux, je compte procéder à un mélange entre 1 carte Muses & Oracles, un jet de D sur la table aléatoire des lieux de Millevaux et dans le Guide occulte de Londres (notamment pour lui attribuer une légende, une rumeur). Il peut s'agir du lieu principal, global, du chapitre, ou seulement de l'endroit où celui-ci commence.

-2 Une Situation de Départ : on peut la déterminer avec les tableaux de Vertical et/ou un élément tiré de la Love Letter. La situation de départ peut/doit poser des objectifs ouverts de RP. Sachant que le RP commence In Media Res, le PJ profitera du premier moment de repos du personnage pour décrire narrativement comment il en est arrivé là et décider de la suite.

-3 Dans le cadre de ma campagne de Millevaux, je compte utiliser Cœlacanthe. Je vais donc intégrer ces Cauchemars. La Magicienne interviendra et donnera une Noix au PJ qui sera projeté dans le Cauchemar ET/OU le PJ cauchemarde après avoir « sombré » (je compte jouer avec les règles de Don't Rest your Head) ET/OU quand le Tourment l'emporte (corruption du réel par mots-clé + compter les points. Tous les X points : un Cauchemar).

-4 Un Antagoniste.

-5 La scène sera précédée d'une Love Letter et se terminera par un Quill, le PJ faisant ainsi son « rapport » à sa communauté.

Il s'agit ensuite de jouer chaque scène, partant de la situation de base, en simulant le MJ. On lui pose des questions fermées auxquelles on répond par un D OMEN qu'on interprète en fonction du bon sens et du respect de la cohérence du scenario et de l'univers. On répond aux questions ouvertes en utilisant Muses & Oracles ET/OU Imagia.
Pour des questions ouvertes, il est possible de considérer qu'une réussite laisse le PJ déterminer résultat. Par exemple, pour un Chtulhu, si le PJ réussit son jet de traduction d'un livre ancien, le joueur peut alors choisir de déterminer lui-même le contenu du livre ou de s'en remettre à un tirage de cartes. Pour un jet en botanique, il peut choisir si la plante est ou non un ingrédient d'un poison etc.

Le D OMEN :

D6
1
2
3
4
5
6
Résultat
Non, et
Non
Non, mais
Oui, mais
Oui
Oui,et

Résolution d'actions :
Utiliser le système du jeu choisi, sachant que le PNJ ne jette pas les D. Par exemple, lors d'un combat, si le PJ réussit son jet, cela suppose que le PNJ a échoué à esquiver. À l'inverse, si le PJ échoue à son jet d'attaque, on considère que le PNJ a esquivé ou paré. De même, si le PJ échoue à son jet d'esquive, cela veut dire que le PNJ a réussi son attaque.

Utilisant le jeu Don't Rest your Head pour motoriser cette campagne, j'ai choisi de tirer 2 cartes Muses & Oracles et d'additionner le nombre d'étoiles pour connaître le nombre de D à lancer pour jouer le Tourment. Cela me permettra aussi de quantifier la difficulté de l'opposition au besoin.

Concernant ma campagne de Millevaux, les chapitres porteront sur les thèmes suivant :
1-Le Clan des Enfants : ils sont protégés par des sortes de « fétiches-garous ». Ce sont des petites poupées de terre et de brindilles qui se transforment, deviennent géantes, pour les protéger. Ce sont des sortes d'épouvantails-totems. Ils sont aux prises avec un « démon » d'un monde parallèle qui les kidnappent.
2-Un Sorcier Invocateur a volé son nom d'Ange au PJ. Il doit le récupérer sous peine de devenir l'esclave du sorcier. Celui-ci s'est doté, sur son territoire, d'une meute de zombies. Si c'est UNE sorcière, est-ce la Magicienne de Cœlacanthe ?
3-Le territoire des Brumes : cette partie de la forêt est peuplée de statues de monstres. Les statues s'animent quand recouvertes par la brume.
4-La Cité-Flottante : un ensemble de dirigeables et de ballons reliés entre eux par des cordages et des ponts. Le tout est enchevêtrés dans les branches des plus hauts arbres. Est-ce un territoire des Corax ?
5-Le territoire des hommes-serpents (avec des serpents géants chassant dans les bois).

6-Le territoire des Forêts Limbiques : pour des scènes intermédiaires. C'est là que le PJ se régénère, écrit et dépose ses messages pour son organisation. Un chapitre pour montrer que ce territoire n'est pas le no man's land sans danger que les inquisiteurs croient qu'il est.

Cauchemar Cœlacanthe tous les 5 points de Tourment.

J'ai donc choisi une Horloge du Mal qui atteindra son maximum à 13 points. À ce moment là, donc, je considérerais que les Horlas auront envahi le village. De plus, tous les 2 points, je déterminerai à l'aide de cartes Muses & Oracles, Imagia ou encore les cartes de Folies de l'Appel de Chtulhu, une situation menaçante à l'encontre de Corso. Cela s'accompagnera à l'occasion d'une règle spéciale permanente ou non. Cela pourra prendre la forme d'une scène supplémentaire.

Questions ouvertes et PNJs :
Quand le PJ croise un PNJ ou pose une question ouverte au « MJ », j'utilise le plus souvent une combinaison de mots-clés issus des cartes Muses & Oracles. J'y ajoute aussi à l'occasion un tirage de cartes Imagia. Mais, afin de donner une certaine cohérence à la campagne, je pioche aussi parmi une liste de mots et de concepts spécifiques. Ils n'ont pas de sens prédéfinis. Ils prendront sens en fonction du contexte. Un nom propre sera alors celui d'un personnage ou d'un lieu. Tant qu'il n'est pas utilisé, on ne le sait pas. Ce sens peut aussi évoluer au fil de la campagne.
Toutes ces idées n'ont donc pas de sens prédéfinie. C'est au PJ de s'en emparer, de les utiliser ou non, de les intégrer ou non dans son scenario à condition de leur attribuer une signification respectant la cohérence de l'histoire et de l'univers du jeu.

Ma liste pour ma campagne de Millevaux :
-tirer une citation dans l'Almanach de Millevaux.
-recycler Sodek NoFink, le Thanatrauma, la Bouche (PNJs et concepts de mon précédent solo de Millevaux).
-mots clés tirés de Muses & Oracles.
-cartes Imagia.
-l'Ange-paon de Yézédis.
-Ant-Off et le Carbon Cult.
-Serpent-Fleur.
-La Cité-Dieu d'Elyatis.
-Viande Noire, Opium Jaune, Jus de Singe.
-Hastur, Shub'niggurrath, Nyarlathotep.
-le Cruel Centipède.
-le Dealer de la Nouvelle Chair.
-lieux sur la Tables Aléatoire Millevaux.
-tirer un mot au hasard dans le Lexique Millevaux.
-Botch Vug.
-le Guerrier Fragile.
-le Diacre-Onyx.
-le Syléen.
-la Langue Noire.
-le Déchireur de Peau.
-le GeoWave.
-le Concasseur.

Égrégore, Corruption et Mutation :
L'utilisation de pouvoirs consommant de l’Égrégore entraîne de la Corruption.
Avec DRYH :
Quand le Tourment l'emporte, compter 1 Point de Tourment. Tous les X Points de Tourment => Cauchemar Cœlacanthe.
Quand le PJ « Sombre » : Cauchemar Cœlacanthe.
Quand la Folie domine : Altération du réel provisoire par des mots clés M&O + Lexique Millevaux + Imagia.
Quand le PJ « Craque » : Mutation permanente par des mots clés M&O + Lexique Millevaux + Imagia.

Le décor :
Imaginer une gigantesque cité, sorte d'Europole médiévale, à la technologie steampunk envahie et réduite en ruine par la forêt de Millevaux.
-Utiliser M&O et Imagia pour les éléments médiévaux.
-Utiliser la table des lieux Millevaux et les cartes Terres de Sang-Millevaux pour les éléments millevaliens.
-Utiliser Steamshadows pour les éléments technologiques steampunk.
-Utiliser le bestiaire de Steamshadows. Les Horreurs seront considérées comme des Horlas. !!  Les anges et démons INS/MV ne sont PAS des Horlas.

Dans le ciel, la forêt a « rattrapé » la « Cité Flottante » constituée de ballons et dirigeables reliés entre eux par des ponts de singes et autres cordage. Aujourd'hui, ils sont tous pris dans les feuillages et branchage de Millevaux.

Noms de lieux :
-Nom d'origine russe + -pol, -polis.
-Nom d'origine japonaises + -place, -plaza.
-Nom d'origine italienne + -street, -lane.

Monstres errants :
-Animaux ou humains mutants
-Horlas (cf bestiaire Steamshadows)
-Horlacanthes et Coelacanthes (équivalent des Cauchemars DRYH).
-Anges et démons déchus.
-Humains pillards.
-Zombies.

Le personnage :
Tad Corso/Manalyan est un ange anciennement au service de Joseph, Archange de l'Inquisition. Il en a conservé le pouvoir spécial de son supérieur « Torture ». Joué avec les règles de Don't Rest your Head, ce pouvoir devient son talent de Folie. Niv.1 : je pose 1D6 questions fermées auxquelles je réponds via 1 D OMEN. Niv. 2 : je pose 1D6 questions ouvertes auxquelles je réponds en tirant des cartes Muses et Oracles (pour connaître Secret, Motivations, Sentiments du PNJ + mots clés et Imagia au besoin). Niv 3 : je pose 1D6 questions ouvertes dont JE choisis les réponses en mode MJ.

Caractéristiques DRYH :
Discipline : 3
Réactions : 1 bastonnade/2 débandade.
Talent d'épuisement : combat au Marteau de Guerre. Corso possède une telle arme faite de plaque d'acier soudée entre elles et à une longue barre de métal.
Talent de Folie : Torture, pouvoir spécial de l'Archange Joseph. Niv.1 : je pose 1D6 questions fermées auxquelles je réponds via 1 D OMEN. Niv. 2 : je pose 1D6 questions ouvertes auxquelles je réponds en tirant des cartes Muses et Oracles (pour connaître Secret, Motivations, Sentiments du PNJ + mots clés et Imagia au besoin). Niv 3 : je pose 1D6 questions ouvertes dont JE choisis les réponses en mode MJ.

Les 5 questions DRYH :
1-Qu'est-ce qui vous empêche de dormir ? Tad ne dort plus depuis qu'il fait ces cauchemars horribles. Il ne peut plus dormir. Il ne doit plus dormir sous peine de se retrouver happer par le cauchemar des Cœlacanthes.
2-Que vient-il juste de vous arriver ? Il a rencontré celle qu'on appelle la Magicienne. Elle lui a expliqué que les Cœlacanthes voulaient ouvrir une porte pour envahir le monde. Elle lui a donné une noix lui permettant de survivre dans les cauchemars. Maintenant, il doit prendre la route pour traquer les Cœlacanthes.
3-Que perçoit-on de vous au premier regard ? Corso a le regard bleu perçant d'un homme usé par des années de guerre, de survie. Il est un ange. Il a connu le monde d'avant et il se souvient de tout. Sinon, il est de grande taille. Il a de longs cheveux gris. Ses épaules sont protégées par une espèce d'armure faite de bric et de broc. Dessous, il porte des vêtements de cuir et de tissus aux motifs écossais. Sur ses pièces d'armures comme sur son visages sont peintes des croix rouge et blanches.
4-Qu'avez-vous à cacher ? Corso sait que les anges ne peuvent quitter l'enfer de Millevaux qu'en mourant. Or, mettre un terme à ses propres jours est un péché. Aussi, il a choisi de délivrer ses frères en les tuant lui même. C'est là sa quête secrète, sa croix.
5-Quelle est votre voie ? Corso pense que Millevaux est une épreuve voulue par Dieu. Il veut donc aller au bout de cette épreuve, tenir debout, jusqu'au bout, jusqu'au Jugement Dernier, jusqu'au retour triomphant de Dieu.

Caractéristiques PBTA : Tad Corso est un être surnaturel. La magie ne lui est pas inconnue. Il est un être instruit. Par contre, de par ses fonctions au sein de la hiérarchie angélique, il n'est pas très sociable.

Connaissance
1
Social
-1
Obscure
1

Caractéristiques Quill : Tad Corso vit sur Terre depuis longtemps. Inquisiteur, il est un ange instruit et il a eu l'occasion de voir et apprendre beaucoup de chose. Par contre, il est un être pragmatique qui n'a pas l'habitude de faire dans la dentelle. Il est méthodique, appliqué.

Calligraphie
2D
Langage
3D
Cœur
1D
3D de Calligraphie 1 fois par lettre

Caractéristiques Cœlacanthes :
-Réserve de noix = 7.
-Syndrome sexuel : Corso doit avoir un rapport sexuel par cauchemar ou mourir.
-Pouvoirs à usage illimité : Extraction = en cas d’inconfort émotionnelle, Corso peut quitter le cauchemar.
-Pouvoirs à usage limité (une fois par cauchemar) :
Baiser prédictif : si Corso embrasse un figurant, il obtient de lui une information nouvelle et utile.
Objet : Machine à écrire-cafard qui vous injecte des visions du futur.

BG :
A l'avènement de Millevaux, Dieu et Satan ont été chassé ou ont fui, on ne sait pas vraiment. En tous cas, il n'y a plus de hiérarchie, ni de pouvoir divin ou infernal pour alimenter les pouvoirs et en accorder de nouveaux. Toutefois, Millevaux baignant dans l’Égrégore, c'est celui-ci qui alimente les anges et démons Abandonnés et Déchus pour qu'ils puissent utiliser leurs pouvoirs. Pour en acquérir de nouveaux, il faut il faut trouver d'anciens objets ou armes magiques encore dotés de pouvoirs angéliques ou démoniaques.
Anges et Démons sont donc maintenant des Abandonnés ou des Déchus livrés à eux-mêmes. Certains s'en accommodent très bien. Anges ou démons, ils ont fondé une famille ou une petite communauté ou encore vivent isolés dans un coin de la forêt. D'autres ont intégré ou ont pris la tête d'une bande de pillards. Certains, à l'inverse, appartiennent à des sectes ou des groupes de justiciers, d'exorcistes, de nettoyeurs. D'autres enfin, plus ou moins fous, sont devenus des sortes de prophètes, de gourous. Certains, notamment des anges, pensent que tout cela est une épreuve ordonnée par Dieu. Il en est qui refusent de se donner la mort simplement car se serait un pécher.
Certains ont en effet choisi de quitter l'enfer de Millevaux en se donnant la mort. Désincarnés, ils ont pensé qu'ainsi ils rejoindraient leur plan d'origine. Objectivement, personne ne peut affirmer que ça se passe vraiment ainsi. Toutefois, Manalyan s'est fait une mission de « libérer » les siens de cet enfer en leur offrant cette mort. Il parcourt donc la forêt, tuant anges et démons, ne comprenant pas vraiment pourquoi certains mettent autant d'énergie à refuser son cadeau.

Aujourd'hui, Corso a rejoint une secte d'inquisiteur. Il parcourt la forêt qu'ils débarrassent des serviteurs de Shub'Niggurath et d'autres monstres et déités Horlas. Ils ont été appelé à l'aide par les habitants d'un petit village dont la population subit l'influence corruptrice d'un certains nombres d'adorateurs des Horlas. Sur place, les inquisiteurs ont effectivement démasqué des cultistes mais ces derniers ont appelé des monstres en renforts. Le village est donc en ce moment même assiégé par une nouvelle espèce de créatures : les Horlacanthes.
Le siège dure et les inquisiteurs comme les villageois craignent pour leur survie. Aussi, il a été décidé que Corso allait quitter le village discrètement pour chercher de l'aide et tenter de détruire la source même d'apparition de ces Horlacanthes. Ils se transmettront des informations via les Forêts Limbiques. Là, Corso y déposera ses rapports et y trouvera des nouvelles de l'inquisition.
Parvenu à quitter le village, Corso s'est enfoncé dans la forêt. Un groupe de nomades lui a parlé de la Magicienne. Il semblerait que cette femme pourrait l'aider.

Pour le premier chapitre de cette campagne, j'ai envisagé que Corso traverse le territoire des Enfants. Les membres de ce clan composés uniquement d'enfants sont protégés par des sortes de « fétiches-garous », sorte de petites poupées de terre et de brindilles qui se transforment, deviennent géantes, pour les protéger. Ce sont des sortes d'épouvantails-totems. Ils sont aux prises avec un « démon » d'un monde parallèle qui les kidnappent. Ce « démon » (ou quelle que soit sa vraie nature) sera donc l'antagoniste principal, même s'il est probable que, dans un premier temps, Corso n'ait à faire avec les fétiches-garous.
Pour définir la situation de départ, je procède à un tirage sur la table des lieux aléatoires propre à Millevaux (mise au point par un joueur, merci à lui) et obtient un 96 (Nœuds de branchages). Je tire ensuite une carte Muses & Oracles et tombe sur la Mairie. J'adapte donc et ce lieux devient ce qui devait être un bâtiment administratif aujourd'hui envahi par un nœud de branchages. Je tire également 1D6 sur la table OMEN pour savoir si le bâtiment et en ruine. J'obtiens 6. non seulement il tombe en ruine mais je peux en plus raisonnablement en déduire qu'il est dangereux car tout peut s'écrouler à tout moment. Enfin, je tire une page au hasard dans le Guide Occulte de Londres qui s'ouvre sur l'article concernant Bank Station. Celui-ci évoque notamment une odeur de cadavre, des motifs égyptiens et la présence d'hommes en tenue de deuil. Je garde ces éléments afin d'éventuellement les intégrer dans ma partie.
Pour l'instant, je n'ai pas encore décidé si ce lieu sera l'unique lieu du chapitre ou juste son point de départ. Néanmoins, je peux déjà savoir qu'il s'agit d'un ancien bâtiment administratif tombant en ruine et envahi par un dense treillis de branchages dont on peut même se demander si ce n'est pas celui-ci qui le fait tenir debout. À tout moment, il menace de s'écrouler. Il règne ici une odeur nauséabonde de chair en putréfaction. Sur certains des murs encore debout comme sur certains pans de murs à terre, on reconnaît des motifs rappelant l’Égypte ancienne. À ce moment là, Corso n'est pas encore au courant de l'existence d'hommes en noir hantant ce lieu. Cette information peut être un enjeu de la Love Letter.

Pour ce qui est de la situation de départ, je procède à un tirage sur les tableaux de Vertical. J'obtiens « Il n'y a plus besoin d'écrans, car chacun est désormais connecté et les images s'impriment directement dans le cerveau. Il n'y a plus besoin de claviers et de touches car la pensée commande tout. Il n'y a plus besoin d'immeubles, car il suffit de fermer les yeux pour que les murs apparaissent. Il n'y a plus besoin de marcher, car tout est à la portée de main grâce aux robots et aux imprimantes 3D.Il n'y a plus besoin de corps, il n'y a plus besoin de sexe, il n'y a plus besoin de besoins. Il n'y a plus besoin d'une ville, désormais il n'y a que des traces à la craie par terre sur une surface métallique, et des gens nus et immobiles qui pourrissent. Tout est immatériel : nous y sommes, c'est l'éternité et la beauté mêlée dans le plus grand des minimalismes ! » et « Une boite aux lettres antique qui reçoit des puces électroniques cryptées. »

Le délire de la première proposition rappelle le passé à Corso. Il a connu l'ère de l'ordinateur et l'apparition des imprimantes 3D. Mais cela lui évoque surtout des propos dignes d'hérétiques. D'ailleurs, Corso entend-il ces mots prononcés, par exemple par les hommes en noir. J'obtiens 1 (Non, et). Non seulement ces mots ne sont pas ceux de ces hommes en noir mais ils sont ceux de l'antagoniste du chapitre. Au titre de situation de départ, Corso sera donc aux prises avec ce dernier dans cet endroit menaçant de s'effondrer. Ces mots ont aussi un caractère halluciné. Et si Corso était toujours sous l'effet de la Noix qui la donné la Magicienne ? Le besoin de sexe fait aussi écho à ce même besoin, vital dans le monde des cauchemars. Pour ce qui est de la boite aux lettres, gageons que Corso va trouver dedans quelques antiques puces électroniques.

Mais, avant d'aller plus loin, je n'oublies pas que le chapitre commence par une Love Letter. J'ai décidé que le thème porterait sur la rencontre entre Corso et la Magicienne justement. Mais je tire aussi 1D6 pour savoir sous quelle caractéristique il devra faire son jet de D. j'obtiens 2, il faudra faire un jet de Social.

La love Letter décrit donc la rencontre entre Corso et la Magicienne telle qu'elle est prévue dans le jeu Cœlacanthes. En effet, on raconte que cette Magicienne sait des choses à propos des Cœlacanthes, aussi Corso a-t-il réussi à obtenir un rendez-vous avec elle pour tenter d'en apprendre plus pour mieux les combattre.
Corso a installé son bivouac à l'endroit indiqué par les villageois. À l'heure dite, la Magicienne apparaît. Elle porte un manteau de cuir élimé, un chapeau de fourrure orné d’une tête de loup. Son visage est surmaquillé de noir, elle a des mains-ciseaux, un genre indéfinissable. Alors que le vent écarte son manteau, Corso découvre qu'elle est androgyne, ce qui le met mal à l'aise. Toutefois, la Magicienne lui raconte ce qu'elle sait. Les Horlacanthes et les Cœlacanthes sont une sorte de Horlas cherchant à ouvrir des portes entre les mondes pour les envahir et y répandre leur corruption. Il faut les en empêcher. Il est possible de les combattre sur leur propre terrain celui des cauchemars, grâce à cette Noix. Elle lui explique donc comment la Noix, entre autre, lui permet d'accéder à ces cauchemars mais aussi ce qu'il doit faire pour les quitter. Elle lui explique également que tout cela à un prix et que s'il obtient certaines capacités dans le cauchemar, cela ne va pas sans contrepartie.
Le jet de D se faisant sous la Sociabilité, les effets se feront sentir notamment sous la forme de contact et d'ennemis supplémentaire. Je décide ainsi de la proposition suivante, 2D+Soc :
6 ou moins : Bad trip, Corso doit jouer un cauchemar avant même la situation de départ. Le cas échéant, il se réveillera dans le bâtiment en ruine.
7 à 9 : La Magicienne connaît quelqu'un dans le territoire des Enfants. Mais elle ne peut vraiment se porter garant de lui. En terme de jeu, ce contact pour aider Corso mais ce ne sera pas gratuit. Il demandera quelque chose en échange. En cas de besoin, je lirai sa motivation sur une carte Muses & Oracles.
10 et plus : La Magicienne indique le nom d'un contact sur le territoire des Enfants. Corso peut venir de sa part et obtenir de l'aide.

