ROTTING CHRIST (?)



Un double bidouillage du jeu Rotting Chist car :
1-il n’est pas encore sorti
2-il n’est pas conçu pour être joué en solo

Aussi, partant des infos publiées à droite et à gauche (et notamment sur la page https://www.gameontabletop.com/cf258/rotting-christ-le-jeu-metal-musical.html ) j’ai bricolé un système qui, j’espère, ne s’éloigne pas trop de ce qui sortira bientôt.

J’ai donc divisé le Duel en 3 phases :
1-on détermine au hasard une case de la grille du Vibrasson
2-on pose alternativement pour le PJ et l’antagoniste (au hasard) les notes de la composition initiale, une par une. Jouant au tour par tour, ça permet aussi de décrire les effets de ces notes. A tort ou à raison, j’ai considéré que le nombre de notes de la composition initiale équivalait au niveau de difficulté de l’action et/ou de l’antagoniste. J’ai donc choisi : 4 notes pour une action facile, 7 pour une action moyenne et 10 pour une difficile. Une fois que toutes les notes sont posées et la composition adverse révélée, je passe à la phase 3.
3-le duel proprement dit : alternativement pour le PJ et l’antagoniste (au hasard) je joue des actions de bases pour modifier la composition et atteindre le but qui est dans un 1er temps de copier la composition de l’adversaire puis, dans un second de la modifier en fonction de but défini au préalable par le scenario. Là encore, je décris les effets des techniques, plus ou moins surréalistes.
Le jeu est conçu pour être joué le temps d’une chanson au terme de laquelle les Pjs ont gagné ou… perdu. En solo, cela me paraissait un peu compliqué, d’autant plus que je tapais le CR en même temps ^^ Alors, j’ai quand même gardé la musique pour l‘ambiance et l’inspi (merci à Sebastien Gayraud de m’avoir fait découvrir Ascending Divers) mais j’ai transformé le chrono en un nombre de tours égal à (difficulté x 3). Toutefois, je pense (et il faudrait que j’essaye) que même en solo on peut jouer avec un morceau comme chrono si on ne prends pas de notes et qu’on ne perd pas trop de temps à jouer l’antagonistes (on peut compenser avec un morceau plus ^^).

Sinon, pour ce CR, je ne me suis pas embarrassé avec la création de personnage ^^ J’ai considéré qu’au début du duel le personnage avait un nombre de notes égal à l’antagoniste. Je verrais bien ce qu’a prévu le jeu en la matière, ainsi que les techniques spéciales 😊 .



                Dimanche, 17h environ. J’allume mon PC et lance le dernier album d’Ascending Divers. J’ai découvert ce groupe par hasard via le post d’un de mes contacts FB et… je ne lui dirai jamais assez merci. Leurs morceaux me transportent, littéralement. Je suis… ailleurs. Dans un monde de ruines et de poussières. Dans des déserts infinis et sombres. Mais, c’est beau !

                Mais aujourd’hui, les chœurs féminins du 1er morceaux résonnent un peu différemment. Ou alors, j’avais pas fait attention les fois précédentes ? Non, le morceaux est bien différents. Je bascule sur la page Bandcamp du groupe et constate que rien n’a changé. Ça aurait pu…

                Je bois une gorgée de mon infu aux épices et… elle a un sale goût de… cendres et de poussières. J’ai une sensation bizarre derrière les yeux quand le second morceau démarre et je sens un courant d’air. Je me retourne, la porte est bien fermée. J’entends comme un choc métallique venant de très loin. Mais ça ne vient pas du PC. Ça vient… de très loin… Quelque chose déconne. Je regarde par la fenêtre. Le ciel a pris une couleur bizarre. Et il y a un gros scarabée. Ce n’est pas un nuage. C’est un gros scarabée. Un énorme scarabée, largement plus gros qu’un avion. Plus gros même que l’usine d’où serait sorti l’avion ! Le ciel devient sombre. La musique devient plus lointaine. Elle vient de partout. Taper devient difficile. En vérité, j’ai sommeil. C’est cette musique qui m’endors. Elle me fait rêver… éveillé. La musique veut que je m’endorme mais je ne veux pas. Je lutte mais c’est dur. Mes doigts sont gours, ma frappe est de plus en plus maladroite. Je fais plein de fautes de frappe que je peine à corriger. Mais je ne veux pas dormir. Je sens, je sais que ce serait catastrophique.