J'ai obtenu 8. La Magicienne explique donc à Corso qu'il trouvera peut-être de l'aide auprès d'un de ses contacts dont elle sait qu'il est en ce moment sur le territoire du Clan des Enfants. Pour choisir son nom, je tire une carte Imagia (un labyrinthe) et un mot dans ma liste de termes récurrents (viande noire). Ce PNJ se fera donc appeler L'Habit Noir (« Laby-Noir »). Est-ce un de ces hommes en tenue de deuil ?

Corso vient donc d'entrer sur le territoire du Clan des Enfants. Au loin, il entend une sorte de litanie étrange évoquant des choses du passé. Il s'approche de ce bâtiment en ruine envahi par les arbres. Il ne sait pas encore que celui ou ceux qui prononcent ces mots sont des ennemis.

=> Qui déclame ces propos hallucinés ? Le « démon » qui s'en prend aux enfants ? Le contact de la Magicienne ?

Et c'est donc là que je reprends ma partie. Pour l'instant, notons que Corso n'a toujours pas croisé d'enfants, ni un de leurs fameux fétiches-garous.
Il tente de s'approcher discrètement. Je pourrais résoudre cette action en jetant les D selon les règles de Don't Rest your Head. Mais comme ça m'embête de jeter une brouette de D juste pour ça, je préfère recourir à un jet de D OMEN. Comme le bâtiment menace de s'écrouler (désavantage), je jette 2 D et prend le plus mauvais résultat. J'obtiens 3 (« Non, mais... »). Ainsi, le bâtiment ne s'écroule pas mais cet étrange personnage a quand même senti la présence de Corso. Que va-t-il faire ? Pour le savoir, je décide de recourir aux options proposées par le jeu Poltergeist. J'ai donc le choix entre, je ne veux surtout pas qu'il :
-me touche.
-me coince dans un coin.
-m'appelle par mon prénom.
-me montre ce qui est caché.
-me suive.

Même si je ne sais pas trop comment il pourrait s'y prendre, je ne veux pas qu'il me coince dans un coin. Je jette donc un D OMEN pour savoir s'il me coince. Comme, vu la configuration de la scène, c'est peu probable, je tire 2D et garde le meilleur. Et j'obtiens un 3. certes, il ne me coince pas mais (après avoir tiré au D4 parmi les propositions restantes), il m'appelle par mon prénom.

« Tad ! Je sais que tu es là. »

Me sachant découvert, je décide de me montrer. Néanmoins, ne sachant pas à qui j'ai à faire, je sers bien fort le manche de marteau de guerre, prêt à me battre. J'enchaîne :

« Es-tu celui qu'on appelle l'Habit Noir ? Je viens de la part de la Magicienne. »

Je tire une carte Muses & Oracles. L'homme a donc l'air imperturbable. En lisant d'autres informations sur la carte, je vois qu'il a les yeux rouges. J'interprète le signe « - » que la carte comme le fait qu'il me renvoit un sentiment négatif justement. Et les 4 étoiles me sont comme un 6ème sens m'indiquant un grand danger potentiel. En plus, d'après le BG d'INS/MV, il est tout à fait possible que ces yeux rouges soient une limitation. J'aurais donc à faire à un ange ou un, pire, un démon. Mais au fait, cet homme est-il habillé en noir ? 6 au D OMEN. Il est donc vêtu de noir et il s'agit bien de mon contact.

« Oh, la Magicienne ? Et que puis-je pour elle ?
Pour elle ? Tu pourrais, parait-il, répondre à mes questions et m'aider. Je viens d'un village assiégé par les Horlas et les Cœlacanthes. »

L'air de rien, je ne suis pas très à l'aise. J'ai vraiment l'impression que ce type ne me veut pas du bien et que la situation pourrait basculer très vite. Quelles que soient ses réponses, je ne suis pas non plus sûr qu'il me dise la vérité. Aussi, je pense très fortement à utiliser sur lui mon pouvoir de Torture. Ce pouvoir ne fonctionnant que sur une personne volontaire ou attachée, il va falloir que je l'attache. Ce n'est pas vraiment dans mes habitudes de joueurs mais là, je vais frapper d'abord et parler ensuite. J'attaque direct.

Je souhaite une victoire rapide. Je vais donc cocher une case d’Épuisement pour faire un usage Majeur de mon talent « Marteau de Guerre ».
J'obtiens 3, 4 et 5 avec mes D de Discipline et 5 avec mon D d’Épuisement.
Je tire 2 cartes Muses et Oracles et comptabilise 9 étoiles. Ce sera le nombre de D à lancer pour incarner le Tourment. Je suis mal. Avec des scores de 1, 2, 3, 4, 2, 3, 5, 5 et 5, autant dire que je c'est lui qui l'emporte pour cette manche.
Comme j'y allais vraiment pour régler cette affaire en un seul coup, il me rend la pareil. C'est donc moi qui me retrouve immobilisé. Pour autant, je ne lui avais pas vu d'arme. En a-t-il sorti une ? 1 au D OMEN ! Non, il n'a pas sorti d'arme. C'est l'humiliation totale, il m'a enchaîné à mains nues.
Attention, comme le Tourment l'emporte, j'ajoute un point.

Pour autant, j'ai peut-être de la chance dans mon malheur, car, tirant des cartes Muses & Oracles pendant ce court combat, je suis tombé sur une carte « Rebondissement ». C'est le moment de voir ce que le sort me réserve.
La carte mentionne qu'il arrive quelque chose de négatif à un PNJ. À ce stade de la partie, il me semble logique qu'il arrive quelque chose de négatif à l'Habit Noir justement. Et que peut-il lui arriver, si ce n'est qu'il tombe à son tour sous les coups d'un de ces fameux fétiches-garous ?
Je tire une carte Muses & Oracles afin d'en lire le résultat OMEN et tombe à nouveau sur un Rebondissement. Il s'agit du début d'une intrigue. Cela me paraît le bon moment d'intégrer ces « cartes à puces cryptées » évoquées lors du tirage des éléments de la situation de départ. Mais, comment ? La carte Rebondissement mentionne entre autre des conditions météorologiques surnaturelles. Ainsi, soudain, le climat change. Le beau temps se couvre d'un brouillard épais (je tire 2 cartes Muses & Oracles pour connaître la météo). Qu'est-ce qui peut bien être à l'origine de ce phénomène ? À mon sens, il peut s'agir des fétiches-garous, du soi-disant démon qui s'en prend aux enfants (si toutefois, ce n'est pas l'Habit Noir lui-même le démon) ou d'un nouveau personnage.
Je jette 1 D3 et obtiens 1. il s'agit donc bien d'un fétiches-garous. À quoi ressemble-t-il ? Que fait-il (notamment à l'Habit Noir) ? Et quel sont ses liens avec ces puces cryptées ?

L'Habit Noir est donc projeté en l'air par une force mystérieuse. Corso se redresse et observe ce qui semble donc bien être un fétiche-garou. Contrairement à ce à quoi il s'attendait, la chose n'est pas si grande que ça. Par contre, elle est bien constituée de bois et de terre. (2 D OMEN pour ces points de description). Il y a quelque chose de glacé dans son regard (cf carte Muses & Oracle pour cet adjectif) mais, pourtant, elle esquisse un geste de protection (mot-clé de cette même carte) en direction de Corso. Ce dernier tente de déchiffrer l'expression de son « visage ». La chose semble vraiment sur la défensive.
Corso se tourne alors vers l'Habit Noir. Il ne s'est pas encore relevé mais il y a quand même quelque chose de menaçant dans sa façon de bouger (« Oui,mais » au D OMEN). Corso se demande si ce soi-disant contact de la Magicienne ne serait finalement pas un démon, voire LE démon qui menace les enfants. Si tel est le cas, il est peut-être en train d'utiliser un de ses pouvoirs. Aussi, il s'empare de son marteau et se jette sur lui. Cette fois, il y va vraiment à fond. (3D de Discipline + 1D d’Épuisement + 3D de Folie temporaire contre 7D de Tourment (2 et 5 étoiles sur les cartes Muses & Oracles).

J'obtiens 1, 2 et 4 en Discipline, 4 en Épuisement, 1, 3 et 6 en Folie sachant que mon 6 est annulé parce que le Tourment a dominé lors du jet précédent.
Le Tourment obtient 2, 2, 2, 2, 3, 4 et 5. Non seulement il a plus de réussite que moi, mais en plus il domine. L'action de Corso échoue et le Tourment gagne un point supplémentaire.

Pour savoir quel pouvoir ce démon a utilisé, je le tire au hasard sur la table des pouvoirs démoniaques d'INS/MV. J'obtiens 136. le démon utilise le pouvoir « Coma ». J'ai quand même le droit de tenter de résister.

Je vais cocher une case une case d’Épuisement pour avoir 1D en plus et utiliser 3D de Folie temporaire. J'obtiens 1, 3 et 3 en Discipline, 6 et 6 en Épuisement et 3, 5 et 6 en Folie. Comme le Tourment a dominé lors du jet précédent, je perds un de mes 6 en Épuisement (tiré à pile ou face avec celui de Folie).
Je tire des cartes Muses & Oracles pour savoir combien de D je vais lancer pour le Tourment. Je pioche une carte Rebondissement que je mets de côté pour l'instant. 9D de Tourment. J'obtiens 3, 5, 6, 2, 4, 4, 2, 3 et 3. Le Tourment l'emporte encore pour le nombre de réussite et domine une fois de plus.
Conformément à la description du pouvoir 136, Corso tombe dans le coma pour 1D6 heures. Et j'obtiens 6 !

Considéré comme un ange mais avant comme un personnage de Don't Rest your Head, Corso ne doit pas s'endormir sous peine d'attirer les Cauchemar. Dans le cadre de cette campagne, je considère que dans un tel cas, il est automatiquement projeté dans un Cauchemar-Cœlacanthe. Néanmoins, avant de déterminer ce dernier dans le livre de base de Cœlacanthes. Je m'occupe de la carte Rebondissement mise de côté.
Je la prends par le bord « Menace ». l'Horloge du Mal progresse donc de 1 point. Parmi les « Focus », j'hésite entre « Des ennemis faisant la paix » et « La guerre est déclarée ». Je tire à pile ou face. La guerre est déclarée !

Maintenant, je tire une scène de cauchemar-cœlacanthe au hasard. Je tombe sur le Cauchemar de la Magicienne :
« Les joueuses vous font vivre l’aventure de leur choix, prenant une sorte de rôle de Magicienne parallèle, et de votre côté vous continuez à leur faire vivre leur propre aventure. La Magicienne vit un mini-cauchemar dont elle doit s’échapper. C'est aux joueuses de dire quand elles estiment qu’elle a atteint l'échappatoire. »

J'avoue que je n'avais pas du tout envisagé de tomber sur ce cauchemar là. Je décide donc de jouer le cauchemar de la Magicienne avec le jeu Poltergeist.

La Magicienne s'éveille. Elle ne sait pas où elle est. Elle regarde autour d'elle. Elle est dans une sorte de caverne, sous terre.
Pour en savoir plus, je tire sur des tables aléatoires spécifiques à l'univers de Millevaux que je vais adopter en mode « souterrain » pour coller au contexte de Poltergeist. La magicienne s'éveille donc au milieu d'une forêt de bustes de mannequins en plastique fondu. Sa vision est en noir & blanc. Son regard se pose bientôt sur ce qui reste de divers étals, sorte de marché, abandonnés, brisés, détruits et couverts de sang. 3 au D OMEN. Il n'y a pas de cadavre mais il flotte une horrible odeur de putréfaction.
À partir de ce moment là, je suis les instructions des livrets de Poltergeist. On me demande de choisir parmi une liste de ressentis, chacun renvoyant à un paragraphe. Je décide que cette scène inspire à la Magicienne de la cruauté et vais en 20.
On me demande de raconter la plus grande expérience de proximité de la magicienne avec la mort. Cela concerne forcément une rencontre avec les Cœlacanthes puisque, d'un certaine façon, elle « recrute » des personnages comme Corso pour les combattre. Je me permets de penser qu'elle a vu le futur que nous réservent ces monstres, l'élevage en batterie et le viol systématique d'êtres humains. C'est certainement à cette occasion qu'elle a dû frôler la mort, échappant de justesse à ces créatures. On me demande ensuite si le MC a évoqué la présence d'un fantôme. Je tire à pile ou face. Oui, il y en a un. Je vais en 13.
Le fantôme n'a pas encore remarqué la Magicienne. Elle s'approche donc discrètement et l'observe. Je tire une carte Muses & Oracles et lis la Motivation « Répandre la bonne parole ». J'en déduis donc que le fantôme est celui d'une sorte de prêtre qui s'adresse à une foule invisible. 1 5 au D OMEN et la Magicienne entend tout ou partie de son discours. Je tire plusieurs mots-clés pour en connaître le contenu.

Sur ma table d'éléments récurrents, je tire : Opium Jaune, Cabane abandonnée, Ant-Off et le Carbon Cult, le Dealer de la Nouvelle Chair.
Sur les cartes Muses & Oracles, j'obtiens : Paradis, Imposture, Résister, Intimider, Cyclopéen, hallucinogènes, cristallin.
Sur les cartes Imagia : le Soleil, un Moine soufflant dans un cor.
Enfin, je pioche une carte parmi les folies de l'Appel de Chtulhu : Mysophobie, peur de la saleté et de la contamination.

Avec ça, je brode le texte suivant :
« Résistez mes frères ! Ne cédez pas à l'imposture hallucinogène de l'Opium Jaune. Ne sombrez pas dans les Ténèbres ! Regardez la Lumière. Laissez-vous purifier par le Soleil et accédez au Paradis ! Repoussez la contamination, la corruption par l'Opium Jaune. Ne cédez pas ! Bientôt les trompettes de l'Armageddon sonneront et le temple cyclopéen du Dealer de la Nouvelle Chair ne sera plus qu'une ruine abandonnée. Résistez mes frères ! Résistons ! Et forçons Ant-Off et son maudit Carbon Cult à baisser la tête, à courber l'échine... »

Entendant ce discours, la Magicienne hésite entre s'approcher discrètement ou s'éloigner tout aussi discrètement. 1 D OMEN m'indique qu'elle a entendu parler de ce Ant-Off. Et le signe mathématique de la carte Muses & Oracles suivante me dit que ce n'était pas en bien. Et si, finalement, ce fantôme était un allié potentiel ?
L'attitude de la Magicienne est donc ambivalente par rapport à ce fantôme. Je considère donc que, par rapport aux propositions du paragraphe 13, elle « essaye de faire quelque chose qui pourrait attirer l'attention du fantôme, mais espère que ce dernier ne la remarquera pas. » et je vais en 30. Là, je pioche une carte. 7 de cœur + mon 9 précédent = 17. Le fantôme ne remarque pas la Magicienne. Partant, il me paraît logique qu'il continue sa logorrhée et même qu'elle contienne un indice potentiel. Je vais donc en 7. Mais avant, je fais un nouveau tirage sur ma table d'éléments récurrents pour savoir quel est cet indice. Je tombe sur : le Cruel Centipède ! Oui, à ces mots, la magicienne trouve effectivement plus prudent de s'éloigner.

La Magicienne se retrouve maintenant dans une nouvelle salle de ce labyrinthe souterrain. Au centre, un énorme arbre dont on ne voit ni les racines, enfouies dans le sol, ni les branches qui s'enfoncent dans le plafond. Des cris stridents, des halètements. Un cheval vivant est encastré dans le tronc ! Dans un coin de la salle, il y a des dizaines d’œufs de la taille d'un gros chien.
Soudain, les cris cessent. Le cheval fixe la Magicienne droit dans les yeux. Son regard est étrangement humain. Son odeur a quelque chose d'unique. Elle rappelle... un vent froid !

Et là, je me rappelle que le personnage principal de ce solo est Corso et non la Magicienne. Aussi, je me rend au paragraphe 48 qui explique que tout cela est un cauchemar dont Corso devrait rapidement oublier tout les détails. Aussi, il s'empresse de noter les points les plus importants de ce rêve :
-la vision en noir & blanc du début du cauchemar rappelle les Forêts Limbiques. Corso va devoir faire son rapport.
-la Magicienne a vu l'horrible futur que les Cœlacanthes réservent à l'humanité.
-qu'est-ce que cet Opium Jaune a priori corrupteur.
-qui est cet Ant-Off & son Carbon Cult. Est-ce bien lui qu'on appellerait aussi le Dealer de la Nouvelle Chair ?
-qu'est-ce que le Cruel Centipède ?
-que signifie ce cheval pris dans un tronc d'arbre ?

Quoi qu'il en soit, c'est un vent froid qui tire Corso de con coma. Il émerge non loin des ruines où a eu lieu ce combat qui lui a coûté cher. Pourtant, quelque chose a changé. En effet, le Tourment a dominé 3 fois, occasionnant ce que, dans mes règles de campagnes, j'appelle une « corruption par mot-clé ». Ainsi, je vais tirer plusieurs cartes Muses & Oracles, Imagia ainsi que dans le lexique spécifique à Millevaux pour savoir en quoi l'environnement de Corso a été altéré par le Tourment.
J'obtiens donc :
-clé/cocon
-année/éclair
-battement/déchet

Non que cela m'arrange, mais le couple année/éclair me fait spontanément penser que les années ont filé comme des éclairs. Corso s'est-il réveillé dans le passé ou le futur ? Finalement, son seul moyen de retrouver son époque sera de passer par les Forêts Limbiques, mais cela signifie qu'il abandonne l'idée de contrôle son point de sortie.
J'interprète ensuite les 2 autres couples de mots de la façon suivante : Corso regarde autour de lui. Tout est en ruine, encore plus qu'avant. La clairière est jonchée d'ordures et autres déchets. Parmi ceux-là, un objet attire son attention. C'est une sorte de gangue faite d'un matière caoutchouteuse, une sorte de cocon. Il va pour s'en emparer, le cocon se met à pulser, à battre. Il émet une lueur diffuse. À l'intérieur, Corso devine la présence d'un objet. Une petite voix lui souffle qu'il s'agit d'une clé mais at-telle vraiment la forme d'une clé telle que nous la connaissons ? Non, et sur la carte Muses & Oracles. Corso est donc convaincu que cet objet est une clé. Pour autant, il s'agit d'une épée miniature.
Je tire plusieurs cartes Muses & Oracles et obtiens : épée, diapré, infernal, contrat, ravagé, courtiser.
Corso déchire l'enveloppe du cocon et, soudain, l'épée prend une taille normale. Il fait tourner la lame et observe des reflets diaprés. Son regard plonge dans les couleurs changeantes. Il a l'impression d'y voir un regard, mais pas le sien. Un autre. Un regard de femme à la fois séducteur et infernal. Une voix se fait entendre dans sa tête. Douce, chantante, tentatrice. Elle lui fait une proposition. Qu'il soit sa main. À eux deux, ils feront des ravages...
Il s'agit certainement d'une épée maudite telle qu'en possédaient les démons avant que Dieu et Satan ne fuient ce monde sous l'influence de Millevaux. Plus vraisemblablement, elle doit abriter un démon familier. Ces démons sont faibles, se rappellent Corso. Il devrait facilement le garder sous contrôle tout en profitant de ses pouvoirs. L'offre est tentante, d'autant plus qu'il est curieux de savoir de quelle serrure elle est la clé. Corso acquiesce. Il gardera l'épée. Celle-ci émet une sorte de feulement luxurieux qui, l'espace d'un instant, le fait douter d'avoir pris la bonne décision.

Corso s'apprête donc à quitter ce territoire. Après tout, il n'est pas certain que ce soit une bonne idée d'y rester plus longtemps, surtout qu'il ne sait pas vraiment quand il est. Toutefois, comme il va transiter par les Forêts Limbiques, il va en profiter pour faire son rapport à ses supérieurs et leurs laisser un message. Voici le scenario Quill qui va me servir pour cela :
Le Profil : Corso s'adresse à ses supérieurs, Inquisiteurs et Exorcistes.

L'Encrier : Je le compose à partir de mots importants tirés de mon compte-rendu.
Démon/Succube
Futur/Destinée
Cauchemar/Chimère
Coma/Léthargie
Épée/Glaive
Cheval/Étalon
Monstre/Horreur
Drogue/Toxique
Culte/Cabale
Ruine/Effondrement

Conséquences :
4- : Les nouvelles sont mauvaises. Les Cœlacanthes ont gagné du terrain (Horloge du Mal +1). Ses supérieurs n'ont pour Corso ni informations, ni matériel. De plus, ils le somment de se débarrasser de cette épée maudite sous peine d’excommunication. Ils lui donneront aussi une mission secondaire pour sa prochaine aventure (ramener quelque chose dont ils ont besoin pour tenir tête aux Cœlacanthes sous peine de Horloge du Mal +2 – cette mission sera définie avec un tirage Imagia)

5 à 7 : Les nouvelles sont mitigées. Le front est stable. Ses supérieurs lui conseillent, par prudence, de se débarrasser de cette épée. Il obtiendra au choix du matériel utile mais pas celui demandé (tirer une carte Muses & Oracles) OU une information concernant Ant-Off OU une information concernant le Cruel Centipède (tirage de cartes pour les informations). Ils lui donneront aussi une mission secondaire pour sa prochaine aventure (ramener quelque chose dont ils ont besoin pour tenir tête aux Cœlacanthes sous peine de Horloge du Mal +1 – cette mission sera définie avec un tirage Imagia).

8 à 10 : Les nouvelles sont plutôt bonnes. Le front est stable mais les Cœlacanthes ont montré des signes de faiblesse qui ont redonné le moral à tous. Concernant, l'épée-démon, cet aspect de son rapport n'est pas évoqué dans la réponses de ses supérieurs. Corso comprend donc qu'il peut faire ce qu'il veut. Il obtiendra au choix le matériel demandé OU des information concernant Ant-Off et le Cruel Centipède (tirage de cartes).

11+ : Les nouvelles sont très bonnes. Les Cœlacanthes ont perdu du terrain (Horloge du Mal -1). Ses supérieurs, bien que l'enjoignant à la plus grande prudence, ont confiance en sa capacité à contrôler l'épée-démon. L'Habit Noir fait effectivement parti de ces démons n'obéissant plus aux préceptes de Satan. Mais il continue de « jouer le jeu » afin de conserver certains contacts parmi les siens. Aussi, ses supérieurs confirment son hypothèse. L'Habit Noir est bien un allié potentiel malgré les apparences. Si Corso a fait une demande de matériel et/ou de contact, il l'obtient en version « améliorée ». Il lui donnent également des informations concernant :
-Ant-Off et le Carbon Cult (tirer des cartes à ce moment là).
-Le Cruel Centipède (idem).
-Où et comment trouver l'Habit Noir (idem).

Voici donc la lettre que j'ai rédigée avec les règles de Quill et que Corso laisse dans les Forêts Limbiques à l'attention de ses frères inquisiteurs et exorcistes :

« Inquisiteurs, Exorcistes, mes frères, mes maîtres,

Moi, Tad Corso, je viens au rapport.
Mais, tout d'abord, permettez-moi de m'enquérir de l'état de nos forces face au siège soutenu par les Coelacanthes et Horlacanthes. Je sais ces horreurs redoutables. Je vous sais plus redoutable encore. J'ai la foi en notre Seigneur. Mais les villageois ? Tiennent-ils le coup ?

Je me suis donc rendu sur le territoire où la Magicienne m'a dit pouvoir trouver quelqu'un qui, selon elle, détenait ds informations pouvant nous être utiles. Je l'ai trouvé, psalmodiant un chant étrange, dans une bâtisse menacée d'effondrement. Mais les choses ne se sont pas passées comme espérées. J'ai eu à livrer un combat et j'avoue avoir perdu. Celui qu'on nomme l'Habit Noir m'a tout l'air d'un démon. Il a mis fin au combat en usant sur moi d'un pouvoir psychique qui m'a plongé dans un long coma. Là, j'ai fait un rêve. Ou plutôt, un cauchemar.

Dans ce cauchemar, ce n'était pas moi mais la Magicienne le personnage principal. C'est par ses yeux que j'ai vu. J'ai vu évoqué l'horrible destinée que nous réservent les Coelacanthes. Mais au-delà de ça, le démon m'a peut-être livré quelques pistes. La Magicienne a en effet entendu parler, dans ce cauchemar, d'un certain Ant-Off, à la tête d'un Carbon Cult, et qu'on appellerait aussi le Dealer de la Nouvelle Chair. Sans doute en rapport avec l'Opium Jaune dont se gave les adorateurs des Anciens. Mais, peut-être pire encore, le cauchemar s'est achevé après l'évocation du Cruel Centipède et l'image d'un cheval figé dans un tronc d'arbre. La vie emprisonnée par la Forêt ?

À mon retour, j'étais toujours dans la Forêt, mais plus à notre époque. Le passé, le futur, je ne sais. Toutefois, j'ai pu acquérir une arme. Une épée dont je sais qu'elle est habité par un esprit démoniaque. Mais c'est un esprit faible et je saurai le maintenir sous contrôle. Cela me fait penser, d'ailleurs, que cet Habit Noir n'est peut-être l'ennemi qu'il a l'air. En effet, dans ce cauchemar, j'ai eu la vision de plusieurs éléments pouvant se révéler précieux. Aussi, je m'autorise à penser que cette attaque psychique, aussi brutale fut-elle, était peut-être le meilleur moyen pour lui de me livrer ces informations sans trahir sa nature, sa couverture. Je ne sais...

Inquisiteurs, Exorcistes, mes frères, mes maîtres, je suis actuellement dans les Forêts Limbiques où j'écris cette missive à votre intention et reprends des forces avant de continuer mon voyage. Toutefois, avant de vous laisser ces modestes mots, je ne peux m'empêcher de solliciter votre soutien. En effet, j'ai pris durement conscience que j'étais bien démuni lors d'un combat à distance ou face à l'usage de pouvoirs psychiques. Notre Ordre possède-t-il dans ses coffres quelques artefacts pouvant me protéger des pouvoirs des démons ?

Inquisiteurs, Exorcistes, mes frères, mes maîtres, je poursuis ma route et je pries pour vous. »

Je n'ai pas fait des jets de D extraordinaires et ai obtenu 7 points. Aussi, comme prévu dans les effets décrits par le scénario, les nouvelles sont mitigées. Le front est stable. Ses supérieurs lui conseillent, par prudence, de se débarrasser de cette épée. Il obtiendra au choix du matériel utile mais pas celui demandé (tirer une carte Muses & Oracles) OU une information concernant Ant-Off OU une information concernant le Cruel Centipède (tirage de cartes pour les informations). Ils lui donneront aussi une mission secondaire pour sa prochaine aventure (ramener quelque chose dont ils ont besoin pour tenir tête aux Cœlacanthes sous peine de Horloge du Mal +1 – cette mission sera définie avec un tirage Imagia).

Au titre d'XP, dans les cadre des règles de Don't Rest your Head, je considère que le moment le plus marquant pour Corso aura été ce fameux cauchemar et les visions qu'il a eu . Je note sur ma fiche : « J'ai fait un cauchemar prémonitoire. »

Pour le prochain chapitre, je devrais donc décider si Corso suit le conseil de ses frères et se débarrasse de l'épée ou non. Je tirerai aussi une carte afin de savoir quel matériel ils lui ont laissé (sera-t-il magique ou non?). Enfin, j'utiliserai Imagia pour déterminer la nature de cette quête annexe qu'il devrait remplir sous peine de voir progresser l'Horloge du Mal.

Chapitre II

Corso a traversé les Forêts Limbiques pour revenir quelque part dans le Millevaux de son époque. En chemin, il a trouvé la réponse laissée pour lui par ses frères inquisiteurs et exorcistes. Ainsi, comme en résulte du Quill, les nouvelles sont mitigées. Le front est stable. Ses supérieurs lui conseillent, par prudence, de se débarrasser de cette épée.
Il trouve aussi un ordre de mission. On lui demande en effet de se rendre dans une caverne, sous terre, afin d'y tuer un Stregas. Cette mission est prioritaire (sous peine de Horloge du Mal +1).
Il trouve avec la lettre une sorte d'amulette. Dans une structure métallique finement ouvragée est enchâssée une bulle de verre légèrement resserrée en son centre dans laquelle coule une sorte d'encre verte. Le bijou rappelle un sablier.

Jet sous CONNAISSANCE pour savoir comment se servir du médaillon et/ou où se trouve le vampire.

6- : Corso n'a aucune idée de ce à quoi peut bien servir ce médaillon. Il en découvrira les effets quand le sort en décidera. Faire un tirage de Cartes lorsque le Tourment domine (effet négatif) ou voir le symbole mathématiques sur une cartes Muses & Oracles et déterminer l'effet au hasard si Corso se concentre pour utiliser l'amulette. De plus, il ne sait pas du tout où trouver ce Stregas. Il devra enquêter. Il a malgré tout quelques connaissances de base au sujet de ce type de Horla (cf motivation et caractéristiques dans le bestiaire Steamshadows).

7 à 9 : Corso reconnaît cette relique. Il en connaît le pouvoir et le fonctionnement. Cette « huile » permet de soigner n'importe quelle blessure de quelque nature que ce soit (physique, moral etc.). Il faut briser l'ampoule (usage unique) OU il sait où trouver le Stregas (sinon, il devra enquêter). Si Corso choisit cette 2nde option, appliquer le résultat 6- pour l'amulette. Concernant les Stregas en général, Corso possède les connaissances de bases (cf 6-) + ses pouvoirs.

10+ : Corso reconnaît cet artefact et en connaît la fonction et le mode de fonctionnement. Il choisit le pouvoir associé à cette sainte relique. De plus, il connaît ce Stregas de réputation et sait où il se terre. Au sujet de ces Horlas, il possède les connaissances de bases, celles relatives à ses pouvoirs et à ses limitations.

À son retour, Corso s'est retrouvé face à un sorcier invocateur qui lui a volé son nom d'Ange à Corso. Il doit le récupérer sous peine de devenir l'esclave du sorcier. Celui-ci s'est doté, sur son territoire, d'une meute de zombies. Corso a poursuivi le sorcier dans les bois. Il est maintenant face à un gouffre s'ouvrant dans le sol. Mais il sent la présence de morts-vivants tout autour de lui.

Antagoniste : Le vampire de son ordre de mission. Le sorcier invocateur et ses zombies.

8 au jet de Connaissance : Corso connaît le mode de vie des Stregas et sait ou trouver celui-là. Par contre, il ne sait rien de cette amulette.

Afin de tuer ce Stregas, Corso s'est rendu de toute urgence dans cette zone qu'on appelle Makoto-Place. Il s'agit en fait de ce qui reste de toute une infrastructure de béton entourant un lac. Aujourd’hui, ces bâtiments sont entièrement envahis par Millevaux. La mousse recouvre les murs. Les branches d'arbres crèvent fenêtres et plafonds. Le lac n'est plus du tout entretenu comme avant. Il en émane même une désagréable odeur fétide.
Mais c'est aussi là qu'il a suivi ce sorcier qui lui a volé son nom d'ange : Manalyan. Avec son nom, ce sorcier peut l'invoquer et le contrôler. Corso doit le retrouver et récupérer son nom avant que ce magicien ne s'en serve.
Corso ne peut s'empêcher de se demander si ce sorcier est lié au stregas. Après tout, c'est possible et ce serait faire d'une pierre deux coups.
Le sorcier était entouré d'un groupe de morts-vivants. Mais ici, plus rien. Corso est seul face à l'entrée de cette grotte dans laquelle il a vu le sorcier s'engouffrer. Il regarde autour de lui. Il y a un livre par terre. Ou plutôt un gros dossier. Il s'agit des Documents du Bureau S (cf TocCyclopédie). Corso le met dans son sac. Il s'en occupera plus tard.
Corso lève la tête. Les nuages vont vite. Trop vite. La lune s'est levée et elle aussi va trop vite dans le ciel. Mauvais présage. Tout devient flou autour de lui. On dirait que la forêt recule, que les bâtiments retrouvent leur état d'avant. Mais ce n'est pas tout. Il y a des cris, des coups de feu, des bruits de moteurs. Corso distingue des silhouettes armées qui apparaissent. Floues, elles deviennent de plus en plus nettes. Est-ce une manigance du sorcier ou autre chose ? Corso s'engouffre dans la grotte.
Il fait quelques pas et cherche des indices quant à la présence du sorcier non loin. Rien ! Au contraire même. À se demander s'il est vraiment passé par là. Corso a de plus en plus l'impression d'être la victime d'une illusion. Il se concentre. Son ennemi est forcément ici et se joue de ses perceptions. Il veut trouver une trace de lui. Il se concentre. c'est épuisant, mais payant ! Contrairement aux apparences, Corso n'est pas seul. Il prête l'oreille mais ne reconnaît pas les gémissements des morts-vivants qu'il a vu plus tôt. Pourtant, il y a quelqu'un. Au son, on dirait bien qu'il est seul. Soudain, le sol se met à trembler.
Corso saisit alors l'épée-démon et la somme de lui révéler la nature de la menace à venir. Le démon lui répond en lui envoyant des flashs, des images, directement dans le cerveau :
-une montagne.
-une main géante.
-un couteau.
-une machine.

Corso s'empare alors de son marteau de guerre et se prépare à faire face à ce qu'il pense être une espèce d'énorme automate de combat. Avant la fin du monde, les humains travaillaient à mettre au point de tels robots de combat ou autres exosquelettes militaires capable de démultiplier la force de celui qui le porte. Ce sorcier aurait mis la main sur une telle relique ?

Corso a une idée derrière la tête. S'il s'y prend bien, il pourrait récupérer cet artefact. Cela l'aiderait à tuer le Stregas et, ensuite cela l'aiderait contre les Coelacanthes. Il doit en savoir plus sur ce qu'il va affronter. Aussi, assurant sa prise sur son arme, il recule dans l'ombre et attend. Il observe.

Cet engin mesure plus de 3m de haut, presque 4. Cette parodie d'être humain est composée d'un assemblage hétéroclite et chaotique de pièces de bois et de fer parcouru de câble, fils électriques et autres tubes d'alimentation reliés à divers machines fixées dans son dos.
Mais ce n'est pas tout. La machine possède 8 bras articulés dont certains se terminent soit par des lames, soit par des canons. Elle se déplace sur 2 jambes rappelant celles d'un humain. Corso remarque qu'elles sont reliées par une série de capteurs et sangles de cuir à celles du pilote dont elles copient, en les démultipliant, les mouvements. Il reconnaît le sorcier qui lui a volé son nom en la figure du pilote, mais quelque chose semble avoir changé. Corso se plonge dans son regard, y cherchant un indice. Mais non, rien. Pourtant, quelque chose ne va pas. La machine se tourne. Elle semble avoir repéré Corso. Pourtant, elle n'attaque pas. Est-ce de la prudence en raison de l'étroitesse des lieux qui est à son désavantage ? Corso sait qu'il doit en profiter. Pourtant, il ne veut pas trop abîmer la machine. Il doit donc frapper le pilote.
L'espace d'un instant, il envisage de servir de l'épée-démon comme d'une lance pour tuer le sorcier à distance. Mais, finalement, il préfère contraindre le démon à user d'un de ses pouvoirs. Oui, il va forcer l'épée-démon à lancer une malédiction sur le sorcier. Celui-ci sera alors l'objet d'une peur panique qui permettra à Corso de s'emparer de la machine.
Un hurlement retentit. Le sorcier. La machine fait maintenant du sur place. Ses bras s'agitent dans tous les sens.
« Illusion ! Tout n'est qu'illusion ! Telle est la leçon des étoiles. Nous les observons alors qu'elles ne sont déjà plus. Rien n'est vrai. Tout est permis ! Le chaos ! Nous vivons dans le chaos. Rien n'est vrai. Les étoiles sont l'horrible démonstration de l'illusion de toute chose. Nous ne sommes rien »
Alors que le sorcier continue de hurler, Corso surgit de l'ombre et saute sur lui, tentant de l'atteindre d'un coup de marteau. Il court, il saute. Son arme est levée haut au-dessus de sa tête et s'abat sur le crane du sorcier qui cesse instantanément de crier. La machine s'immobilise. Corso se retrouve à terre et fonce de nouveau vers la machine. Il détache le sorcier et vérifie s'il est toujours vivant. Corso est à la fois soulagé et déçu. Soulagé car, mort, le sorcier n'aura pas l'occasion d'utiliser son nom d'ange. Déçu car il avait bien des questions à lui poser. Par précaution, superstition ou peut-être espérant faire plaisir au démon, il plonge l'épée dans le cœur du cadavre. Un démon doit aimer le sang...

Corso examine l'exosquelette. La prise en main ne paraît pas très difficile. Il faut se glisser dans l’entrelacs de sangles et de câbles permettant à la machine de reproduire les mouvements du pilote. Mais, alors qu'il s'exerce avec plus ou moins d'aisance au pilotage de cet engin, on l'appelle par son nom. Corso se retourne vers l'entrée de la caverne et reconnaît l'Habit Noir.

« Que veux-tu ?
J'ai quelque chose à te dire.
Tu vas encore me plonger dans le cauchemar ?
Non, mais je pourrais si je le voulais... ou si tu m'y oblige.
Parles ! Qu'as-tu à dire ?
On dit des choses à propos du territoire des Brumes. On parle d'une menace dans l'ombre. Il s'y passe quelque chose.
Et en quoi cela me concerne ?
Le Déchireur de Peau est de retour. Ce n'est pas une bonne nouvelle. Pour personne. Il va répandre la famine. Il peut le faire.
Et alors ?
Et alors, fais marcher ta tête Corso ! Les tiens ne sont-ils pas en train de tenter de résister au siège tenu par les Cœlacanthes ?
Tu sous-entends que ce Déchireur de Peau serait un allié des Cœlacanthes ?
Non, mais il pourrait le devenir... »

Alors, soudain, des cris retentissent à l'extérieur de la caverne. Corso reconnaît cette langue. De l'Allemand. Pour autant, il ne la parle pas et ne comprend pas ce qui se dit. Il interroge l'Habit Noir du regard. Il hausse les épaule, signifiant par là qu'il ne comprend rien non plus. Mais cela ne ressemble pas à une bonne nouvelle. Il va pourtant falloir sortir, et se battre.

Corso interroge l'épée-démon quant au futur proche. Une seule image. Un anneau. Un cercle. Ils sont encerclés. Il ordonne alors à l'épée-démon d'user encore de sa malédiction contre ses hommes, le temps qu'il puisse sortir de ce piège. L'épée-démon semble obéir. Mais Corso n'entend pas de cris comparables à ceux poussés par le sorcier. Le démon a-t-il vraiment utilisé ses pouvoirs ? Il fait signe à l'Habit Noir de jeter un œil à l'extérieur. Celui décline en ricanant.

« Je pense qu'on peut y aller. »

Et il se dirige avec assurance vers l'entrée de la grotte. Corso le suit et là il voit plusieurs dizaines d'hommes en uniformes. La plupart pleurent ou gémissent dans les bras les uns des autres. D'autres sont assis par terre, noircissant des pages et des pages de carnets ou de simples feuilles de papiers. Une minorité, enfin, tentent de ramener les précédents à la raison et les exhortent au combat.
Corso ne comprend rien à ce qui se passe. Il regarde l'Habit Noir. Ce dernier a l'air d'avoir une explication à fournir.

« Scribbleomanie et lypémanie. »

Puis, il s'enfonce dans la forêt sans autre forme d'explication.
Ces hommes ne sont pas en état de combattre. Aussi, Corso décide de ne pas perdre plus de temps que nécessaire. Après tout, il s'en sort bien. Le sorcier qui lui avait volé son nom est mort. Il a récupéré un document potentiellement intéressant et une formidable machine de guerre. En plus, on dirait bien que l'épée-démon est décidée à lui obéir. Et l'Habit Noir a même fait le déplacement pour l'informer de cet ennemi potentiel capable de générer des famine, le Déchireur de Peau, qui se trouverait sur le territoire des Brumes.

Il essuie quelques coups de feu, mais rien de grave. Corso quitte rapidement Makoto-Place. Il a un Stregas à tuer. Il sait où le trouver. Il connaît ce monstre car il a déjà eu à faire à lui. C'est au pas de courses qu'il se rend vers cet endroit qu'on nomme la Tchekovpol.

Corso s'enfonce dans les bois, fuyant Makotoplace et ses étranges soldats pour la Tchekovpol et son horrible Stregas. Il n'est pas certain de comprendre en quoi il est pertinent de le détourner de sa mission pour détruire cette Horreur, mais il a pris l'habitude de na pas discuter les ordres et de ne pas se poser de questions. Si ses frères et maîtres en ont décidé ainsi, ils doivent avoir leurs bonnes raisons.
Il connaît les Stregas en général, et celui-là en particulier. On le nomme Cormor ou encore la Bougie. Va savoir pourquoi. Comme tous les Stregas, il se nourrit de sang. N'importe quelle créature vivante fait l'affaire, mais il est de notoriété que les Stregas préfèrent le sang humain, évidemment. Ils ne sont pas seulement dotés de griffes et de dents acérées, ils peuvent aussi se rendre invisible, changer d'apparence. Leur véritable apparence et d'ailleurs, parait-il, tellement horrible que certains sont morts de les voir. Mais, plus important, Corso sait aussi que, pour les détruire, il est impératif de les décapiter.
Corso espère arriver à la Tchekovpol avant la tombée de la nuit. Il espère aussi que cette machine qu'il pilote lui apportera une victoire facile et, surtout, rapide. En réalité, il a été plus ébranlé qu'il ne le pensait par sa confrontation avec le sorcier tout à l'heure. Ce dernier a parlé d'illusion et Corso ne peut s'empêcher de se demander qui étaient, ce qu'étaient réellement ces soldats. Ce sont certainement eux qu'il a vu se matérialiser juste avant d'entrer dans la caverne. Étaient-ils seulement réels ? Et était-ce vraiment une coïncidence si le sorcier à parler d'illusion. Pourtant, l'Habit Noir les a vu lui aussi. Mais ça ne veut rien dire en soi. Qu'ils les aient vu ne signifie pas qu'ils étaient réels. Cela veut juste dire qu'il n'était pas seul à halluciner. Il trouvera peut-être des réponses dans ce gros livre que le sorcier avait fait tomber à l'entrée de la grotte. Corso est d'autant plus impatient d'en finir avec le Stregas.
La Tchekovpol ! Sa forêt d'arbres brûlés, ses vents chargés de cendres. Corso doit se rendre en son centre. Là est l'arbre géant percé de cavernes où vit Cormor. Plus il s'enfonce vers le centre de la Tchekovpol, plus les lianes et autres plantes grimpantes tissent un réseau dense qui se superpose aux arbres brûlés. Rapidement, il devient impossible de continuer à bord de la machine. Corso doit se résoudre à la laisser là. Il continue à pied, au pas de course. Il espère retrouver la machine quand il en aura fini. Il espère aussi arriver à l'arbre géant avant la tombée de la nuit. Cela ne servirait à rien de se cacher pour attendre le levé du jour. Les Stregas ont le sens du sang. Avec un peu de malchance, Cormor sait déjà qu'il est là. Mais le soleil est encore haut. Tous les espoirs sont permis...

… et tous les espoirs sont déçus. Il fait nuit noire quand Corso arrive enfin en vue de l'arbre géant où se terre Cormor. Le Stregas est certainement déjà réveillé et a sûrement tout autant perçu sa présence. Sans sa nouvelle machine de guerre, Corso se sent démuni. Mais il va pourtant devoir se débrouiller sans. Que lui réserve l'avenir ? Instinctivement, il presse la poignée de l'épée-démon qui lui répond sous la forme d'une succession de flashs :
-1 balance. L'équilibre, la justice ?
-le soleil. Le combat devra-t-il se poursuivre jusqu'au matin ?
-1 miroir . Un tel objet l'aidera-t-il ? Est-ce que ça veut plutôt dire que le reflet du Stregas ou de quoi que ce soit d'autre aura son importance ?
-1 boussole. Elle indique le sud.
-1 caducée. Doit-il recourir à un poison, un médicament ou une potion ? Est-ce en lien avec l'amulette qui lui ont remis les inquisiteurs ?