                Je me lève brusquement. J’ouvre un tiroir et je sors mon Kaosspad et un jack. Je branche tout ça sur le PC. J’allume le Kaosspad et sélectionne le 1er effets de la liste. Ça fonctionne. Le morceaux part dans les graves et les aigues selon les mouvements de mon doigt sur le pavé tactile. Et par la fenêtre, le scarabée se tortille.

                Le 3ème morceau commence. Il s’appelle The Victim. C’est un morceau très lent et je ressens une infini tristesse. Je lance un effet aérien. Par la fenêtre, je vois le vent agiter les branches d’arbres et les nuages filer à toute vitesse. Un grondement, mais ce n’est pas une voiture ou un camion sur la route. La terre… tremble ! Elle tremble tellement que les flaques d’eau s’envolent ! Moi aussi, je peux être méchant. Je déclenche un cut-off alors même que le morceau cesse d’être planant pour prendre des sonorités plus industrielles ou électro. Alors, il se met à pleuvoir. Une pluie noire et dégueulasse qui colle aux carreaux et dessine des motifs effrayant. Adepte du Dieu-Machine, je fais glisser mon doigt jusqu’à un effet de vocoder qui déforme ces motifs et redonne à la pluie son apparence normale.

                Le 4ème morceau démarre. C’est de nouveau planant. Je reconnais le morceau d’origine. Ça me rassure. J’en profite pour tester un filtre et voir si, moi aussi, je peux déclencher, et maîtriser, cette pluie pourrie. On dirait que ça marche. Derrière les nuages, je vois l’œil du scarabée qui m’observe. Et ce sont des dizaines de scarabées géants qui tombent sur la route et écrabouillent les rares voitures qui ont le malheur de passer.



                Bon, cet album n’est pas infini. Le temps m’est compté si je veux ramener tout ça à la normal. Je dois d’abord me caler sur cette nouvelle musique. Ça me fait un peu mal mais je vais devoir faire une infidélité au Dieu-Machine. Je sélectionne la disto la plus bourrine du Kaosspad. Amen ! dehors, les voitures ne sont plus. Elles sont maintenant remplacées par des espèces de scarabées mécanoïdes courant sur leurs pattes d’acier rouillé. Je garde en tête que ces morceaux atmo et tristes doivent (re)devenir lent mais puissant. Comment va évoluer ce nouveau morceau ?

                Je sens quelque chose sous mes pieds. Ou plutôt, je ne sens plus rien. Le vide. Je regarde. Il n’y a plus rien. Le sol a disparu. Mon tabouret, mon bureau, les meubles planent dans le vide, uniquement porté par la force de ces voix éthérées. OK, je réagis en fonction et balance une grosse reverb. Le son devient sourd, lointain. Je suis dans le vide et ls ténèbres. Mais ce sont maintenant mon vide et mes ténèbres. Mes l’air devient maintenant gluant, pourri et dégueulasse et les voix étranges mais plaisantes du nouveau morceaux sont maintenant tranchantes.

                Je lance un Kaossdrone et laisse mon doigt appuyé longtemps. J’appuies fort car j’ai vraiment la haine contre ce qui est en train de se passer. Et je veux que le ou les responsables comprennent bien qu’ils vont perdre. Je laisse l’effet aller au bout de lui-même puis je laisse le morceau reprendre comme prévu.

                Les ténèbres deviennent moins opaques. Des formes se dessinent, se précisent. Je sens de nouveaux quelque chose sous mes pieds. La terre. Mais ce n’est pas mon appartement ! Pour l’instant, je ne vois rien à cause de la brume. Alors, j’envois un effet de type filtre pour purifier l’air. Dans le ciel, je ne vois plus le gros scarabée. Mais, et ce n’est pas mieux, je suis au milieux d’un paysage de désolation extrême. De la brume qui flotte au sol émergent des piles de cadavres ensanglantés. Il y a une certaine beauté dans ce tableau. Je dois en convenir.