Corso secoue l'épée-démon. Il veut en savoir plus. Mais rien à faire. L'arme démoniaque reste muette. Il aurait voulu savoir si le monstre était déjà réveillé, déjà en chasse, déjà sur ses traces... Là, il ne peut que s'approcher le plus prudemment possible. Les Stregas pouvant se rendre invisible, Corso est particulièrement attentif au moindre bruit. Il n'entend rien mais sent la présence du monstre non loin de lui. Il reconnaît son odeur. Celle du sang et de la mort. Il saisit son marteau d'une main, l'épée-démon de l'autre et avance, faisant mine de ne rien avoir remarqué. D'un pas faussement innocent, il s'approche du monstre. Au moment opportun, il frappe d'un énorme coup de marteau de guerre.
Et il touche. Le Stregas vole en arrière. Il est tellement surpris qu'il en redevient visible. Mais il n'a pas repris sa véritable apparence. Non. Son visage est celui de... Corso. Mais avec quelque chose de changé. Son teint est cadavérique. On dirait un fantôme. Il y a quelque chose d'aberrant dans la façon dont le monstre a subtilement déformé les traits de son ennemi. Corso ne comprend pas. Se rappelant les flash envoyés par l'épée-démon, il la brandit devant lui afin d'avoir côte à côté son reflet dans la lame et le visage du Stregas. Au delà de ce teint livide, qu'est-ce qui cloche ? Et là, il comprend. Cormor n'a pas pris ce visage pour l'effrayer. Il a pris ce visage car il ne pouvait faire autrement. Le Stregas se meurt, victime d'un poison qui altère ses pouvoirs dont celui de changer d'apparence. Le visage de Corso est donc le reflet de la maladie qui afflige le monstre. Les inquisiteurs savaient-ils que Cormor était mourant ? Est-ce pour cela qu'ils l'ont envoyé, pour l'achever, lui porter le coup de grâce ? La balance, la justice. Oui, après tout ce n'est que justice que celui qui a ôté tant de vie perde la sienne. Mais Corso sait aussi que ces bêtes sont indestructibles tant qu'on ne les a pas décapitées. La créature est certes affaiblies mais elle ne mourra pas de ce poison. Il lui faut donc finir le travail. Corso sourit. Ce combat sera achevé bien avant le levé du soleil. Il se saisit de l'épée-démon. Un large geste et une tête vole.
La nuit est encore longue. Corso se sent soudain épuisé. Il se tourne vers le sud. C'est là qu'il a laissé sa machine. Il sait qu'il a besoin de repos. Mais il sait aussi qu'il ne peut pas dormir sous peine d'être happé par un des cauchemars des Cœlacanthes. Maintenant que tout est calme, Corso décide de s'accorder un peu de repos. Mais, afin de rester réveillé, il décide de consacrer ce moment à une première lecture des étranges documents qu'il a trouvé à l'entrée de la grotte où se terrait le sorcier. Que sont donc ces mystérieux « Documents du Bureau S ». Corso sourit. Il sait que cette lecture le tiendra éveillé...

… et pour cause, tous ces documents sont cryptés. Corso s'empare donc d'une liasse de feuilles vierges et d'un crayon. Il s'apprête à tenter de percer ce code et traduire ce texte. À première vue, cela semble accessible.
Corso ne s'arrête que quand il sent qu'il pique du nez. Il sait qu'il ne doit pas dormir. Aussi, il survole rapidement ses notes avant de reprendre sa route vers la machine.
Ainsi, il ressort de cette lecture que :

Ces documents représentent la somme des études occultes entamées à l'aube de la Première Guerre mondiale, et pendant une trentaine d'années, par une partie des services secrets français, pour mettre au point le fantassin ultime : rapide, fort, résistant, dénué de sentiments et de libre arbitre. Il faut préciser qu'à l'époque les Français n'étaient pas les seuls à explorer ces mystères : l'Allemagne, la Grande-Bretagne, la Russie, pour ne citer que les principaux pays européens engagés sur cette voie, étudiaient la possibilité de créer une arme de guerre nouvelle – et imparable – par ce biais. Mais les Français furent les plus proches de réussir...

Grâce à des invocations et à des sacrifices humains, les "scientifiques-sorciers" du Bureau S sont finalement parvenus à mettre au point ce qu'ils ont appelé le Blême. Il était toutefois difficile de constituer une armée avec ces "créatures", car le risque de faire basculer le monde dans l'horreur – ce qu'il fit pourtant quelques années plus tard – était bien trop grand ! Les hommes politiques informés mirent leur veto à cette option, mais – avec leur bénédiction – les expériences se poursuivirent et l'utilisation de Blêmes pour la guerre de l'ombre fut jugée acceptable.

Les textes des sortilèges sont de véritables manuels d'utilisation, clairs, simples et précis : il suffit de suivre les instructions à la lettre. Tous les sortilèges concernent bien sûr les Blêmes. Les documents se divisent en trois catégories : les rituels de Création, les formules d'Invocation et de Contrôle et les rites de Renvoi.

Concernant les Blêmes, ce sont des humains "possédés par quelque chose" (un ou des esprits jamais identifiés) qui deviennent des machines à tuer. La plupart de leurs aptitudes physiques sont améliorées : force et résistance accrues de 50%, insensibilité à la douleur, vitesse exceptionnelle, coordination parfaite et excellente vision nocturne. D'autres facultés sont réduites : intelligence quasi nulle, vision diurne imparfaite et sensibilité exacerbée à la lumière. La principale difficulté vient de leur faible intelligence : il est absolument impossible de leur faire distinguer les "amis" des "ennemis". A l'exception de leur "contrôleur", le sorcier qui a procédé au rituel, personne n'est à l'abri de leur férocité. Le sorcier peut les diriger mentalement mais les ordres restent simples (avancer, arrêter, attaquer, cesser l'attaque, etc.). Par chance, c'est le mouvement de leurs proies qui déclenche leur attaque : l'immobilité la plus totale est donc l'attitude préconisée pour être épargné par leurs assauts.

Le sorcier qui les contrôle est aussi un point vulnérable : qu'il soit tué ou rendu inconscient et c'est la perte de contrôle : les Blêmes arrêtent leurs actions, en pleine confusion. S'ils sont attaqués, ils se défendront, mais leur première réaction sera toujours la fuite. Par un mécanisme mal connu, les créatures resteront groupées et chercheront ensemble à se terrer dans un endroit à l'abri de la lumière. Si elles se sont enfuies en ville, il est fort probable qu'elles trouveront refuge dans les égouts, mais des cavernes, des grottes, des carrières ou un réseau de métro souterrain feront tout aussi bien l'affaire. La faim les fera cependant rapidement sortir de leur antre pour s'attaquer à des proies vivantes... Les Blêmes deviendront alors des chasseurs nocturnes impitoyables laissant leurs victimes démembrées et partiellement dévorées, comme agressées par des grands fauves.

Est-il possible que ce sorcier ait voulu faire de lui un de ces Blêmes ? Y en avait-il au fond de cette caverne ? Devrait-il y retourner pour vérifier ? Il faudra qu'il le demande à ses frères et maîtres inquisiteurs et exorcistes.

Mais ce n'est pas tout. Ce dossier contenait aussi d'autres documents ne nécessitant aucun décryptage. Il s'agit d'un journal tenu, visiblement, par le sorcier lui-même. Pressé de rejoindre la machine, Corso en remet la lecture à plus tard.

Corso a la joie de retrouver la machine, SA machine intacte. Il en fait le tour, actionne quelques levier. Tout fonctionne. Il est prêt à gagner les Forêts Limbiques pour faire son rapport. Mais, quelque chose le chiffonne. Ce journal déjà. Et surtout, et s'il y avait des Blêmes dans la caverne de Makotoplace ? Et ces soldats ? Sont-ils toujours là ? Pourquoi ce sentiment que tout cela n'était peut-être pas réel.
Il ne fait pas encore jour. Pour autant, la visibilité est plutôt bonne. Mais une vilaine grêle commence à tomber. Corso décide donc de se mettre à l'abri pour lire ce fameux journal. Après, il se le promet, il retournera dans cette caverne.

Ce journal ne comporte pas vraiment de date. Le sorcier s'est borné à compter les jours à partir de son arrivée. Ainsi :

Jour 1
Me voilà de retour dans cette étrange forêt. Mais cette fois, tout ne s'est pas passé comme prévu. Il y a eu un accident. Je n'en connais pas l'origine mais il y a eu comme une fracture entre les réalités et me voici coincé ici. Mais pour l'heure, je reste serein. Les miens vont tout faire pour me récupérer. Ils ont, nous avons besoin de ces esprits démoniaques pour créer les Blêmes et vaincre nos ennemis. En fait, ce qui me manque surtout, c'est la source de mon pouvoir. Ici, mes capacités d'invocation sont limitées. J'espère ne pas me retrouver en difficulté avant qu'on ne me récupère.
Je ne sais pas pourquoi mais, depuis que je suis coincé ici, je ne supporte que très mal la lumière du jour. Je ne sais pas si c'est uniquement physique ou psychologique. Mais tout m'incite à fuir la lumière du soleil. Aussi, je me terre. Je me cache et, autant que possible, j'attends la nuit pour sortir.

Jour 3
Les jours passent et c'est de plus en plus horrible. Non seulement je suis toujours coincé ici mais la lumière du jour m'est devenu insupportable. Je ressens de vives brûlures. Pourtant, nulle trace sur mon corps. Mais je les sens. C'est horrible. Je n'ose regarder le ciel. Je sens, je sais qu'il me regarde. Mais qui ça ? Dieu ? Quand les ténèbres m'apportent enfin la paix, je me demande si mon isolement dans cette forêt ne fait pas ressurgir une certaine culpabilité en raison des expériences que nous menons sur les Blêmes. La culpabilité ou le jugement de Dieu. Mais pourquoi ici ? Pourquoi maintenant.

Jour 10
Je ne suis pas seul dans cette grotte. Au fond, tout au fond,vit une Bête. Une chose. Son odeur me rappelle celle du souffre mais elle est douce et souple au toucher. Je la laisse au fond de la caverne. C'est là que je la rejoins que je veux, quand j'ai besoin... Je suis attiré par elle. Elle ressemble à un humain par bien des aspects. Elle est si belle. Si horriblement belle. Est-ce une sorcière, une vouivre, une succube ? Je ne sais pas. Elle me fascine. Mais elle me dégoutte aussi. Son regard, sa façon de bouger, de feuler. Tellement... inhumain, contre-nature. Pourtant, je retourne la voir au fond de la grotte.

Jour 15
Je ne peux voir là qu'un bon présage. La réalité s'est fracturée. J'ai vu des soldats de ma réalité d'origine. Ils ne sont pas restés longtemps. Pas assez pour que j'ai le temps de les rejoindre. Mais au moins, cela veut dire que là-bas, de l'autre côté, on tente de me retrouver et de me ramener. Me ramener, oui... mais, et elle ? La Bête humaine du fond de la grotte. Cela voudrait dire que je devrais la quitter ? Serait-il possible de la ramener avec moi ?

Jour 20
Je suis retourné la voir aujourd'hui. J'ai essayé d'être le plus silencieux possible. Elle ne bouge pas du fond de la grotte. Enfin, on dirait. Je voulais savoir ce qu'elle faisait quand je ne suis pas là. Sort-elle par une autre entrée ? Explore-t-elle le reste de la caverne en quête de nourriture ? M'attend-elle tout simplement ? Je voulais la surprendre mais c'est elle qui m'a surpris. Dans le noir, elle m'a pourtant vu, senti approcher. Ai-je malgré tout fait trop de bruit ? A-t-elle un odorat sur-développé ou un autre sens propre à son espèce qui lui permet de me détecter ? Car, je ne dois pas l'oublier, malgré ses ressemblance avec une humaine, elle n'en est pas une. Dans la pénombre, elle paraît humaine, elle semble belle mais... En réalité, elle est une Bête, une chose, un monstre.

Jour 24
Cela fait maintenant plus de trois semaines que je me suis réfugié dans cette grotte. Mes rares sorties nocturnes m'ont permis de trouver ce dont j'avais besoin pour rendre mon attente aussi confortable que possible. Toutefois, j'avoue parfois perdre patience et espoir. Heureusement, elle est là. Au fond de la grotte. Elle m'attire loin de la lumière...

Jour 28
Quelle horreur ! La chose est grosse ! Elle va mettre bas. Bientôt. Suis-je le géniteur ? C'est malheureusement fort probable. Ou heureusement. Et si... Je suis bien obligé d'admettre que je suis convaincu que ce qui va sortir de ce ventre sera horrible. Mais si cela pouvait servir nos projets... Je ne résiste pas à la tentation d'observer ce qui va se passer. Je profite de nos instants privilégiés pour essayer de comprendre son cycle de gestation. Comment a-t-elle pu en arriver là aussi vite ? Ses organes reproducteurs, à l'intérieur, doivent être complètement différents des nôtres.
J'y pense, c'est un mal pour un bien. Cela me donnera une formidable excuse pour la ramener avec moi quand le bureau parviendra à stabiliser un portail.

Jour 33
J'ai eu un flash ! Pourquoi maintenant, je ne sais pas. Mais le jour où le portail s'est brisé, je suis certain d'avoir vu quelqu'un, de l'autre côté, saboter la machine. Oui ! C'est sûr ! C'est un sabotage. Avons-nous été victime d'une traîtrise, d'une infiltration ? À moins que ce ne soit un rival au sein même du bureau... Dans ce cas, combien de temps encore avant qu'on ne vienne me récupérer ? Parce que... Parce que si tel devait être le cas, peut-être que ce rival a réussi à convaincre les chefs du bureau de l'impossibilité de me récupérer. Peut-être les a-t-il convaincu que j'étais mort. Que vais-je devenir ?

Jour 38
C'est dégoûtant ! Depuis qu'elle est grosse, la Bête sécrète ces espèces de glaires répugnantes à chacune de mes visites. Elles empestent et je passe des heures à me rincer à l'eau du ruisseau. Cela m'oblige à sortir de la grotte en pleine nuit, quand le danger est le plus grand. Mais je ne peux sortir le jour. Je ne m'y résous que quand la nécessité l'exige. Mais c'est juste horrible de devoir supporter cette substance sur ma peau des heures durant, en attendant que le soleil se couche. Le fait-elle exprès pour me nuire ? Je l'en sais capable. Elle me laisse l'approcher mais je ne me fais aucune illusion. Elle attend quelque chose de moi qu'elle n'a pas encore eu. Elle sait comment me retenir. Elle me tuera quand elle aura obtenu ce qu'elle veut. J'en suis sûr.

Jour 39
C'est impossible ! J'ai eu... une vision ! Le laboratoire. L'espace d'un instant. Non, de longues minutes ! Je n'étais plus dans la grotte mais dans mon laboratoire. Les autres ne semblaient pas me voir mais j'étais là. J'ai pu toucher les condensateurs, les artefacts d'invocation, j'ai parcouru du bout des doigts le tracé des cercles rituels et des pentacles dessinés au sol à la craie rouge. J'ai même pu feuilleter quelques uns des ouvrages de références servant de base à la création des Blêmes. J'étais... j'étais rentré ! Puis, tout est redevenu comme avant. J'étais de retour dans la grotte.
J'ai l'impression de devenir fou. Je pense... Je pense. Je ne suis pas sûr. Mais, et si je n'étais pas dans cette grotte. Et si je n'étais pas enfermé ici par ma peur de la lumière avec cette créature faussement belle. Et si tout cela n'était que le produit de mon imagination ? Et si tout cela m'avait rendu fou ? Je serais alors en train de déambuler dans les couloirs, ignorés de tous. On me laisserait ainsi, en souvenir des bons services rendus au bureau ? Ou alors, on m'observe ? Je suis le cobaye d'une nouvelle expérience ? Mais pourquoi ne pas m'en avoir informé ?
Je navigue en pensée entre deux réalités. Je ne sais plus laquelle est la vraie. Existent-elles seulement, vraiment ? Et si toutes deux sont illusions ? Quelle est la vraie réalité ? Et si la chose que la Bête va mettre au monde était la réponse ?

Jour 42
Je suis fou ! Ça y est, je suis fou ! J'entends des voix. Elles me parlent. Non ! Je ne sais pas. Je ne sais pas si c'est à moi qu'elles parlent mais je les entends. Dans ma tête ! Non, elles ne me parlent pas mais elles parlent de moi. Je ne les reconnais pas mais elles me connaissent. Elles m'observent. Elles discutent à mon propos. Elles veulent me retrouver. S'agit-il des membres du bureau ? Après tout ce temps, on chercherait encore à me faire revenir ? Et la chose ? Je ne sais pas si je dois me réjouir de la quitter, la narguer à l'idée de m'enfuir, pleurer à l'idée de la perdre...
Je suis fou !

Jour 47
Comment est-ce possible ? J'ai manqué ça ! Où étais-je ? Dans les bois, une nuit ? Au fond de la grotte avec elle ? Mais aujourd'hui, j'ai trouvé les restes d'un campement non loin de l'entrée de la caverne. Il y avait de la nourriture, de l'eau potable. Des armes aussi. Et surtout, cet exosquelette de combat. Après en avoir rapidement fait le tour, je comprends pourquoi on l'a abandonné. Pour autant, pour un esprit brillant comme le mien, le réparer sera chose aisée. Il y a parmi ce que ces soldats ont laissé largement de quoi improviser une réparation très correcte. Mais pour cela, il faut avoir un niveau d'intelligence supérieur à celui d'un troufion. Quelque chose m'ennuie pourtant. Je ne reconnais pas les insignes du bureau. Ni ceux de nos ennemis. Qui sont ces gens qui sont passés si près de moi sans me voir ? Me voulaient-ils du bien ? Du mal ? Était-ce vraiment moi qu'ils cherchaient ? Peut-être pas après tout. En tout cas, je peux les remercier pour ce qu'ils m'ont laissé.
Grâce à cet exosquelette, je parviens rapidement et facilement à transporter tout ce qui peut m'être utile dans la caverne. Et je le fais d'autant plus vite que je ne sais pas ce qui a fait fuir ces soldats. Oui, j'en suis sûr maintenant. Ils n'ont pas abandonné leur matériel volontairement. On les a contraint à le faire. Qui ? Ou quoi ?

Jour 50
Je ne me sens pas bien ce matin. J'ai vomi. Je ne comprends pas pourquoi. Je fais attention à ce que je mange, à ce que je bois. Je prends mes précautions avec la Bête. Non, quelle précaution ? Je n'en prends aucune. M'a-t-elle finalement transmis une maladie ? Ou Dieu sait quoi d'autre ? Suis-je la proie d'un parasite ? Je sens que ça bouge...

Jour 53
Je n'ai plus eu de visions depuis plusieurs jours. Je n'ai plus vu mes amis du bureau. Je n'entends plus les voix. Ça bouge toujours dans mon ventre. Pourtant, je sais que je partirai. Je quitterai cet endroit. La chose au fond de la grotte est toujours grosse. J'espère qu'elle le sera encore quand je partirai. Après mûre réflexion, j'ai décidé que je ne l’emmènerai pas. Elle me manquera mais ce qui s'est passé dans cette grotte devra y rester. Mais en attendant, je retournerai la voir.

Jour 59
Cela fait quelques jours maintenant que la Bête se montre plus tendre, plus... en demande. D'habitude, c'est moi qui vais la trouver. Mais ça fait maintenant quatre fois que je la vois s'approcher de l'entrée de la grotte. Elle me veut. Elle m'a toujours voulu mais là elle me veut... plus. Est-ce que cela signifie qu'elle va bientôt mettre bas ?

Jour 65
Encore une journée que j'ai envie de trouver d'une banalité affligeante. J'ai beau me sentir en sécurité dans cette caverne, je ne suis malgré tout pas à l'abri des prédateurs, des pillards. Heureusement, grâce à l'exosquelette et aux armes abandonnées par ces troupes mystérieuses, j'ai de quoi me défendre. Aujourd'hui, j'ai senti la présence d'un démon parmi les pillards. J'aurais pu lui voler son nom, l'invoquer, le contrôler, le forcer à m'obéir. J'ai manqué de jugeote et n'ai pas saisi cette opportunité. Certes, mon « énergie » magique est limitée ici mais j'ai de la ressource. Peut-être serait-ce une bonne idée que de chercher un bon candidat à l'invocation ? Cela me fera un allié pour me défendre. Et, peut-être, un compagnon à qui parler...

Jour 69
Elle est venue aujourd'hui. Elle n'était plus grosse. Elle portait dans ses bras... Je n'ose le nommer. C'était repoussant, horrible et puant ! Elle me l'a tendu et j'ai hurlé. Elle a ri. Je me suis enfui. J'ai bravé la lumière du jour. J'ai subi la morsure, la brûlure divine du soleil implacable mais je ne pouvais rester là. J'ai entendu longtemps son rire. Jusqu'à ce que je plonge dans la rivière. Je suis resté dans l'eau tant que j'ai pu. Puis, quand je me suis retrouvé complètement gelé, je suis rentré. Elle n'était plus là. Elle est retournée au fond de la grotte.
J'irai la voir. Plus tard.

Jour 73
Je ne suis pas sorti de la grotte depuis quatre jours maintenant. Je suis resté là, immobile, scrutant le fond de la caverne. Je m'étais promis d'aller la voir mais je n'ai pu m'y résoudre. La peur et le dégoût que m'inspire cette chose sortie de son ventre l'emporte sur mon désir. Pourtant, je le sens revenir, petit à petit. Est-ce lui qui bouge en moi depuis quelques jours. Je ne le sentais plus ces derniers temps. Mais il est de retour. Le désir est un parasite.

Jour 79
Je suis retourné la voir. J'ai feint de ne pas voir le petit monstre silencieux déposé à même le sol dans un coin. J'ai fait ce que j'avais à faire. J'ai calmé le désir qui s'agitait dans mon ventre et je suis parti. Vers la lumière ?
Elle a changé. Elle me laisse m'approcher mais j'ai le sentiment que chaque fois pourrait être la dernière. Je dois m'enfuir, quitter cette grotte car sinon... Elle va me tuer. Je ne sais pas ce qu'elle attend mais je sais qu'elle va me tuer. Je dois la tuer avant.

Jour 84
Manalyan. Il s'appelle Manalyan. J'ai réussi mon rituel de localisation et ai trouvé le véritable nom de cet ange. Un ange. C'est un signe. C'est Dieu qui me l'envoit. Manalyan m'aidera à tuer la Bête. Puis, il m'aidera à rentrer chez moi. De gré ou de force...
Elle est là, elle attend. Je la sens qui s'approche par moment. C'est sa façon de me harceler, de me faire peur, de m'attirer au fond de la grotte. Mais depuis que je connais le vrai nom de Manalyan, je n'ai plus peur. Je ne suis plus l'esclave de mon désir. Demain, j'irai à la rencontre de mon ange. Je le ramènerai ici et nous la tuerons.

Corso referme le journal. Il pose son regard sur l'exosquelette. Oui, évidemment, avant de retrouver les Forêts Limbiques et d'y laisser son rapport à ses frères et Maîtres, il va retourner dans cette caverne. Et là, quoi qu'il y trouve, il fera ce qu'il a à faire.

Sur le trajet qui le ramène jusqu'à Makotoplace, Corso s'interroge quant à ce qu'il va trouver. Ces mystérieux soldats seront-ils toujours là, en proie aux phobies infligées par l'épée-démon ? Sont-ils à la recherche du sorcier ? Sont-ils les propriétaires de cet exosquelette ? Viennent-ils vraiment d'une autre réalité ? Et la Bête ? Cette chose est-elle si horrible que le sorcier l'a décrite ? Et à quel genre de monstre a-t-elle donné naissance ?
Il arrive sur place en milieu d'après-midi. Il règne un froid intense. Corso ralentit le pas de la machine et tente de faire le moins de bruit possible. Il cherche du regard, à travers les arbres, toute trace de présence aux abords de la caverne.
Nulle trace de présence vivante mais du matériel. Sans quitter l'exosquelette, Corso s'approche. Le plus grand désordre règne sur ce campement. Corso se laisse aller à penser que ces soldats ont été mis en fuite. Par quoi ? La créature de la caverne ? Son enfant ? Les Blêmes qui accompagnaient le sorcier et qu'il avait tout d'abord pris pour des zombies ?
Il regarde autour de lui. Aucune trace de danger mais il y a quelque chose de funeste dans l'air. Corso renifle. Il cherche une odeur, celle de la Bête telle que le sorcier l'a décrite dans son journal. Il ne se rappelle pas l'avoir sentie quand il est entré pour se battre mais, après tout, cela ne veut pas dire grand chose.
Avant toute chose, il regarde si les soldats ont laissé quoi que ce soit qui pourrait lui être utile. Des documents, des armes, des vivres...
Il trouve bien quelques dossiers visiblement à caractère officiel. Il y a des tampons, des en-têtes, mais il n'en reconnaît aucun. Corso est sur Terre depuis longtemps, très longtemps. Avant Millevaux. Avant que Dieu et Diable ne les abandonnent. Il a vu bien des guerres, bien des armées. Mais là, il ne reconnaît pas ces uniformes, ces sigles. Qui sont ces gens ? Et s'ils venaient vraiment d'une autre dimension ? Pourtant, ces documents sont rédigés dans une langues qu'il comprend. Et il l'a comprend car, non il ne s'agit pas d'une langue humaine mais... d'une langue surnaturelle. Ces soldats n'utilisent ni langue des anges, ni celle des démons. Il a déjà vu ces caractères, mais ne se rappelle plus où.
Des armes ? Reste-t-il des armes utilisables ? Non évidemment ! Mais, il trouve tout de même quelques trousses de 1er secours qui seront certainement utiles à ses frères et maîtres.
Au moins, il y a des vivres. Et en quantité. Il chargera l'exosquelette au maximum quand il en aura fini avec cette caverne.

Et toi, maudit démon, as-tu quelque chose à me montrer avant que nous entrions dans cette maudite grotte ?
Une seule image ! Un œil ? Qu'est-ce que ça veut dire ? Corso doit-il garder l’œil ouvert ? Ouvrir l’œil et le bon ? Il comptait bien le faire, oui ! À moins qu'on le tienne déjà à l’œil ? L'observerait-on, du fond de la grotte ? Et pourquoi ce démon s'obstine-t-il à ne lui envoyer que des image mentales. Il sait parler pourtant ! Peut-être qu'un des sorts contenus dans les Documents du Bureau S lui permettront de lui délier la langue.
Corso, toujours à bord de l'exosquelette, entre. L'entrée de la grotte est vide. Nul trace de la Bête. Si ce n'est cette odeur diffuse, lointaine. Corso fait quelques pas en direction de l'intérieur de la caverne. Rapidement, le chemin devient trop étroit pour la machine. À contrecœur, il abandonne là la machine et poursuit sa route. Si elle est toujours là, la Bête devait très certainement savoir que Corso entrerait à bord de l'exosquelette. Elle sait qu'il vient pour la tuer et elle ne veut pas quitter son terrain.
À mesure qu'il approche, Corso sent cette odeur. De plus en plus forte. La Bête est là. Ou quelque chose en tout cas. Il en est sûr. Jusqu'à présent, nulle trace de Blêmes. La Bête s'en est-elle débarrassée ? Ont-ils fui eux aussi ?

Après de longues minutes de marche, Corso arrive enfin au bout du chemin. Dans la pénombre, il distingue une silhouette. Ces yeux se sont habitués à l'obscurité. La chose a une apparence humaine, oui. Mais il en émane effectivement quelque chose de néfaste, d'horrible, malgré la grâce et la finesse de sa silhouette, de ces formes, de ces courbes... L'espace d'un instant, Corso a le sentiment de se laisser aller à quelques douces rêveries mais il se reprend. Il secoue la tête pour se remettre les idées en place. Il resserre sa prise sur ses armes et, en pensée, demande à l'épée-démon si cette chose dons la peau semble montrer des reflet rougeâtre est bien ce qu'il croit.
« Un Horla, dit le démon. Un Orz, un Héritage comme on l'appelle aussi. Méfies-toi ! Ce n'est pas sa véritable apparence. Mais elle est en train d'en changer. »
Corso comprend. Il connaît ces Horlas de réputation. Cette créature est une maladie sexuellement transmissible. Le sorcier s'est doublement fait avoir. Non seulement il a fécondé la Bête mais il s'est en plus laissé infecter. Heureusement qu'il est mort. Les Orz sont soumis à des cycles étranges. On dirait que celui-ci va changer peu à peu d'apparence. Pour devenir quoi ? Peu importe. Corso va le tuer. Ensuite, il tuera sa progéniture, où qu'elle se cache.

La créature est vive. Corso la pensait plus faible car il la croyait en « transition ». C'était une erreur. Malgré tout, il l'emporte au terme d'un combat court mais épuisant. Il vacille. Sa vue se trouble. Il doit se tenir à la paroi. Il a soudain tellement sommeil. Mais la peur de revivre ce cauchemar, d'être de nouveau la proie onirique des Cœlacanthes le maintient en éveil. Pour combien de temps ?
À ses pieds gît la Bête. Elle halète. Corso a l'impression de lire dans son regard une dernière tentative de séduction teintée d'une lueur de défi. Ces monstres ne s'arrêtent-ils donc jamais ? Jusqu'au bout ils cherchent à nuire, à corrompre. Corso lève son marteau.
« Non ! hurle l'épée-démon. »
Mais c'est trop tard. Corso a déjà abattu son arme et pulvérisé la tête de l'Orz.
« Il ne fallait pas la tuer. Ça va attirer une Horreur plus grande encore ! Qu'as-tu fait ? Ça approche ! Vas-t-en ! Vas-t-en ! »
Corso sent quelque chose bouger dans la grotte. Il scrute les ténèbres mais ne voit rien. Puis, écoutant les cris de l'épée-démon, il s'enfuit en courant. Il rejoint l'exosquelette, actionne les manettes, serre les sangles et court. Il ne sait pas par quoi il est poursuivi. Il n'ose pas tourner la tête, notamment de crainte de percuter la paroi. Il ne s'arrête qu'une fois dehors. Là, il se met face à l'entrée de la caverne et braque les canons. Il attend. Rien ne se passe...
Après un long moment, Corso desserre sa prise sur les commandes des canons. Il descend de l'exosquelette et, tout en jetant des coups d’œil furtifs à l'entrée de la caverne, charge autant de caisses de vivre qu'il peut sur les attaches de la machine. Il en portera dans les bras mécaniques.
Puis le démon se met à hurler. La terre se met à trembler. Corso grimpe dans l'exosquelette et cherche une entrée pour les Forêts Limbiques.

Corso sait être en sécurité dans les Forêts Limbiques. Alors qu'il décharge les caisses de vivre à l'intention de ses frères et maîtres inquisiteurs et exorcistes, il se surprend à interroger, en pensée, le démon quant à la menace qu'il a libéré.
« Je crois qu'il s'agit d'un Horla qu'on appellerait aussi Lieju ou Labyrinthe. Mais je ne sais pas pourquoi. Je n'en sais pas plus. »
Corso soupire. Une fois tout préparé, il s'assoit et s'attelle à rédiger son rapport.

Le Profil : Corso s'adresse à ses supérieurs, Inquisiteurs et Exorcistes.

L'Encrier :

Sorcier/Invocateur
Illusion/Aliénation
Repaire/Tanière
Famine/Pénurie
Soldat/Soldatesque
Réalité/Dimension
Bête/Horreur
Événement/Bouleversement
Dossier/Document
Altération/Avilissement

Conséquences :
4- : Les nouvelles sont mauvaises. Les Cœlacanthes ont gagné du terrain (Horloge du Mal +2). Ses supérieurs n'ont pour Corso ni informations, ni matériel. D'ailleurs, les vivres et trousses de secours qu'il leur a laissé ne suffiront pas. Effectivement la famine règne au village. Mais, ils n'ont aucune information concernant le Déchireur de Peau. Ils sont en bien trop mauvaise posture pour lui apporter quelques réponses et soutien que ce soit. Ils l'obligent également à leur laisser l'exosquelette. De plus, ils le blâment pour avoir libérer le Lieju (une limitation à tirer sur table 66- MV) et lui interdisent de recourir aux sortilèges contenus dans les Documents du Bureau S dont ils exigent la destruction immédiate. Qu'il ait tué le Stregas n'efface en rien ses manquements. Il doit retourner affronter le Lieju.

5 à 7 : Les nouvelles sont mitigées. Le front est stable. Malgré tout, les vivres viennent à manquer et les caisses rapportées par Corso tombent à pic. Il obtiendra au choix une information concernant Ant-Off OU une information concernant le Cruel Centipède OU le Déchireur de Peau (tirage de cartes pour les informations). Ils demandent à récupérer les Documents du Bureau S (et le journal du sorcier) et lui déconseillent d'utiliser les sorts. Par contre, une fois sa mission en Territoire des Brumes terminée, il devra retourner vérifier ce que fabrique le Lieju. On lui demande de laisser l'exosquelette. Ils en auront plus besoin que lui.

8 à 10 : Les nouvelles sont plutôt bonnes. Le front est stable. Les vivres laissées par Corso tombent vraiment à pic (Horloge du mal -1). Les inquisiteurs ne lui en veulent pas trop pour le Lieju et espèrent que celui-ci ne fera pas trop de dégâts ou pas avant longtemps. La mission de Corso reste de trouver un maximum d'informations et de moyen pour lutter contre les Coelacanthes. Il doit donc gagner le Territoire des Brumes au plus vite. Il obtiendra au choix une information concernant Ant-Off OU une information concernant le Cruel Centipède OU le Déchireur de Peau (tirage de cartes pour les informations). Ils demandent une copie des documents mais ne disent rien à propose de ce que Corso pourrait en faire de son côté. Il est donc libre à ce niveau là. Il peut garder l'exosquelette.

11+ : Les nouvelles sont très bonnes. Les Cœlacanthes ont perdu du terrain et ces vivres tombent à pic (Horloge du Mal -2). Il obtiendra une information concernant Ant-Off ET une information concernant le Cruel Centipède ET le Déchireur de Peau (tirage de cartes pour les informations). Ils demandent une copie des documents mais ne disent rien à propose de ce que Corso pourrait en faire de son côté. Il est donc libre à ce niveau là. Il peut garder l'exosquelette.

« Inquisiteurs, Exorcistes, mes frères, mes maîtres,

J'espère que le vent vous est favorable. Du moins, autant qu'il me le fût quand j'ai eu à faire à Cormor. Je n'ai guère eu de difficulté à le débusquer au fond de sa tanière. Et je n'en ai guère eu plus à le terrasser. En effet, le saviez-vous peut-être mais la créature était déjà bien affaiblie par un poison quand je l'ai combattue. D'une certaine façon, je n'ai eu qu'à porter le coup de grâce. Ce mal dont le Stregas souffrait ne l'aurait bien sûr pas tué, mais je suis convaincu que, rapidement, elle aurait été trop affaiblie pour nuire à qui que ce soit.
Mais, ceci ne constitue certes pas l'essentiel des derniers bouleversements dont je fus l'acteur ou l'objet, selon le point de vue duquel on se situe. En effet, les caisses de ravitaillement et de soins que vous trouverez avec mon rapport ne proviennent pas de l'antre de Cormor mais de celle d'un sorcier. Ce dernier, je l'appris plus tard, avait usé sur moi d'un rituel de localisation afin de me voler mon nom angélique. J'ai donc été contraint de me détourner provisoirement de la mission que vous m'aviez assignée pour lui régler son compte. C'est d'ailleurs à lui que j'ai dérobé l'exosquelette de combat qui m'a servi par la suite. Au passage, en avez-vous besoin pour protéger les villageois ou puis-le garder ?
Hasard ou non, c'est dans la caverne de ce sorcier que m'a rejoint l'Habit Noir. Point de coma cette fois-ci. Le démon a en effet cru bon de débarquer alors même que nous étions encerclés par toute une soldatesque en arme. Il m'a mis en garde contre la présence présumée de celui qu'on nomme le Déchireur de Peau dans le Territoire des Brumes. Il ne m'a pas donné beaucoup plus d'information et je suis enclin à croire qu'il ne m'a rien caché. Peut-être en savez-vous plus à son sujet ? Il m'a mis en garde contre un risque de famine. Vu votre situation au village, je m'inquiète et j'espère que ces caisses de ravitaillement abandonnées par les soldats vous aideront à tenir face aux cœlacanthes.
On dirait bien que ces soldats en avaient après le sorcier qui m'avait volé mon nom. J'ai trouvé par hasard un ensemble de document qu'il avait lui-même dû perdre dans sa fuite, alors même que je le pourchassais jusque dans son antre. J'ai réussi à décrypter la plus grosse partie de ces documents. Une autre partie, son journal depuis son arrivée, ne nécessitait aucune traduction. Il prétend ainsi venir d'une autre réalité et être à Millevaux afin d'invoquer des démons dans le cadre d'expériences visant à créer ce qu'il appelle des Blêmes. D'après ce que j'en ai vu, ce serait quelques sortes de morts-vivants. A priori plus fort, mais je n'ai pas eu à les combattre. Je ne sais pas ce qu'il en est de la véracité de l'existence de cette autre dimension. Son journal revient là-dessus mais laisse aussi très largement entendre qu'il avait perdu la raison. Il y parle de sa soi-disant réalité d'origine, mais aussi d'une Bête. J'y reviendrai. Toutefois, avant de clore sur la question de ces documents, je me permets de solliciter l'autorisation de recourir moi-même à ces rituels dans la mesure où ils me permettraient de prendre l'avantage, le cas échéant, sur l'Habit Noir et l'épée-démon qui, à sa façon, m'est bien utile. Ce serait aussi l'occasion de savoir si ces rituels peuvent être d'un quelconque recours contre les Horlas et le Cœlacanthes.
La Bête ! Le sorcier lui a consacré une grande partie de son journal. Elle s'était réfugiée au fin fond de la grotte et avait, avec succès, entrepris de le séduire afin, notamment, qu'elle l'engrosse. Après en avoir fini avec Cormor, je suis revenu dans cette grotte afin de la débusquer et d'en savoir plus. La Bête était toujours là. Et, avec l'épée-démon, nous avons reconnu ce Horla qu'on nomme Orz ou encore Héritage. J'ai alors mieux compris certains passages du journal. L'Orz avait jeté son dévolu sur le sorcier afin non seulement qu'elle la féconde mais également pour lui transmettre sa maladie et faire de lui une partie de son tout. Il a d'ailleurs décrit certains symptômes laissant penser que sa transformation avait commencé. D'une certaine façon, je l'ai sauvé. Je sais que l'Orz a mis bas. Toutefois, je n'ai pas eu l'occasion de voir cette chose. En effet, si j'ai tué le Horla, sa mort s'est traduite par l'arrivée immédiate d'une autre Horreur, plus terrible encore. L'épée-démon a reconnu un Lieju. Face à cette nouvelle, nous n'avons pu que fuir, laissant là ce monstre et l'être enfanté par l'Orz.

Inquisiteurs, Exorcistes, mes frères, mes maîtres, je poursuis ma route et je pries pour vous. »

=> 8 points : Les nouvelles sont plutôt bonnes. Le front est stable. Les vivres laissées par Corso tombent vraiment à pic (Horloge du mal -1). Les inquisiteurs ne lui en veulent pas trop pour le Lieju et espèrent que celui-ci ne fera pas trop de dégâts ou pas avant longtemps. La mission de Corso reste de trouver un maximum d'informations et de moyen pour lutter contre les Coelacanthes. Il doit donc gagner le Territoire des Brumes au plus vite. Il obtiendra au choix une information concernant Ant-Off OU une information concernant le Cruel Centipède OU le Déchireur de Peau (tirage de cartes pour les informations). Ils demandent une copie des documents mais ne disent rien à propose de ce que Corso pourrait en faire de son côté. Il est donc libre à ce niveau là. Il peut garder l'exosquelette.

Corso, après laissé son rapports et les vivres, erre dans les Forêts Limbiques à la recherche d'une sortie proche du Territoire des Brumes. En chemin, il trouve la réponse des frères et maîtres clouée sur le tronc d'un arbre.
Comme il le pensait, ils lui demandent une copie des documents récupérés dans la caverne du sorcier mais, à sa grande surprise, on ne lui interdit pas de recourir aux rituels qu'ils contiennent. De plus, on le laisse garder l'exosquelette de combat. Il s'en réjouit. Il ne doute pas d'en avoir besoin.
Bien qu'on ne lui demande pas, Corso se dit qu'il devra retourner dans cette grotte pour terrasser le Lieju qu'il a libéré. Mais, effectivement, cela peut sûrement attendre qu'il en ait fini avec les Cœlacanthes.
Une note accompagne la réponse des inquisiteurs. Elle concerne Ant Off et son fameux Carbon Cult. Les inquisiteurs ont fait leurs recherches de leurs côté. Voilà ce qu'ils ont trouvé.

Chapitre III

Corso est toujours dans les Forêts Limbiques quand il trouve la réponse laissée pour lui par ses frères et maîtres. Il se réjouit d'apprendre que les nouvelles sont bonnes. Il est également rassuré qu'on ne lui tienne pas plus rigueur que ça de la venue du Lieju.
Les inquisiteurs et exorcistes ne savent rien à propos du Déchireur de Peau et de cette menace de famine qu'il fait planer. Toutefois, les vivres laissées par Corso sont autant de précautions nécessaires face aux Cœlacanthes. Par contre, ils ont mené leur propre enquête concernant Ant Off et son Carbon Cult.
Ce Carbon Cult serait en fait une véritable et terrifiante armée. On en reconnaît les membres à l'anneau bleu qu'ils portent à la main gauche. Quand ils se déchaînent, on les compare à une nuée d'insectes laissant libre cours à leurs instincts. Ils avancent parfois par petits groupes indépendants mais peuvent aussi se fédérer en une armée beaucoup plus impressionnante.
Ant Off, leur chef incontesté, est un serviteur de Shub'Nigurath dont on dit qu'il vit quelque part au fond des bois de Millevaux. Certaines rumeurs disent qu'il ne quitte plus sa cachette en raison d'horribles mutations qui l'auraient rendu fou ou impotent selon les versions. Dans tous les cas, ses hommes continuent de sillonner Millevaux, se livrant au pillage et répandant sa « bonne » parole.
En tant que serviteur de Shub'Niggurath, il ne serait guère surprenant qu'il envoit son armée prêter main forte aux Cœlacanthes.

Jet sous CONNAISSANCE pour savoir quel type de danger l'attend sur ce territoire.

6- : Corso n'a aucune idée de ce qui l'attend. Tirer 3 cartes pour évaluer le Tourment lors de sa 1ère confrontation avec les Gargouilles. De plus, il a trouvé certaines traces laissant penser que le Lieju le poursuit.

7 à 9 : Corso a déjà entendu certaines rumeurs sur le brouillard régnant ici les créatures qui le peuplent. (cf Guide Occulte de Londres). De plus, il a trouvé certaines traces laissant penser qu'i lest suivit (Par qui ? Par quoi ? L'enfant du sorcier de l'Orz ?).

10+ : Corso a déjà traversé ce territoire. Il sait exactement à quoi s'attendre et est sur ses gardes. Tirer une seule carte pour évaluer le Tourment lors de sa 1ère confrontation avec les Gargouilles.

J'ai obtenu 10.

Corso va donc traverser le territoire des Brumes à la recherche d'informations concernant le Déchireur de Peau.

Antagoniste : Les Gargouilles.

Corso a le sentiment de s'être perdu dans la forêt. Au détour d'un bosquet s'ouvre une clairière au centre de laquelle se dresse un autel chamanique. la Brume se lève. Il est temps de se poser pour évaluer la situation. En effet, Corso a déjà traversé ce territoire. Il sait qu'avec la Brume viennent les Gargouilles. Il est donc sur ses gardes, prêt à en découdre.