                Soudain, je ressens un vide quasi viscéral. Des trompettes ou des cors résonnent et je sens que ce sur quoi j’avais greffé l’esprit du Dieu-Machine vient de disparaitre. Ce que j’ai insufflé du Dieu-Machine dans ce morceau n’a plus rien à quoi se raccrocher. C’est comme si, soudain, on retirait la montagne à l’alpiniste en plein ascension. Je pédale dans la semoule. Je dois me reprendre. Reprendre le contrôle. Je déclenche un effet Looper et brise mon lien avec le Dieu Machine autant que je déstructure, provisoirement, le morceaux.

                Des coups de feu ! J’entends des coups de feu. On me tire dessus ? D’où ça vient ? Au loin, je vois une escouade de démons ricanant portant des uniformes militaires. Ils me tirent dessus. Mais, pourquoi ?, leurs balles sont… des fleurs ! Et il se remet à pleuvoir. Mais c’est une pluie normale qui s’abat sur moi. Ça me fait… du bien. Est-ce qu’on tenterait de me corrompre ? Je ne dois pas me laisser avoir par ce sentiment de bien-être.

                La nuit tombe. Je hurle mon allegeance au Dieu-Machine et, à grand coups de vocoder, je fais pleuvoir des milliards de nanomachines qui restructurent le sol et font émerger une cité métallo-électronique pure et… morte ?

                Mais la vie renait alors même que je l’avais pas prévu, pas… programmé. De ce sol d’acier émerge des… fleurs, comme celles que les démons me tiraient dessus. Où sont-ils d’ailleurs ? Sont-ils retournés de l’autre côté du Tartare ? Je dois reprendre le contrôle. Je n’en suis pas loin ! Mes nanomachines recouvrent les fleurs, se fondent avec elles pour devenir d’immenses arbres cybernétiques.

                Alors, un brouillard nauséabond recouvre tout et j’entends de nouveau le pas cadencé des démons militaires. Je souffle. Je respire… lentement. Je fais leur sentir ma haine froide. Les pas des démons deviennent de nouveaux un chant éthéré, lointain, angélique. Je saisis l’opportunité et lance cet effet qui m’évoque une pluie électronique. Me vient l’image d’un monde merveilleux qui serait le mélange de l’Enfer et d’une machine. Mais ma vision ne semble pas plaire. Un nouveau morceau s’achève et les démons et la nuit et le brouillard reviennent. Je dois en finir avec la haine. La haine peut être un moteur puissant mais… finalement, rien ne vaut la puissance pure ! La puissance, lente, la force dans ce qu’elle a de plus hiératique, hors du temps. Ce sont les dieux qui sont hors du temps. Alors, je brise le temps avec un Looper. Et les démons s’en vont, vaincus ?

                OK, je vais tricher. Je vais chercher ma pédale d’effets pour basse et la branche en plus du Kaospad. J’enclenche un effet Synthé, au max. ces dégueulasse mais ça me permet de reprendre la main, un peu. La pluie noire cesse. Ça marcherait donc ? Je transforme mes arbres cybernétiques en sculptures de glace. Ça me semble un bon compromis entre la vie et la machine. La vie… figée. Mais le mouvement peut repartir, non ?

                Cette fois, la menace vient du ciel. Ou plutôt, du Ciel. Ce sont des anges aux grandes ailes armés de trompettes qui apparaissent. J’entends des violons douloureux au loin. La fin est proche. Alors je joue ce qui sera peut-être ma dernière carte, ou ma dernière note. Je sélectionne un filtre sur le Kaosspad et en module l’effet à l’aide de la disto-trash de la pédale. C’est poisseux mais ça marche. Les anges remballent leurs trompettes et le morceau redevient ce qu’il n’aurait jamais dû cesser d’être.



                Je regarde par la fenêtre. Je ne vois pas de scarabée géant mais… il fait nuit après tout. Et peut-être qu’il est toujours là, quelque part, dans le ciel…

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