Tout est silencieux. Pourtant, Corso est sur ses gardes. Il sait quel danger recèle la Brume. Mais avant tout, il s'approche de cet étrange autel. Il est composé de branchages liés entre eux par des cordes et de la terre. Sur des plaques d'écorce, il parvient à déchiffrer quelques unes des inscriptions qui n'ont pas été effacées par la pluie, le vent, le temps.
Cet autel a été érigé par un Chaman du clan des Arbres. Les mots à demi effacé raconte l'histoire d'un autre chaman de ce même clan, un certain NoAnde. Il serait devenu fou, serait mort, serait devenu un serviteur de Shub'Niggurath. Il serait responsable de cette tuerie dont ont été victimes les membres du Clan des Arbres.
Corso ne sait pas ce qu'il doit penser de tout ça. Il est fatigué. Il ne connaît pas ce clan. Il n'en a jamais entendu parler. Et on dirait bien que plus personne n'en entendra jamais parler. Pourtant, cet autel est bien là. Un survivant a bien dû l'ériger. Ce n'est pas seulement un monument pour rappeler à tous que ce Clan a existé. Non, des rites ont bien été accompli ici-même. Il a l'impression que cet autel est déjà ancien. Pourtant, il cherche des traces récentes, n'importe quoi qui pourrait attester que quelqu'un s'est livré aux rites sacrés du Clan des Arbres récemment.
Aucune trace de rituel mais des traces tout de même. Oui, Corso en est certain, quelqu'un est venu il y a peu. Et s'il devait revenir ? Doit-il attendre ? Au risque d'attirer les Gargouilles ? Qu'elles viennent, il est prêt. Il se remet aux commandes de son exosquelette de combat et attend.
L'attente est finalement brève. Les gargouilles ne sont pas spécialement discrètes. Et alors que la brume a tendance à réduire son champ de vision, il entend nettement les pas des monstres. Il braque ses canons dans cette direction. Dès qu'il apercevra la moindre silhouette, il tirera.
Les gargouilles ne s'attendaient pas à ça. Corso fait feu. Leur peau écailleuse se déchire, leur chair vole en éclat. Le sang gicle. Et ce ne sont que des fragments de roches qui tombent au sol. Corso ne sait pas combien de temps il a passé, les doigts figés sur les commandes de tir, mais il se sent bien. Paradoxalement, il se sent frais et dispos, reposé, apaisé. Un étrange sourire se dessine sur son visage. Il est lui-même surpris par la sensation que lui procure ses muscles faciaux. Cela faisait donc si longtemps qu'il n'avait pas souri de la sorte ?
Corso se détache de l'exosquelette et laisse les canons refroidir. Il sait qu'il est ici pour trouver des informations sur le Déchireur et le Carbon Cult mais il se rend compte qu'il n'a finalement aucune idée d'où se rendre, de qui trouver. Il a alors une idée. Et si les rituels du sorcier pouvait l'aider. Après tout, peut-être que l'Habit Noir est lui aussi venu par ici. Ce serait l'occasion d'en apprendre un peu plus.
Il s'assoit, dos à l'autel et sort les Documents du Bureau S. Il se concentre et lit à haute voix les imprécations d'un sort de localisation. Oui, il y a bien une créature de Dieu dans les environs. Mais ce n'est pas un démon. C'est un ange. Un autre ange. Pas comme lui. Pas tout à fait. Peu importe, il doit le trouver. Maintenant ! Il saute dans l'exosquelette et se met en marche, le plus vite qu'il peut, dans la direction indiquée par le sort.
Après quelques dizaines de minutes d'une marche plus ou moins aisée dans les sous-bois, Corso arrive en vue d'un bivouac. À côté d'un feu est assis un homme dans des vêtements manifestement trop grands. Il porte un bonnet de laine noir. Ses traits sont durs. L'homme est sale. Son visage est recouvert de suie et de boue. Ses vêtements sont également recouverts de boue et de feuillages. On dirait que l'homme est mal rasé, mais Corso n'est pas dupe. Ce n'est qu'un maquillage malhabile. Peut-être qu'un autre se laisserait berner par cette apparence et cet accoutrement, mais pas lui. Non. Malgré ses efforts pour cacher son identité, Corso reconnaît cet ange. Ou plutôt cette ange. Edes Alom, ange au service de Blandine, Archange des Rêves. Avant la fuite de Dieu, ils n'avaient jamais eu l'occasion d’œuvrer côte à côte. Mais après, leurs chemins s'étaient croisés. Ils s'étaient séparés porteurs de quelques cicatrices supplémentaires. Corso pensait être plus déstabilisé par cette rencontre. En fait, la joie l'emporte. Mais, alors qu'il s'approche, il remarque qu'Edes demeure impassible. Est-elle toujours la même ? L'a-t-elle seulement reconnut ?
« Edes ? C'est moi, Corso. Tad Corso. Je servais sous les ordres de Joseph, Archange de l'Inquisition. »
Alors, le visage de l'ange s'ouvre et, dans son dos, se déplient ses larges ailes. Celles que Corso n'a plus.

Soudain, des flashs s'imposent dans le crane de Corso. La forêt. Une caverne. Un cœur humain.
Qu'est-ce que ça veut dire ? C'est l'épée-démon qui le met en garde. Contre quoi ? Contre Edes ?
L'ange de Blandine fixe Corso et cligne des yeux. L'ange de Joseph se sent défaillir. Elle vient de tenter de... l'endormir.
Corso se saisit de l'épée-démon et fonce vers son (ancienne?) amie, l'arme pointée vers son cœur. La lame traverse la poitrine de l'ange. Corso stoppe son geste. Il imprime un léger mouvement du poignet afin qu'Edes comprenne bien que sa vie ne tient qu'à un fil.
« Et maintenant, si tu veux ne serait-ce que conserver l'espoir de vivre, tu vas répondre à mes questions. Ensuite, je te sauverai. »
Son regard plonge dans celui d'Edes, à la recherche d'une lueur, n'importe quoi qui pourrait lui rappeler le passé et lui donner un début d'explication quant au fait qu'elle vient de tenter de l'endormir, lui, l'ange éveillé.
Tenant toujours fermement la poignée de l'épée-démon, il pose sa main gauche à plat sur le front d'Edes. Celui-ci est chaud, si chaud. Corso en appelle alors au pouvoir de l'archange Joseph et s'apprête à explorer les tréfonds de l'âme d'Edes Alom, à faire ressurgir des souterrains de sa mémoire les raisons de son comportements, les vérités qu'elle souhaite tant cacher. Corso est convaincu qu'elle a agit sous l'influence néfaste de la forêt. Ainsi, il interprète les flash de l'épée-démon. Il devait viser son cœur pour fait émerger la vérité et la libérer de l'emprise de Millevaux. C'est forcément ça.

« Edes, que fais-tu sur le territoire des Brumes ?
Je t'attendais, Corso. Tu es en retard.
Comment ? Comment savais-tu que je devais passer par là ?
Tu traque les membres du Carbon Cult, n'est-ce pas ?
Que sais-tu sur le Cult et Ant Off ? Parles !
Nous sommes leurs proies Corso. Ils veulent nous éradiquer. Nous finir. Au-delà des Horlas et des serviteurs de Shub'Niggurath, les Cœlacanthes...
Que sais-tu des Cœlacanthes ?
Ils sont la dernières étapes. Après, ce sera la folie totale, définitive. Pire que tout ce qu'Abalam lui-même a jamais pu rêver. Le rêve, Corso. Le cauchemar. Tu dois rêver.
Quoi ? Pourquoi ? Pourquoi je dois rêver ?
Ce n'est... pas... clair. Je sais, Corso. Tu es l'ange éveillé. Celui qui ne peut ni ne doit dormir. Mais tu dois pourtant rêver pour voir et savoir. C'est dans le cauchemar que tu combattras les Cœlacanthes. C'est là qu'ils sont, dans le cauchemar...
Et le village ? Que font-ils au village s'ils sont dans le cauchemar ?
C'est le dehors, Corso. Tes frères et maîtres tentent de les maintenir à l'extérieur. Mais toi, tu dois les combattre de l'intérieur. »

Edes sourit. Elle ferme les yeux et rend l'âme. Elle s'en retourne maintenant au paradis. Du moins Corso en est-il convaincu. Mais il avait encore tant de questions à lui poser. Elle savait. Elle savait des choses et il l'a délivrée... trop tôt. Et cela, à cause de cette maudite épée-démon.
Corso retire la lame du corps de son amie. Il contemple le reflet de son regard dans la lame. Il voit ses yeux... et le sang coulant de l'épée-démon.

« Es-tu satisfait ? C'est bien cela que tu voulais ? Tu voulais que je la libère... que je la tue avant qu'elle ne m'en dise trop c'est ça ? »

Une voix suave résonne dans son crane.

« Tout doux mon ange. Demandes toi plutôt pourquoi a-t-elle tenter de t'endormir alors qu'il lui suffisait de te révéler ce qu'elle savait... »

Corso grimace. Il sait pourquoi. Il sait pertinemment que jamais, quoi qu'elle ait pu lui expliquer, il n'aurait accepté qu'elle l'endorme car, au-delà de la nécessité de combattre les Cœlacanthes, il a... peur de dormir. Et ça, Edes devait le savoir.

« Tu m'as manipulé, épée de malheur. J'aurais pu en apprendre plus.
Non ! Je t'ai protégé. Grâce à moi, tu ne t'es pas retrouvé dans un cauchemar aux prises avec les Cœlacanthes. Et quoi que tu en pense, tu as quand même obtenu des informations. Et en plus, tu as sauvé ton amie de Millevaux, non ? »

L'espace d'un instant, Corso a envisagé d'utiliser les rituels du Bureau S contre l'épée-démon, pour la contraindre à lui obéir, à lui faire des révélations, mais... et si elle avait eu raison ?
En tout cas, il semble bien que le Carbon Cult serve la cause des Cœlacanthes. Et si Edes a raison, il va falloir qu'il accepte de dormir. Mais avant, trouver les Déchireur de Peau.

Corso se saisit de l'épée-démon. Il la tient de sa main droite et plaque la paume de sa main gauche sur la lame.

« Et toi, l'épée ! Tu semble en savoir plus que tu ne m'en dis. Dans le crane de Corso, l'épée-démon gémit.

« A ton tour de parler maintenant. Et plus d'images confuses. TU. VAS. PARLER. Qui t'as mis sur mon chemin ?
Tu t'en doute maintenant Corso. La magicienne bien sûr.
C'est-elle qui m'a maudit ! Qui a fait de moi un Éveillé. Pourquoi ?
C'est ainsi seulement que tu peux rejoindre le monde de cauchemar des Cœlacanthes.
Mais pourquoi ne m'avoir rien dit ?
Le Tao Corso. La Voie. Tu dois te laisser porter par la Voie. Si tu sais, tu vas essayer d'aller à contre-courant. Et si tu vas à contre-courant, tu joue le jeu des Cœlacanthes. C'est en aveugle que tu dois avancer vers ton destin. Tu dois l'accepter comme tel.
Vais-je mourir ?
Je ne sais pas, Corso.
Et le Déchireur de Peau ?
Je ne sais pas trop Corso, vraiment. C'est un être corrompu. On l'appelle ainsi car il est vecteur de famine et, quand il en a fini, ses victimes sont telles que leurs propres os déchirent leur peau. »

L'épée-démon se tait et Corso comprend qu'il n'en saura pas plus. Il doit accepter son destin. Il doit avoir confiance. Finalement, peut-être que Dieu ne les a pas abandonné. C'est Sa façon de le guider. Il doit accepter les choses telles qu'elles se présentent. Il ne doit pas chercher à les forcer, à aller à contre-courant. Non, le tao dont parle l'épée-démon, c'est Dieu lui-même. Corso doit se laisser guider par Dieu. Oui, c'est ça. C'est sûrement ça.
Il s'assoit contre un tronc d'arbre et se laisse aller à penser. Le Carbon Cult, une armée. Le Déchireur de Peau, la famine. Cela ressemble à 2 des cavaliers de l'Apocalypse. Et on dirait bien qu'ils marchent vers le village défendu par ses frères et maîtres. Logiquement, il devrait y en avoir deux autres.
Puis ses pensées sautent. Il se demande ce qu'il fait là, dans le Territoire des Brumes. Cet endroit lui a été présenté comme le lieu où il apprendrait des choses. Et si, finalement, il venait précisément de les apprendre. Peut-il alors envisager de reprendre sa route ? Et si sa prochaine étape était... un cauchemar ?

Corso a l'impression qu'il va s'assoupir. Après avoir digéré ses dernières révélations, il est près à accepter de sombrer mais quelque chose d'étrange se passe. Au sol, les feuilles et les branches s'agitent. Le sol tremble. Juste au dessus, l'air devient flou. Et le flou s'élève. Il prend la forme de silhouettes. Une multitude de silhouettes qui deviennent solides. Un cri dans le crane de Corso. C'est l'épée-démon.

« Les Antigens !
Tiens, tu parles maintenant ? »

Les paupières de Corso sont de plus en plus lourdes. Les rangs des Antigens s'ouvrent et laissent passer un être de chair, de terre et de feuillage.

« Je suis Roger. Je suis la Voix du Thanatrauma. Tu es tourmenté et désespéré. Et tu vas dormir maintenant, Corso. »

Et cet être étrange fait glisser sa main sur les paupières de l'ange qui se ferment.

Corso se réveille dans une pièce aux murs capitonnés. Au plafond, un lustre fait de têtes de cerfs assemblées. Sur les murs, des tableaux représentant des adultes aux visages sévères, guindés dans des vêtements raides. Ils posent toujours devant le même arrière-plan : une bâtisse de bois de style dix-neuvième perdue au milieu de la forêt. Sur chacun des murs, il y a une petite lorgnette. L'ange s'approche de l'une d'elle.
Une salle de bains. Murs de carrelage vieillot, faïence fendue et robinets ouvragés qui gouttent en permanence. Il fait froid et la fenêtre ouverte donne sur la forêt, on entend des chouettes. Le bidet et le lavabo sont sales. Il y a une baignoire remplie d'une eau grise où surnagent des feuilles mortes.
Corso, attiré par le cri des chouettes s'approche de la fenêtre. Quelque ne va pas. Dans sa façon de bouger, la nature de son champ de vision. Il regarde ses mains. Ce ne sont pas les siennes. Ce sont celles d'un enfant. Il cherche un miroir. Il n'y en a pas. Il s'approche de la baignoire, espérant que le visage de l'enfant se reflète dans l'eau. Ce visage. Corso le connaît. L'enfant s'appelle Camille. C'était il y a si longtemps. Camille est en danger. Il faut le sauver. S'enfuir. Corso prend conscience qu'il est nu. Peu importe. Il court vers la fenêtre et saute. Une fois dehors, il court. Sans s'arrêter, il jette souvent des coups d’œil derrière lui. Personne ne le suit. Puis, soudain, il se heurte à quelque chose. À quelqu'un. Il se retrouve à terre. Il lève la tête. Un homme d'âge mur au visage sombre, la barbe et les cheveux longs, dans des vêtements stricts, bruns et noirs. Il sent le fumier et l'étable et... la mort. Malgré sa barbe épaisse, devine ses chairs attaquées par la putréfaction. Sa peau est grise. Ses mains sont...
Camille Corso se relève et tente de courir à l'opposé de cet homme. Son père ? Mais l'homme se met aussi à courir. Il est plus grand, plus vif et plus fort que Camille. Il rattrape facilement l'enfant et l'entraîne vers la maison. La maison Carogne. La maison de père et mère Carogne. Corso ne se rappelle pas mais il sait.
Camille est dans le bureau du Père Carogne. La pièce sent très fort le renfermé et la fenêtre a été barricadée avec des planches de bois clouées à la diable. Il y a un vieux lit de camp défoncé et des notes éparses sur le bureau. Corso y jette un œil mais ce sont des griffonnages indéchiffrables. Souvent la plume a été appliquée si fortement qu'elle a déchiré le papier, et l'encre a coulé de partout. Il y a aussi un coffre-fort caché sous un trophée de sanglier. Il est entrouvert et Corso se demande ce qu'il contient.
Le Père Carogne est présent. Il a subi d'atroces transformations. Il sent encore plus la mort. Il est nu et il n'a littéralement plus que la peau sur les os, une peau jaune, déchirée et puante. Son sexe pend comme un ver fatigué mais il ne va pas tarder à se dresser. Il lui dit : « Il est temps que tu rembourses tous les bons soins que nous avons eus pour toi ». Il empoigne alors Camille et l'attire vers lui.
Camille se débat mais la poigne du Père Carogne est d'acier. Mais Corso est un ange et il se défait rapidement de la prise de ce monstre. Il le projette contre le mur. La tête de sanglier accrochée au mur manque de tomber. Le Père Carogne semble sonné et se laisse glisser au sol. Mais alors un horrible claquement retentit. Suivit d'un deuxième. Le rythme s’accélère. Cela semble venir de partout. Corso tourne sur lui-même pour tenter de voir d'où vient ce bruit. Camille a la tête qui tourne. À la périphérie de son champ de vision, alors que tout devient trouble, apparaît une silhouette de grande taille. Elle est vêtue d'une cape rouge. La capuche est baissée mais on voit très nettement une mâchoire osseuse que son propriétaire fait claquer. Un Cœlacanthe !
Instinctivement, l'ange cherche à s'emparer de ses armes. Mais ici et maintenant, il n'est qu'un enfant. Il est nu, sans défense. Son destin est pourtant de combattre les Cœlacanthe sur leur propre terrain, celui du cauchemar. Mais pas maintenant. Camille se campe sur ses frêles jambes et bondit sur le monstre qu'il embrasse avec fougue. Une sensation étrange s'empare de lui et le traverse. Corso, dans sa vie d'homme a déjà connu cette sensation. Mais Camille n'est qu'un enfant et ne comprend pas bien ce qu'il ressent. Et quand la vague a finit de le submerger, Corso a une vision.

Corso ouvre les yeux. Il est assis, adossé à un tronc d'arbre. Roger pose sur lui un regard bienveillant. Derrière Roger, les Antigens sont immobiles.

« Tad Corso. Je suis Roger, la voix du Thanatrauma. Le Thanatrauma te dit que, maintenant, tu connais la Langue Putride. Retournes dans la Maison Carogne. Le coffre est toujours ouvert. »

Puis, Roger se relève. Il fait demi tour et marche. Les Antigens lui ouvrent le passage. Ils se retournent et le suivent. Le Thanatrauma est venu. Il a parlé. Et Corso est toujours vivant...

Corso se rue vers l'exosquelette. Il empoigne les commandes et, mu par ce qu'il est convaincu d'être la volonté du Thanatrauma, il précipite l'engin en direction de la Maison Carogne. Il ne sait pas pourquoi, mais il est convaincu qu'il peut encore sauver Camille. Dans son cauchemar, il se rappeler de l'enfant. Mais maintenant, dans l'éveil, il n'est plus sûr de rien. L'a-t-il vraiment connu ? Peu importe, s'il y a une âme innocente à sauver...
Durant le trajet, Corso reste vigilant. Il guette en effet une nouvelle vague de Brume et en aperçoit une un peu plus loin derrière lui. Sauf que, cette fois, il n'a pas de temps à perdre avec les Gargouilles. Aussi, il accélère, quitte à faire chauffer les moteurs de l'exosquelette. Mais, on dirait pourtant que la Brume gagne du terrain.
La machine creuse l'écart mais, paradoxalement puisque ce n'est pas lui qui court, Corso est épuisé. Il ressent littéralement la fatigue de l'exosquelette et finit par lâcher prise. Il ferme les yeux et s'endort...

Il se réveille quand la machine manque de s'écrouler. Il reprend de justesse les commande et redresse l'engin pour éviter de se fracasser au sol. Il ouvre grands les yeux. Pourtant, il sait qu'il dort encore. Le ciel est oucvert. Les nuages sont...rouges ! La lumière du soleil filtrant à travers ces étranges nuages teinte les environs. Corso a même l'impression que du sang coule le long des troncs d'arbres. Il n'ose pas y toucher. Marchant au pas, il arrive dans une clairière et reconnaît la Maison Carogne.
Après avoir fait le tour de la maison, il repère la fenêtre du bureau du Père Carogne. Tout est silencieux. On dirait qu'il n'y a personne. Corso s'extrait de l'exosquelette et s'approche de la fenêtre. Il jette un coup d’œil aussi discret que possible à l'intérieur. La pièce est vide.
Une fois à l'intérieur, il se dirige vers le bureau et examine l'ensemble des sorts dont il parvient à lire le contenu en Langue Putride. Il tente d'en repérer certains concernant les Cœlacanthes. Il n'en voit pas mais repère plusieurs fois le mot « Horlas ». Il décide donc de prendre la plus grosse liasse possible de parchemins et de notes. Il les étudiera plus tard. Il se dirige ensuite vers le coffre-fort, toujours ouvert. Le Thanatrauma a bien insisté quant au fait qu'il devait s'en accaparer le contenu.
À l'intérieur, se trouve un crane mais pas un crane humain. Un crane de Cœlacanthe !! Entre ses mâchoires, il y a une dague. Corso hésite à la prendre. Il se demande s'il doit prendre le crane également.
Soudain, quelque chose bouge. Un cliquetis. Comme une vieille machine à écrire.Corso s'approche. La machine fonctionne seule. Les lettres s'enchaînent sur une feuille de papier jauni.
« Je suis Clark Nova. Fais-le avec moi. S'il te plaît. »
Quelque part, Corso a l'impression d'entendre un ricanement. Les cliquetis reprennent.
« Ce n'est que moi. Fais-le. FAIS-LE ! »
Et, sous ses yeux, la machine change de forme. D'horribles pattes insectoïdes jaillissent sur les côtés. Le sommet de la machine se réhausse, s'allonge et s'ouvre pour laisser la place à un amas de chair percé en son centre d'un orifice strié animé d'un mouvement de pompe.
« FAIS-LE ! »
Corso se dégoûte. Il se déshabille. Et il le fait.
Le plaisir qu'il en retire ne fait qu'accroître son dégoût et sa culpabilité. Mais, au moment où il est convaincu que son âme est maintenant vouée à l'Enfer, un éclair blanc lui déchire le cerveau. Il sent des mains se frayer un passage entre les deux hémisphères de son cerveau. quelqu''un essaye de passer. Qui ? Demian Hesse ? La Patient 13 est de retour ?
Le Patient 13 émerge péniblement dans le cerveau de Corso. Il s'y sent à l'étroit. Il se contorsionne et parvient à se faire une petite place juste derrière son œil gauche.
« Réveilles-toi, Corso. Et ne dors plus. Je veux voir. Je veux tout voir. »

Et Corso se réveille. Il est toujours aux commandes de l'exosquelette. Il jette un œil derrière lui, la Brume est loin. Il libère une de ses mains et farfouille dans ses affaires. Il trouve une liasse de parchemin et une dague fichée dans un crane de Cœlacanthe. Tout était donc réel. Le Patient 13 aussi ?
Dès que la Brume est hors de vue, il stoppe l'engin et examine les sortilèges. Deux d'entre eux attirent particulièrement son attention. L'un permet de créer des Portails entre les Mondes, l'autre permet de créer une faille vers le passé ou l'avenir.
Corso sent que ces sorts lui permettraient de se rendre sur le terrain des Cœlacanthes sans avoir à s'endormir. Mais il sent aussi qu'ils lui permettraient de quitter Millevaux, d'aller ailleurs, dans un monde plus clément. Ou alors, juste de retourner dans le passé, avant que Shub'Niggurath ne provoque la fuite de Dieu et Satan. Là, il pourrait vivre tranquillement, comme avant, ou essayer de changer les choses.
Comme pour se détourner de ses pensées tantôt altruistes et égoïstes, il se sait du crane et de la dague. Mais avant qu'il puisse vraiment l'examiner, une impressionnante araignée noire dotée d'ailes de corbeau fond sur lui et s'en empare. Elle vole quelques instants au dessus de sa tête et lui dit :
« Je suis l'Araignée. Je vrille les bandes du temps, de l'espace et de la raison. Le venin de la corruption coule par mes crocs. J'ai rampé sur les murs de l'Hôpital. »
Puis elle s'envole, emportant le crane et la dague avec elle.

Corso se remet aux commandes de l'exosquelette et gagne au plus vite les Forêts Limbiques. Là, il ne sait pas vraiment comment commencer son rapport.

Le Profil : Corso s'adresse à ses supérieurs, Inquisiteurs et Exorcistes.

L'Encrier :

Sorcier/Invocateur
Rêve/Onirisme
Vision/Évocation
Autel/Piédestal
Sort/Rituel
Enfant/Adolescent
Maison/bâtisse
Objet/Artefact
Arbre/Forêt
Mauvais/Malveillant

Conséquences :
4- : Les nouvelles sont mauvaises. Les Cœlacanthes ont gagné du terrain (Horloge du Mal +2). Ils lui ordonnent de leur laisser l'exosquelette et lui interdisent de recourir aux sortilèges trouvés dans la Maison Carogne dont ils exigent la destruction immédiate.

5 à 7 : Les nouvelles sont mitigées (Horloge du Mal +1). Les vivres commencent à manquer malgré les caisses rapportées par Corso. Il obtiendra au choix une information concernant Ant-Off OU une information concernant le Cruel Centipède OU le Déchireur de Peau (tirage de cartes pour les informations+un éléments au choix). Ils demandent une copie des sorts et demandent à Corso de se rendre dans le passé pour tenter de changer les choses. On lui demande de laisser l'exosquelette. Ils en auront plus besoin que lui.

8 à 10 : Les nouvelles sont plutôt bonnes (Horloge du Mal -1). Les inquisiteurs une nouvelle information concernant Ant-Off OU le Cruel Centipède OU le Déchireur de Peau (au choix du PJ, j'invente). Ils demandent une copie des sorts et demandent à Corso de se rendre dans le passé pour tenter de changer les choses. On lui donne le nom d'un contact au XXIème siècle qui pourra l'aider à arrêter les serviteurs de Shub'Niggurath . Il peut garder l'exosquelette.

11+ : Les nouvelles sont très bonnes. Les Cœlacanthes ont perdu du terrain et ces vivres tombent à pic (Horloge du Mal -2). Il obtiendra une information concernant Ant-Off ET une information concernant le Cruel Centipède ET le Déchireur de Peau (aux choix, j'invente). Il peut garder l'exosquelette. Pour ce qui est des sorts, qu'il agisse en son âme et conscience.

« Inquisiteurs, Exorcistes, mes frères, mes maîtres,

En accord avec vos prescriptions, j'ai gagné le Territoire des Brumes.là, grâce à cette machine de guerre, j'ai pu défaire les Gargouilles qui y font régner la terreur. Mais la véritable surprise n'est pas là. J'ai rencontré un ange. Un véritable ange. Edes Alom, ange au service de l'Archange Blandine dont l'onirisme est le champ de bataille. Elle a malheureusement engagé le combat et j'ai dû me résoudre à la renvoyer auprès de notre Créateur. Elle m'a néanmoins révélé que le Carbon Cult d'Ant Off s'était bien allié aux Horlas et aux Cœlacanthes. Leur but est bien de nous détruire. Surtout nous, les derniers anges.
Comprenant mal les motivations d'Edes et sa façon d'agir à mon encontre, j'ai soupçonné une manipulation de la part de l'épée-démon. Je l'ai soumise à la question et elle m'a confirmé certains des propos d'Edes. C'est bien la Magicienne qui a fait de moi un Éveillé. Cette étrange malédiction me contraint à fuir le sommeil. Or, c'est précisément ce qui m'ouvre l'accès au monde de cauchemar des Cœlacanthes. Il semblerait donc que mon destin soit de les combattre sur leur propre terrain alors même que vous leur faites face au village. Finalement, il semblerait que cette épée-démon ne soit pas si malveillante que ça. Les choses étaient plus simples, plus claires, avant...
Concernant Ant Off et le Déchireur de Peau, qu'il s'agisse d'une armée et d'un vecteur de famine me rappelle les Cavaliers de l'Apocalypse. Il y en aurait donc deux autres à venir : la Pestilence et la Mort. C'est peut-être en rapport avec cela que j'ai eu une évocation du Thanatrauma. Je l'ai vu à travers les Antigens et il m'a parlé par la bouche de Roger. Et j'ai fait un rêve. Je me suis de nouveau retrouvé dans le monde cauchemardesque des Cœlacanthes. Là, j'ai partagé le destin funeste d'un enfant innocent. J'ai vu ce monde par ses yeux et me suis retrouvé sans défense. Toutefois, j'y ai vu des choses. Et j'y ai appris la Langue Putride.
À mon réveil, le Thanatrauma était toujours là. Il m'a expliqué ce rêve. Je devais retourner dans cette horrible bâtisse au fond des bois afin d'y récupérer les sortilèges que j'étais désormais en capacité de lire. Il y avait aussi un artefact étrange mais une créature tout aussi étrange me l'a volé. Mais ce n'est pas le plus important. Le plus important sont les sortilèges que j'ai récupérés dans cette maison. Ils permettent d'ouvrir des portes dans l'espace et le temps ! Nous pouvons nous enfuir, quitter Millevaux la Maudite pour une terre de paix. Nous pouvons aussi retourner dans le passé et tenter d'empêcher tout ça d'arriver. Vous vous rendez compte, mes frères, mes maîtres ??! que faire, que faire ?

Inquisiteurs, Exorcistes, mes frères, mes maîtres, je m'en remets à Dieu, je m'en remets vous. »

7 points : Les nouvelles sont mitigées (Horloge du Mal +1). Les vivres commencent à manquer malgré les caisses rapportées par Corso. Il obtiendra au choix une information concernant Ant-Off OU une information concernant le Cruel Centipède OU le Déchireur de Peau (tirage de cartes pour les informations+un élément au choix). Ils demandent une copie des sorts et demandent à Corso de se rendre dans le passé pour tenter de changer les choses. On lui demande de laisser l'exosquelette. Ils en auront plus besoin que lui.

Corso erre dans les Forêts Limbiques. Il a abandonné l'exosquelette de combat à ses frères et maîtres inquisiteurs et exorcistes. Il espère trouver une sortie rapidement car il se sent maintenant moins en sécurité sans cette machine.
Il réfléchit. Au village, la situation s’aggrave mais n'est pas encore catastrophique. Corso se laisse aller à l'optimisme et préfère penser qu'elle ne s'améliore pas. Il n'a pas envie de penser que ses frères et maîtres sont en difficulté.
Néanmoins, certaines choses se précisent et un plan semble se dessiner. Effectivement, leur propre enquête menée par les inquisiteurs et les exorcistes confirme que le Cruel Centipède serait un vecteur de maladie. En cela, il pourrait bien être le 3ème Cavalier de l'Apocalypse qui rejoindra les Coelacanthes faire le siège du village. Mais, il semblerait que sa maladie n'affecte pas seulement le corps et l'esprit. Ce serait aussi une maladie du temps. Comment le temps peut-il être malade ? Corso espère seulement que cela ne va pas altérer le déroulement du rituel qui doit le ramener au XXIème siècle. Et une fois là, aura-t-il le temps, justement, d'arrêter les serviteurs de Shub'Niggurtah avant qu'il ne soit trop tard ? Reverra-t-il Edes Alom ?

De retour à Millevaux, Corso se sent attiré par cet autel consacré au Clan des Arbres. Là, il procède aux différentes étapes décrites par le rituel sensé lui ouvrir les portes du XXIème siècle.

Chapitre IV

Ce voyage à travers le temps est quasiment instantanée. Pourtant, il ne laisse pas Corso indemne. Ce dernier, alors qu'il ouvre les yeux sur ce XXIème siècle qu'il regrette tant est en proie à une terreur panique. Il vient d'apparaître au milieu dans ce qui semble être un magasin de jouet ou d'articles de collection pour geek. La boutique est fermée. Mais elle n'est pas déserte. En effet, à la croisée de deux rayonnages, un homme entre deux âges le fixe d'un regard glacial. Il le pointe du doigt et quatre Living Dead Dolls s'animent. Elles quittent le pentacle fraîchement peint au sol et se dirigent vers Corso. L'ange a l'impression qu'elles sourient. Il se met à hurler et s'empare de son marteau de guerre. D'un large geste, il balaie les poupées qui s'écrasent, désarticulées, contre le mur et tombent au sol, inanimées. Mais l'homme au regard de glace se met lui aussi à crier. Corso ne comprend pas ce qu'il dit mais se retrouve pieds au plafond, comme si la gravité venait de s'inverser. Puis, il tombe et... sombre...

Au terme de sa furie, Corso sombre. Jouer un cauchemar Cœlacanthe. Dans ce rêve, un ange de Blandine (Edes Alom?) ou un démon de Beleth intervient et utilise Rêve Divin/Cauchemar Mortel pour altérer sa mémoire. Jet sous OBSCURE pour savoir de quelle manière : J'ai obtenu 8.

6- : Un démon de Beleth (renégat?) le précipite dans un nouveau cauchemar Cœlacanthe. Cocher une case de Folie Permanente (-1 case de Discipline).

7 à 9 : Un ange de Blandine lui implante une information utile (tirage de cartes) dans la mémoire (+1 Épuisement).

10+ : Un ange de Blandine lui implante une information utile concernant un contact (au choix) dans la mémoire.

Corso ouvre les yeux dans la Maison Carogne. Il se rappelle. Il ne voulait pas se rappeler. Il se souvient de ce qu'a subi Camille... et de ce qu'il a subi alors qu'il était lui-même Camille. Il se rappelle aussi la machine à écrire. Il a détesté céder à son désir. Il se rappelle ce qu'il a vu entre ses mains quand il a relâché la machine-cafard... le visage de... Camille. Le sien, enfant ? La tête de sanglier empaillée au dessus du coffre du Père Carogne s'agite et tombe par terre. Sa bouche tremble. La bête tente d'articuler quelques mots. « Fais pire, au nom des Abysses. » Et Corso se souvient avoir fermé les yeux, tout en tenant entre ses mains le visage de Camille. Corso hurle. Il veut que ça s'arrête.
Soudain, il sent une présence. Il n'ose pas ouvrir les yeux. Il n'ose pas bouger. L'être s'approche de lui dans un bruissement de plumes. Il songe immédiatement à Edes Alom. Il songe... Oui, c'est ça ! Il rêve. Tout ça n'est qu'un rêve, un cauchemar et Edes, au service de l'archange des Rêves Blandine, vient le sauver.
Corso ouvre les yeux. Il est allongé par terre dans cette boutique. Il est seul. Il halète. Il transpire. Entre deux respirations, des flashs dans son cerveau : l’œil de Râ, creuser, les Masques, une main tendue.
Il reprend son souffle et finit par se relever. Il se dirige vers l'entrée de la boutique. La grille est baissée. Il lève son marteau et explose la grille et la vitrine. Une alarme retentit aussitôt.

Corso n'y prête pas plus attention que ça. Il se retrouve dans une petite rue s'ouvre presque tout de suite sur une place à sa droite. Au centre, une grande fontaine avec plusieurs statues représentant des hommes et des femmes dans un style antique ou renaissance.

« Bienvenu chez moi, Corso. Bienvenu à Nantes. »

Ce n'est pas la voix de l'épée-démon. C'est celle du Patient 13, de Demian Hesse.

Et maintenant, que faire ?

« On va chez moi. »

La main tendue serait donc celle de Demian Hesse ?

« C'est donc ici, l'appartement du Patient 13 ? c'est donc là que tout a commencé ?
Oui, non ! Techniquement, on pourrait dire que tout a commencé dans l'esprit de Thomas Munier, puisque c'est lui qui a créé Millevaux...
C'est donc lui qu'il faut abattre ?
Non, ce ne sera pas nécessaire. Nous allons procéder autrement.
Comment ?
Edes Alom est venue dans ton rêve.
Comment le sais-tu ?
J'étais là, Tad. J'ai toujours été là. N'oublies pas, je suis Demian Hesse, le Patient 13. Je suis le joueur et le créateur. Thomas Munier a créé Millevaux, mais c'est moi qui a créé ton Millevaux. Et je te conseille de ne pas tenter de m'abattre.
Bien. Que proposes-tu, Patient 13 ?
Examinons les indices que t'a donné Edes. L’œil de Râ et de masques, cela ne te rappelle rien ?
Si, bien sûr. Les Masques de Nyarlathotep. Mais comment puis-je savoir cela ?
Parce que, d'une certaine manière, tu es moi. Je suis le Créateur et le Joueur. Et toi, Corso, tu es le personnage, mon personnage dans mon Millevaux. Edes nous a lancé sur la piste de Nyarlathotep, le Messager des Dieux. C'est cette piste que nous allons creuser.
Mais comment ?
Commençons déjà par faire l'inventaire des informations que nous possédons. Et je crois savoir que tu as aussi en ta possession plusieurs sorts et rituels qui devraient nous faciliter les choses.
Tu crois savoir ? »

Demian Hesse, à l'intérieur du crane de Corso, sourit...

Suivant le conseil du Patient 13, Corso a étalé devant lui les divers sortilèges et rituels qu'il a trouvé jusque là. Il y a des sorts d'invocation et de contrôle, de localisation ou encore permettant de connaître le vrai nom d'une créature angélique ou démoniaque. Il y a aussi ces rituels lui permettant de voyager à travers l'espace et le temps.
Son intuition lui dicte de chercher avant tout le Cruel Centipède. Il (ou elle) serait le 3ème Cavalier de l'Apocalypse, Pestilence. Et il aurait même rendu le temps malade. Aussi, Corso écarte du reste le sortilège de voyage dans le temps. La pestilence, la maladie, le temps. Il réfléchit. Il est au XXIème. Dieu et Satan n'ont pas encore fui la Terre quitté à la venue de Shub'Niggurath. Mais il est déjà en route. Et Edes Alom l'a mis sur la piste de Nyarlathotep, le Messager des Dieux. Donc, déjà, les différents éléments de ce puzzle sont en train de se mettre en place.
Mais pour le compte de qui Edes a-t-elle agi ? Blandine et les autres archanges ? Ou alors, elle aurait rejoint une autre faction plus ou moins renégate ? Et côté démoniaque, cette maladie du temps serait-elle la conséquence des manigances de démons de Kronos et de Malthus ? En tant qu'inquisiteur, Corso tend à penser que s'il s'agit bien de démon, ce sont forcément des renégats puisque leurs actions ont provoqué la fuite de Satan. Mais Edes ne l'aurait pas mis sur la piste du Messager si elle avait été de leur côté. Alors, pourquoi ? De quel bord qu'elle soit, elle a quelque chose à cacher et Corso doit, veut, l'apprendre. Aussi, c'est elle qu'il va chercher.
Corso s'empare du sort permettant de connaître le vrai nom d'Edes. Il rassemble les divers éléments nécessaires à l'accomplissement du rituel, dessine le pentacle au centre duquel il s'installe après avoir disposé et allumé les bougies aux endroits mentionnés dans le parchemins.
Corso attend, les yeux fermés. Mais, un peu trop longtemps après qu'il a achevé de prononcer les derniers mots de la formule, rien ne se passe.

« Ne t'inquiètes pas, Corso. Ces sortilèges ne marchent pas à tous les coups. Et puis, tu n'es pas un sorcier. Tu manque de pratique. Et je n'exclue pas qu'elle soit protégée contre un tel sort. Sais-tu si elle porte une amulette ou un talisman ? »

Corso n'en a aucune idée mais il se rappelle l'amulette que lui ont donné ses frères et maîtres inquisiteurs. Il ne sait toujours pas à quoi elle sert. Est-ce le moment de le savoir ?

« Non ! Tu n'as droit qu'à un seul essai. Ne le gaspilles pas ! »

Corso range l'amulette. Il se lève et s'empare du rituel de localisation. Peut-être qu'il peut au moins savoir où elle se trouve.
Et cette fois, ça marche ! Corso est épuisé mais il sait où se trouve Edes Alom. Et elle se trouve... ici, à Nantes !

« Patient 13, ça ne peut pas être un hasard ?!
Si, Corso. Des fois, il y a aussi d'heureux hasards... »

Le sort indiquait précisément dans quelle partie des égouts il pourrait la trouver. Aussi, Corso rassembla ses affaires et attendit la nuit pour se mettre en route. Il la trouvera et la fera parler parler, par n'importe quel moyen.
De nuit et en cette période de l'année, Corso pouvait se rapprocher du centre-ville assez tranquillement. Mais plus il approchait, plus il devait se montrer discret. Aussi, avant même d'arriver en vue de l'église St Clément, il choisit de descendre dans les égouts et de se diriger vers les bords de Loire, là où il était sensé trouver Edes. Il tenait son marteau de guerre dans la main droite, pour se défendre, et l'épée-démon dans la gauche, pour qu'elle le prévienne d'un éventuel danger. Celui-ci prit d'ailleurs la forme d'un spectre. Mais Corso eut largement le temps de se dissimuler dans l'ombre et le fantôme croisa son chemin sans même le voir.
Il était presque 6 heures du matin quand il arriva là où le sort lui avait indiqué la présence de l'ange. Il ralentit et s'approcha prudemment. Un bivouac avait été installé dans une zone faiblement éclairée. Pour autant, aucune trace d'Edes. Soudain, un cri ! L'épée-démon !

« Au dessus !! Dans la rue ! Un cri ! La mort ! »

Corso comprit. D'une façon ou d'une autre, elle savait qu'il viendrait et elle l'attendait en haut. Il trouva une échelle et grimpa sans attendre.
Il avait conscience de son imprudence et pensait même se jeter dans la gueule du loup. Pourtant, il ne fut pas accueilli par un coup en sortant des égouts. Au contraire même. Edes était là. Elle l'attendait effectivement. Mais bien qu'elle soit seule, il sentait une autre présence. Il resserra sa prise sur ses armes.
Edes était là, sous la lumière d'un lampadaire. Elle tremblait. Non, son corps oscillait, se balançait de droite à gauche. Elle marmonnait...

« C'est la folie, la folie, la folie, la mort... Je ne peux plus rêver. Rêver tue. Le rêve tue. Rêver me tue. Le rêve est un miroir qui travestit la vérité. Ne plus rêver ou mourir. Chaque rêve est la fin du monde... »

« Patient 13, qu'est-ce que...
Je crois qu'elle est folle.
Folle ou non, elle parlera. »

Corso range l'épée-démon et se saisit de son marteau à deux mains. Dans un cri de rage, il se jette sur Edes. Mais, il est soudain pris d'un vertige. Elle aussi s'est mise à crier. Leur hurlement à tous les deux s'entrechoquent. Tout devient trouble.

Corso s'écoule au sol. Edes est sous lui. Elle hurle toujours mais ne bouge pas. Corso se lève. L'ange est toujours au sol, immobile et en train de hurler. Corso regarde autour de lui et reconnaît l'endroit. La Chambre Noire de la Maison Carogne !
L'espace d'un instant, il envisage d'écraser la tête d'Edes sous son marteau mais préfère finalement la laisser hurler. Il se dirige vers un des œilletons. Il cherche Camille.
Alors qu'il observe la scène, il se sent l'objet d'une forte aspiration. Il tente de résister. Il veut voir. Il veut savoir. Il résiste mais sait déjà qu'il va voir quelque chose d'horrible.

Camille est au lit dans sa chambre. La Mère Carogne vient le (ou la?) visiter. Elle porte un chandelier qu'elle pose sur la table de nuit. Le parquet se plaint sous ses pas. « Nous allons jouer à un jeu. C'est pour te préparer, mon enfant. » Elle déshabille Camille et lui introduit lentement ses longs doigts dans un orifice intime. Une fois qu'elle a assouvi son forfait, la Mère Carogne rhabille la petite fille et repart.

Corso fait un pas en arrière. Il halète et craint de comprendre. Derrière lui, le cri est devenu sanglot. Il se retourner et, au sol, reconnaît Camille. Edes Alom. L'enfant martyr sera donc devenu un ange. Elle aura quitté ce monde cauchemar pour celui du Rêve. Mais, cela ne l'aura finalement pas protégé de la folie. Corso comprend également cette intuition qu'elle n'était pas seule tout à l'heure. Camille était là, avec elle. Et il se rappelle son propre cauchemar. Celui où il... L'a-t-elle vécu, s'en rappelle-t-elle ?
Corso tremble. Il se signe. Il n'ose s'approcher de l'ange. Il était prêt à la torturer pour la faire parler, mais maintenant...

« Réfléchis, Corso. Ce n'est pas le moment de perdre ton sang-froid. Rappelles-toi ce que tu es venu chercher.
Patient 13, je euh... Des informations.
Oui, concernant ?
Nyarlathotep, l'Apocalypse, les Cavaliers.
Corso, qu'est-ce que la folie si ce n'est une maladie ? »

Corso réfléchit. Edes le menait donc sur les piste de la Pestilence. La maladie. La folie est une maladie. Le temps est malade. Le temps devient fou. Edes est Camille, victime d'abus sexuel dans le monde cauchemardesque des Coelacanthes. Et lui, lui aussi a abusé de Camille, en rêve, en cauchemar. La folie serait une maladie sexuellement transmissible ? Serait-il fou ? Serait-il devenu fou après avoir abusé de Camille-Edes ? Le temps serait-il devenu fou après qu'on ait abusé de lui ? L'espace d'un instant, il avait pensé que Camille représentait l'enfant qu'il n'était plus, l'innocence à laquelle il aspirait mais c'était Edes finalement.

Corso pousse un horrible hurlement. Il lève son marteau au-dessus de lui et l'abat sur la crane d'Edes qui explose dans une gerbe de sang. Il se jette ensuite sur ce corps qu'il déshabille et abuse, espérant se débarrasser de sa folie, la transmettre à ce cadavre, le contaminer. Il hurle alors qu'il déchire ce corps qui, sous ses coups, devient tour à tour adulte et enfant.
Quand il en a fini, il se rend compte que, dans sa fureur, il a arraché les ailes de l'ange. Elles sont là, rouge sang, à côté du cadavre. Du crane fracassé, Corso voit alors un long et horrible insecte s'extraire du tronc cérébral en ricanant. Le Cruel Centipède. Corso se jette à terre, tentant de l'attraper.

Il se saisit du ver qui semble si petit dans son poing. Il le regarde s'agiter en ricanant et... l'avale !

Corso se réveille. Il est sur les bords de Loire. Un spasme le secoue. Il a envie de vomir mais se retient. Il se relève, titube et s'éloigne. Après quelques pas, il fait demi tour. Il se penche sur le corps d'Edes Alom. Il se saisit de ses ailes ensanglantées et les plante dans son dos. Il reste immobile quelques minutes puis tente, avec succès, de les animer. Il s'élève de quelques centimètres au dessus du sol. Il repose pied au sol et replie les ailes, ses ailes. Resteront-elles toujours rouges sang ?

Il est tant de faire son rapport à ses frères et Maîtres.

L'Encrier :

Maladie/Morbidité
Sort/Rituel
Folie/Aliénation
Victime/Martyr
Viol/Outrage
Messager/Annonciateur
Maison/bâtisse
Apocalypse/Cataclysme
Arbre/Forêt
Mort/Faucheuse

Conséquences :
4- : Corso est excommunié pour ses actes. On lui interdit de revenir. La panique créée par cette nouvelle favorise les attaques ennemies (Horloge du Mal +2).

5 à 7 : Les Inquisiteurs sont choqués par le rapport de Corso. Ils lui infligent comme pénitence de retrouver l'Habit Noir, de lui arracher des informations concernant l'ennemi puis de le renvoyer en Enfer. Au village, les nouvelles sont mitigées (Horloge du Mal +1).

8 à 10 : Les nouvelles sont plutôt bonnes (Horloge du Mal +0). Les inquisiteurs lui expliquent comment contenir et contrer l'influence du Cruel Centipède. Toutefois, il y a des risques d'effets secondaires.

11+ : Malgré l'horreur de ses actes, Corso a sans doute gêné les plans des Coelacanthes. En effet, les Inquisiteurs ont connu une vraie victoire récemment. ils lui expliquent comment cracher le Cruel Centipède et le retenir prisonnier dans un récipient adapté. Celui-ci ne sera plus un problème (Horloge du Mal -2).

L'Encrier :

Maladie/Morbidité
Sort/Rituel X
Folie/Aliénation
Victime/Martyr X
Viol/Outrage
Messager/Annonciateur X
Maison/bâtisse X
Apocalypse/Cataclysme X
Arbre/Forêt
Mort/Faucheuse

Conséquences :
4- : Corso est excommunié pour ses actes. On lui interdit de revenir. La panique créée par cette nouvelle favorise les attaques ennemies (Horloge du Mal +2).

5 à 7 : Les Inquisiteurs sont choqués par le rapport de Corso. Ils lui infligent comme pénitence de retrouver l'Habit Noir, de lui arracher des informations concernant l'ennemi puis de le renvoyer en Enfer. Au village, les nouvelles sont mitigées (Horloge du Mal +1).

8 à 10 : Les nouvelles sont plutôt bonnes (Horloge du Mal +0). Les inquisiteurs lui expliquent comment contenir et contrer l'influence du Cruel Centipède. Toutefois, il y a des risques d'effets secondaires.

11+ : Malgré l'horreur de ses actes, Corso a sans doute gêné les plans des Cœlacanthes. En effet, les Inquisiteurs ont connu une vraie victoire récemment. ils lui expliquent comment cracher le Cruel Centipède et le retenir prisonnier dans un récipient adapté. Celui-ci ne sera plus un problème (Horloge du Mal -2).

« Inquisiteurs, Exorcistes, mes frères, mes maîtres,

Ce rapport sera bref. La folie s'est emparée de moi. Je me suis rendu au XXIème siècle, dans la ville du Patient 13. Dès mon arrivée, j'ai dû faire face à un sorcier qui a usé d'un rituel pour me renvoyer dans le monde cauchemardesque des Cœlacanthes. Je me suis retrouvé à nouveau dans cette maison au fond des bois, là où le petit Camille a subi tant de malheurs.
Mais, je brûle les étapes. Tout est confus maintenant. Tout se mélange. Le Temps... Plus rien n'est à sa place dans le Temps. Le Temps est malade. Il est devenu fou ! Edes Alom ! Je l'ai de nouveau rencontré. Elle m'avait mis sur la piste de l'Annonciateur des Dieux Anciens. Je l'ai cherché. Je l'ai trouvé, dans les égouts. Elle est comme le temps, elle est folle.
Non ! Ce n'est pas ce sorcier qui m'a renvoyé dans cette horrible bâtisse, c'est elle ! C'est Edes Alom ! Là, j'ai compris. Moi qui pensait que Camille était l'incarnation de mon innocence perdue. Non ! Le temps s'est joué de moi. Camille, ce n'était pas moi. C'était elle ! Le Père et la Mère Carogne ont abusé de cette pauvre enfant. Et... et moi aussi ! Et nous l'avons rendu folle !
J'ai commis l'irréparable, mes frères, mes maîtres. J'ai tué Edes Alom. Mais j'ai vu ! J'ai vu, s'échappant de son crane, le Cruel Centipède. La Pestilence ! La maladie mentale ! Le 3ème Cavalier de l'Apocalypse. Et je l'ai attrapé ! Oui, mes frères et mes maîtres, je retiens prisonnier le Cruel Centipède ! Il est là, il est en moi. Je le retiens en moi car je l'ai mangé ! J'ai mangé la Pestilence ! J'ai mangé la maladie mentale qui rend le Temps fou !
Mes frères, mes maîtres, je suis... perdu. De mes conversations avec le Patient 13, il ressort que Nyarlathotep, le Messager des Dieux, n'annonce pas l'Apocalypse. Il EST l'Apocalypse. C'est l'Apocalypse qui est le prélude à Millevaux, le message annonciateur de la venue de Shub'Niggurath. La Pestilence est un Cavalier de l'Apocalypse, une partie du Message et du Messager. Et je l'ai mangé ! Et j'ai tué un ange, un pauvre enfant martyr innocent ! La Folie est une maladie. Le Cruel Centipède a infecté le Temps. Il l'a rendu fou. Il a rendu Edes folle. Il m'a rendu fou. Qu'allons-nous devenir ? Que dois-je faire ?

Mes frères, mes maîtres, j'ai retrouvé mes ailes mais elles dégoulinent de sang. Je prie. Que puis-je faire de plus. Dîtes-moi !

J'ai obtenu un score de 5. Les Inquisiteurs sont choqués par le rapport de Corso. Ils lui infligent comme pénitence de retrouver l'Habit Noir, de lui arracher des informations concernant l'ennemi puis de le renvoyer en Enfer. Au village, les nouvelles sont mitigées (Horloge du Mal +1).

Chapitre V

Faire un jet sous Social (2D6-1).
Corso erre dans les Forêts Limbiques. Il ne sait plus vraiment quoi faire. Il compte utiliser se sorts pour localiser l'Habit Noir et le faire parler mais il doute que le démon puisse réellement lui apprendre quoi que ce soit de significatif.
De plus, il sent qu'il doit retourner au XXIème siècle pour empêcher l'Apocalypse. Mais, il doit entre autre, pour remonter la piste de Nyarlathotep, trouver qui est le 4ème Cavalier, Mort.
Enfin, il pense qu'avec les ailes d'Edes, il a peut-être acquis aussi son pouvoir de Rêve Divin. Mais comment s'en assurer sans sombrer ? À moins qu'il doive sombrer, justement, pour l'utiliser dans un des cauchemar des Cœlacanthes ?
Corso a peur. Il a peur de quitter les Forêts Limbiques et de se confronter à la tâche qui l'attend. Mais peut-être qu'ici, il y a quelqu'un qui pourrait l'aider. Un shaman de ce fameux Clan des Arbres peut-être ?

6- : sous la forme d'un homme-sanglier, NoAnde l'attaque et le projette dans un nouveau cauchemar-cœlacanthe.

7 à 9 : Corso croise la route de Siy et NoAnde. Chacun lui fait une proposition, à lui de choisir :
1-Siy lui donne le pouvoir d'Edes en échange de l'amulette qui lui semble très très précieuse.
2-NoAnde lui dit où trouver Mort mais le précipite dans un cauchemar-cœlacanthe.

10+ : Siy est folle, elle aussi, mais elle lui donne accès au pouvoir d'Edes. Elle lui explique également à quoi sert l'amulette (effet au choix).

J'obtiens 7.

Corso erre dans les Forêts Limbiques. Inconsciemment, ses pas le ramènent à cet autel qu'il avait vu lorsqu'il avait traversé le Territoire des Brumes. Le Clan des Arbres. Ils se rappellent vaguement son histoire. Il a été décimé. Par qui ? Pourquoi ? Peu importe après tout. Corso s'approche. Dans la lumière si étrange des Forêts Limbiques, il perçoit deux silhouettes non loin de l'autel. Il resserre sa poigne sur l'épée-démon. Elle demeure silencieuse mais il sent qu'il n'y a finalement aucune crainte à avoir. À mesure qu'il approche, les silhouettes se précisent. Il y a un homme. Il a une tête de sanglier et son corps est recouvert de boue, de fragments d'écorce et de feuillages. La jeune femme, elle, est nue et translucide. Elle flotte à quelques dizaines de centimètres au dessus du sol. Ils se présentent comme étant respectivement NoAnde et Siy, du Clan des Arbres. Chacun lui fait une proposition.
Siy lui donnera le pouvoir d'Edes mais seulement en échange de son amulette qui lui semble très très précieuse. NoAnde lui promet de lui révéler où trouver Mort mais, pour cela, il devra accepter de s'endormir car la réponse ne peut venir que dans un rêve.
Corso réfléchit. Il hésite. Le prix demandé par NoAnde lui semble plus élevé que celui demandé par Siy. De plus, le pouvoir d'Edes lui permettrait, via le Rêve, de modifier la mémoire d'autrui et pourquoi la sienne propre. Et puis, il en sait pas à quoi sert cette amulette. Si elle était plus précieuse qu'il ne l'imaginait. Et puis, ne doit-il pas empêcher l'Apocalypse ? Pour cela, il doit trouver Mort. Mais il a peur de dormir et de se retrouver dans le monde cauchemardesque des Cœlacanthes.
Corso réfléchit et à une idée. Et s'il acceptait la proposition de Siy. Ensuite, il assommerait NoAnde et profiterait de son sommeil pour fouiller sa mémoire. Il pourrait savoir où est Mort sans avoir à affronter les Cœlacanthes. Il sourit. Il va agir ainsi.
Il tend l'amulette à Siy qui, bien qu'immaterielle, la passe autour de son coup. Elle semble quelque peu dubitative. Va-t-elle honorer sa part du contrat ? L'espèce d'un instant, Corso doute lui aussi. Mais il sent un frisson dans les ailes d'Edes qui le rassure. Alors, sans attendre ni crier gare, il se jette, marteau de guerre au point, sur NoAnde !
L'espace d'un instant, Corso a le sentiment que la frontière entre l'éveil et le cauchemar devient flou. Va-t-il basculer ? Non ! La marteau s'abat sur le crane de l'homme-sanglier qui s'écroule. Siy contemple m'être évanoui d'un air dédaigneux puis s'élève dans les airs jusqu'à disparaître.
Sans attendre, Corso s'assoit en tailleur à côté de NoAnde et entreprend d'user du pouvoir d'Edes Alom. Mais, il se rappelle alors que les règles de la magie ont changé depuis la fuite de Dieu et Satan. Avant Millevaux, anges et démons usaient des énergies divines et sataniques émanant de leur Créteurs et Maîtres. Aujourd'hui, c'est l’Égrégore qu'ils synthétisent. Et l’Égrégore ne leur a permis de conserver qu'un seul de leurs pouvoirs originels. Pourra-t-il user de ce nouveau pouvoir sans perdre celui de son archange ?

« Non, tu ne peux pas.
Patient 13 ?
Oui, Corso. c'est moi. Tu ne peux pas conserver ces deux pouvoirs. D'une certaine façon, Siy s'est joué de toi. Mais ce n'est pas grave. Je suis dans ta tête. Je suis le Maître du Jeu et le Joueur. Je connais les règles. Tu peux user une fois, mais une seule, du pouvoir d'Edes ou en user autant que tu le désire. Mais, dans ce dervier cas, tu devras renoncer définitivement au pouvoir de Joseph. Choisis ! »

Corso réfléchit. Que faire ? Quel pouvoir lui sera finalement le plus utile à l'avenir ? Le pouvoir de Joseph lui permet d'obtenir des informations en faisant parler ses victimes. D'une certaine manière, le pouvoir d'Edes le lui permet aussi. Corso est partagé car il a le sentiment qu'il trahirait Joseph en renonçant à son pouvoir. Mais il se sent aussi redevable envers l'ange de Blandine et espère, d'une certaine façon, se racheter auprès d'elle, la faire revivre en usant de son pouvoir divin.
Corso ne veut pas s'en remettre au hasard. Pourtant, il sent bien que c'est ce qu'il fait en choisissant de renoncer au pouvoir de Joseph. Il a fait son choix. Dans son crane, Demian Hesse redevient silencieux.

Corso observe le corps inanimé de NoAnde et se concentre. L'espace d'un instant, il craint que l'utilisation de ce nouveau pouvoir ne le précipite dans un cauchemar mais il n'y a en réalité aucune raison que les choses se passent ainsi.

Corso plonge dans la mémoire de NoAnde et il voit.
Il voit tout !
Le jeune NoAnde sous terre aux prises avec un monstre. Puis, il le voit devenir shaman du Clan des Arbres. Il voit Sy également, folle et perturbant les cérémonies du Clan. Il voit le Clan décimé par des hommes en cagoules blanches. Des inquisiteurs ? Des exorcistes ? Il voit Noande basculer dans la mort et la folie et devenir l'homme-sanglier, serviteur de Shub'Niggurtah.
Il voit Demian Hesse, le Patient 13, accepter la Noix de la Magicienne et plonger dans le monde des Cœlacanthes.
Il voit l'agent Haze sur la piste d'un tueur. Il voit Paul Singer traverser les mondes jusqu'à Millevaux pour y faire face au Thanatrauma. Il voit Roger devenir la Voix de ce dernier et Paul Singer devenir celle de la Bouche, Dionysos. Il voit Johanna Ackerman devenir Sodek Nofink et tromper son monde afin d'ouvrir une porte aux Cœlacanthes. Il voit Aaron Powl servir les Lwas contre les Horlas.
Il voit.
Il voit tout.

La Cité Bleue ! La Cité Bleue ! Là est la Mort !

Corso se relève en hurlant. Il brandit son marteau de guerre. Autour de lui s'est mis à souffler un vent violent charriant un flot de feuilles mortes et de mots insensés :
« Que l'Homme abandonne toutes ses fausses richesses. Qu'il cesse de soumettre le monde de Dieu à sa main, et qu'il se soumette plutôt au monde de Dieu. Qu'il parte sur les chemins, pour vivre de mendicité et de prière. Car en vérité, ceux qui ont tout sacrifié, le Royaume des Cieux est à eux. Et quant aux autres, marchands du temple, contempteurs de la foi et profiteurs du monde de Dieu, il ne leur restera qu'à ramper dans l'enfer personnel qui leur est promis. »

Mais lui, Corso, que peut-il sacrifier de plus ? Il a le sentiment d'avoir tout perdu après être passé par la Maison Carogne. Ce qu'il a vu, ce qu'il s'est vu faire à Camille, à Edes l'a achevé. Peut-il perdre plus que ce que ces visions lui ont pris ? Millevaux n'est-il pas l'Enfer ? Son Enfer ?

Les mots volent autour de lui.

« Car en vérité, je vous le dis, celles et ceux qui souffrent et combattent au cœur même de l'enfer, celles et ceux qui marchent pieds nus sur les braises quand le Démon leur propose de marcher avec des pattes de bouc qui ne sentent rien de la dureté du chemin, celles et ceux qui endurent la forêt des mille maux alors qu'ils sont justes et payent pour les fautes des impurs, celles et ceux qui gardent la foi sans jamais remettre en question les épreuves qui les attendent, alors le Royaume des Cieux est à eux.
Pour les siècles des siècles,
Ainsi soit-il. »

Corso hurle. Corso pleure. Et il abat son marteau sur le crane de NoAnde. Celui-ci explose sous les coups répétés portés par l'ange qui ne se contrôle plus.
Ce n'est que quand il ne reste plus rien de cette tête de sanglier que les feuilles et les mots retombent au sol et que Corso retrouve quelque peu ses esprits. Il tombe à genoux et se met à pleurer. Millevaux est son Enfer et son Enfer n'est qu'un jeu. Tout cela n'est qu'un jeu. Un être, Thomas Munier, a créé Millevaux pour qu'un autre être, mais qui ?!, crée Demian Hesse. Et Demian Hesse a transformé Millevaux pour en faire son terrain de jeu et l'Enfer personnel de Corso... et de tant d'autres avant. Et après ? Cela doit cesser ! Cela doit-il cesser ? Cela peut-il cesser ?

L'Apocalypse, Mort est dans la Cité Bleue. Corso doit y aller. Mais pour ça, il doit dormir, et rêver...

Corso erre toujours. Il sait qu'il doit trouver l'Habit Noir s'il veut se racheter aux yeux des Inquisiteurs et des Exorcistes. Il sait aussi qu'il doit sombrer pour atteindre la Cité Bleue et trouver Mort. Pourtant, quelque chose le retient. Et ce quelque chose est un sentiment de vanité, de futilité. Tout cela, et il en est de plus en plus convaincu, ne sert à rien, si ce n'est à perdre ou gagner du temps, selon le point de vue qu'on adopte.
Il a une idée. Il ne sait pas si cela suffira à mettre un terme à Millevaux, ni même à sauver ce village assiégé par les Cœlacanthes. Mais, en tous les cas, cela mettra un terme à SON Millevaux, à SON enfer personnel. Corso récapitule. Demian Hesse, le Patient 13, est dans sa tête. Demian Hesse est à la fois le Joueur et le Maître du Jeu. Lui, Corso, est le personnage, l'avatar de Demian Hesse dans cette version de Millevaux. Le pouvoir d'Edes lui permet d'altérer la mémoire de quiconque. Il lui suffirait de...

« Non, Corso ! Ne fais pas ça ! »

Et pourquoi il ne le ferait pas ? Il lui suffit d'attendre que le Patient 13 s'endorme pour altérer sa mémoire. Effacer Millevaux, effacer le personnage de Corso.

« Je ne te laisserai pas faire ! »

Bien sûr qu'il me laissera faire. Et pour une raison très simple. Demian est le Joueur. Il aime ça. Il veut connaître la suite. Je ne vais me contenter d'effacer de sa mémoire toute trace me concernant et concernant le Millevaux dans lequel je souffre. Je vais réécrire sa mémoire et y écrire un nouveau Millevaux, un Millevaux qu'il voudra découvrir, explorer, dans lequel il voudra jouer. C'est pour ça qu'il va me laisser faire, parce que je vais lui offrir un nouveau terrain de jeu.

« Corso... »

La question est maintenant de savoir comment endormir le Patient 13 pour entrer dans sa mémoire. Demian est dans mon crane, mais le Cruel Centipède est dans mon corps. Cette pestilence n'a qu'à lui infliger une fièvre, une narcolepsie, n'importe quoi qui l'endorme...

Le Joueur jette une dernière fois les dés. Il y met toute sa Folie, tout son énergie. Il est au bord du gouffre, manque de sombrer mais... obtient 12 réussites et le Tourment... 1 seule.

A sa grande surprise, il se réveille dans les Forêts Limbiques. Il reconnaît l'autel dédié au Clan des Arbres. Il y a quelqu'un. Un homme ? Une femme ? De là où il est, il ne saurait dire. Confiant malgré tout, il s'approche. L'être vêtu d'une peau de bête et coiffé d'une toque évoquant une tête de loup se tourne vers lui.

« Tu es Tad Corso, c'est ça ?
Non. Avec ce pouvoir et ces ailes, je suis maintenant Tad Edes.
Oh ! Je comprends. Elle continue à vivre à travers toi, c'est ça ?
En quelque sorte, oui. J'espère. Et toi, tu es la Magicienne.
Oui. Tu veux une Noix ?
Non, merci, sans façon. Que regardes-tu ? »

La Magicienne était penchée au dessus d'une sphère présentant d'étranges ondulations liquides. Elle n'était pas là auparavant. La Magicienne fait un pas de côté et l'invite à regarder.
Corso voit une enfilade de colonnes grecques envahies par des plantes grimpantes. Au bout d'une longue allée aux dalles envahies de racines et mauvaises herbes, une pyramide à degrés s'élèvent à quelques dizaines de centimètres au-dessus du sol. Elle est retenue par tout un réseau de racine qui l'empêchent de s'envoler. Une silhouette se dessine à l'entrée. L'homme est torse nu. Il ne porte qu'un long pagne de couleur pourpre qui lui tombe des reins aux chevilles. Il arbore d'étranges scarifications au niveau du cœur. Mais le plus étrange, sa tête ! Un bouquet de huit tentacules agités de lents frémissements.
L'être descend quelques degrés. Il se fige sur ses jambes. Son torse oscille lentement de gauche à droite. Ses bras, tout aussi lentement, entame une chorégraphie complexe et raffinée. Ses tentacules ondulent en rythme. Autour de lui, l'air devient flou.


« Je suis le Kraken ! Je repose à plus de 6000 mètres au fond de la mer. Ma solitude est le fruit d'un rêve corrompu. Mon âme ne sera en paix que quand j'aurai retrouvé mes souvenirs et mon Nom. »

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